Sur les lectures publiques par l’auteur : François Bon sur tiers livre http://www.tierslivre.net
« Le parlé de la lecture à haute voix n’emprunte rien au théâtre mais plutôt au chant…..
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J’ai eu la chance de pratiquer l’étude du souffle bien des années avant d’avoir à lire en public, et sans me douter de l’usage que je ferais plus tard de cette technique. L’usage de la respiration ventrale, d’un porté lent et continu du souffle, se travaille en silence, allongé ou assis, chez soi. Dans l’heure qui précède une lecture la tête est vide, le trac remplit tout, il n’y a plus que la respiration pour garder contact avec le temps : on la ralentit. Il y a des exercices aussi, narines alternées, respiration sanglot, tenue d’une légère apnée en fin d’inspir ou d’expir, qui oxygènent à fond le cerveau. » plus pour cette profération à vrai dire que pour la littérature, mon gout, ma fascination pour tous les artisanats, pour la parole des métiers, et c’en est un, et beau.
Et puis me suis rendormie, réveillée à moitie en miss catastrophe, et suis partie en retard vers les Halles pour remplir mon garde-manger vide et le plaisir grand (très) que me font deux toulonnaises en venant déjeuner ce mercredi, incapable de me risquer à de la cuisine, envie d’abondance, refus de les submerger, manque de simplicité, décision d’en avoir etc… Bon c’était agréable. Et partout le printemps s’annonce, dans le verdissement léger des arbres, les platebandes des jardiniers de la ville etc… et les asperges sauvages et les premières fraises locales.
Avec un très joli début de mistral qui secouait un peu les manifestants contre les diminutions de personnel de l’éducation nationale, mais sans les transir comme nous autres vieux l’autre jour, assez fort pourtant pour me bloquer au coin du théâtre, puis me faire reculer d’une dizaine de pas avec mes paniers et sacs en drapeau. J’ai tout de même remporté le match, mais coup de pompe en rentrant, et après le problème consistant à caser mes achats et une grande assiette de pates au thon couvertes d’aïoli, effondrement doux.
Et dans l’après midi, sans excès, tentative de transformation en lieu civilisé de mon antre, repliement des terres et du matériel, lutte renouvelée contre les chatons et le plâtre de la cour, début de ménage, en gribouille totale, chacun de mes gestes entrainant une mini catastrophe, saladier cassé, miroirs moins nets après qu’avant mon intervention, objets disparaissant avec malignité, livres sortis pour rangement et remis en pagaille après picorage. Bon l’ensemble et moi nous survivrons et présenterons une image acceptable je pense, et c’était assez drôle.
Et le temps a filé. Et mon ordinateur trainait lamentablement quand j’ai voulu le reprendre, je continue, navrée, à être un rien absente des blogs. Et puis, après restauration, je suis tombée sur http://lescorpsempeches.net/textes/lecturecroisee.pdf un entrelacement de textes d’Emmanuelle Pagano et Marc Pautrel, qu’ils ont lu à deux vois au marché de la poésie de Bordeaux, chacun ayant choisi des passages chez l’autre, et c’est un joli régal, je copie, en mineur :
« Je m’assois nu sur la moquette et c’est alors que des fleurs me poussent partout sur le corps : longues tiges et corolles grandes ouvertes ; tulipes, roses, pivoines, lys, tournesols et jonquilles, coquelicots, orchidées, violettes et giroflées ; voilà que je deviens un homme-jardin » (Marc Pautrel)
«Sinon pourquoi ma chair seule est amarrée aux mousses humides, aux feuilles craquantes, tellement fragiles, dans le même temps lavées et salies par les orages. Pourquoi moi seule je sens tout ça, ou plutôt pourquoi je me sens si seule dans les choses de l’automne. Souillée comme le dessous des arbres, si seule, à rester là, vierge et sale à la fois. »Emmanuelle Pagano
Et que la photo me soit pardonnée, la dernière de ma moisson de la matinée, assez peu en accord.
«Sinon pourquoi ma chair seule est amarrée aux mousses humides, aux feuilles craquantes, tellement fragiles, dans le même temps lavées et salies par les orages. Pourquoi moi seule je sens tout ça, ou plutôt pourquoi je me sens si seule dans les choses de l’automne. Souillée comme le dessous des arbres, si seule, à rester là, vierge et sale à la fois. »Emmanuelle Pagano
Et que la photo me soit pardonnée, la dernière de ma moisson de la matinée, assez peu en accord.
17 commentaires:
Poésie quand tu nous tient...
Les textes que tu nous proposes sont bien intéressants à lire, merci.
Et puis, que leur popoteras-tu à tes amies aujourd'hui? Quel plaisir ce sera pout toi de pouvoir les recevoir et jaser bien tranquillement autour d'un bon repas.
Je te souhaite une merveilleuse journée avec tes deux amies, profites-en bien.
Bon mercredi et bisous
un jardin dans la tête.. toujours bien entretenu.. que des rivières amies arrosent...ce sera une bonne journée puisque le frigo est rempli
je ne peux raconter le mien, tant ses allées sont peuplées de chimères inabouties enfantées entre quelques quelques feuillets lassés sur une plage d'éveil
Ils se liguaient tous contre toi, hier, le mistral, le saladier, les miroirs et puis l'ordinateur...heureusement tu as réussi à trouver quelques bonnes lectures et une belle dernière photo même si en désaccord.
La journée d'aujourd'hui sera meilleure, profite bien de tes invitées.
Séduit par l'homme jardin et la femme forêt; l'apnée du chant des sirènes et les pâtes au thon.
Bonjour, tiens, mon com a causé quelque émoi...mais, finalement il est revenu. Je relève (sans aucune méchanceté) une ânerie et je rectifie : le Vaucluse et sa région ont toujours, historiquement, étés "de gauche". Sans remonter aux "Rouges du Midi" de Félix Gras, que nous avons presque tous lu, on sait bien que le Vaucluse a été un fief du radicalisme. Quelques enclaves (Aix, la Provence Blanche, en face d'Avignon par exemple) conservatrices ont cependant subsisté. La "droitisation" est tout à fait récente: déclin du monde ouvrier, forte implantation d'immigrés très peu politisés et provoquant des réactions de rejet, alanguissement des nos élites "roses" (quoique "roses commes les radis", comme l'on dit). Roig a moins gagné parce qu'elle est bon maire (elle est très critiquée dans son propre camp) que parce qu'en face il n'y avait aucune offre crédible. Seul Castelli portait un vrai projet. mais, par trop décalé avec la réalité du terrain: Avignon n'est pas une ville ouvrière et certains problèmes ont été complètement occultés par sa liste. Et puis pour revenir à l'échec de M F-A il faut bien reconnaître une chose: comme Fuillet à l'Isle ce n'était pas une bonne tête de liste. trop compromise dans d'obscures manoeuvres. Et pas assez "peuple" J'entends par là que face à une Marijo "sympathique, disposant de colistiers civils et courtois, certains de la liste de gauche affichaient trop de suffisance et de morgue parfois. Chère B. penchez vous encore sur les résulats (je me suis fait envoyer à Paris les journaux) et analysez. Les quartiers chers à la gauche l'ont souvent boudée cette même guache. La droite fait moins de voix à Pouzaraque, La Croisière que par exemple aux Olivades. On est ici dans un quartier difficile, sur la rocade, chômage, insécurité, HLM dominants l'habitat, la plupart des habitants sont des immigrés: au 1er tour Roig+FN et les quemlques voix du MODEM= 50,50 % des voix. Tout est dit ! La gauche progresse toutefois depuis les municipales de 2001. Mais il faut dire qu'E. Guigou était tellement détsetée des avignonnais qu'elle n'a pu réaliser qu'un score minable. Je crains cependant qu'il ne faille pas compter sur le PS pour nos trouver quelque challenger crédible face à une droite avignonaise affaiblie mais pugnace. A.C
avez vous Anonyme que nous sommes bien d'accord - c'est pourquoi j'avais tenté Castelli - et simplement je réagissais à la colère de membres de sa liste qui voulaient (et l'ont fait) voter blanc, parce que si peu que ce soit la solution Fournier Armand me semblait préférable au projet Roig. Je ne suis d'ailleurs plus socialiste,en partie par décision personnelle parce que moins ici que dans le reste de la France je pensais possible de le voir évoluer, et en partie parce que je suis une traitre.
De toute façon vieille femme dans le coin le plus "bling-bling" (cet horrible mot) de l'intra muros je faisais une piètre militante
Tu n'es plus socialiste ? ne me dis pas que...non pas ça ..pas lui !
non incompatibilité totale, mais je suis libre
bon j'ai perdu mes convives mais vais tout de même déjeuner
J'adhère bien à l'analyse d'Anonyme.
T'es qui toi ?
Explications pour "Urous anniversàri e longo mai".
Le 18 mars est le jour de mon anniversaire, ainsi que celui de Victor (http://lantifadas.midiblogs.com).
Ce jour-là, au lieu que ce soit vous qui regardiez mes images, c'est mon image qui vous regarde.
Quant au titre provençal, il veut dire :
"Urous anniversàri" : "Heureux anniversaire"
"e" : "et"
"longo mai" (prononcer "ma-i") : pas facile à traduire, textuellement "long plus" ou "long encore", veut dire "que tu vives longtemps". Cette expression s'utilise dans maintes occasions afin de souhaiter une durée dans le temps (mariage, nouvelle année, anniversaire...)
Longo mai !
Il y a bien des professeurs qui devraient pratiquer cette gym tonique et respiratoire avant que d'ouvrir la bouche: leurs élèves leur en seraient reconnaissants.
Ah! les asperges sauvages: il y a quelque trente ans, du côté de Crillon-le-Brave, nous en ramassions, les habitants du coin nous mettant en garde des traitements sur les vignes... mais quel goût et nous n'en sommes pas mort.
Une manif pousse l'autre: il faut prendre l'habitude jeune car on peut être amené à en faire même pour mourir dans la dignité!
Si, si, ta photo-moquette de fleurs hautes est en accord: toutes les fleurs y sont; peut-être, seules, les mousses oubliées...
Tu as perdu tes invitées ? Quel dommage ! J'aime bien moi aussi ta description de ta lutte contre les éléments.
Bonne soirée !
toujours émerveillée par ta capacité de faire de ta journée une richesse. Les miennes sont très décousues en ce moment.
quelle journée chargée, dis-donc ! Aujourd'hui, les enseignants de maternelle étaient mobilisés, dans l'indifférence quasi générale, contre la suppression des classes de maternelles, la droite considérant qu'elles n'ont aucun intérêt pédagogique...
Cher B-L, ce n'est pas avec des contre-vérités que vous ferez avancer le bébé: les enseignants sont mobilisés contre la décradation de leurs conditions de travail, les suppressions de postes, etc. Il n'est pas question de supprimer la maternelle. Où l' avez-vous vu ? Le rapport Bentolila, demandé par Xavier Darcos, au contraire, vise à rendre obligatoire l'école maternelle à l'âge de 3 ans ! (ce qui va poser le problème du financement des écoles maternelles privées par les communes).
A-C
cher anonyme que vous me fassiez la leçon sous ce couvert n'a pas d'importance, je cherche à déterminer ce qu'il y a de bon dans vos avis.
Si vous voulez dialoguer ou prendre à parti un commentateur j'aimerais que cela soit à découvert.
qu'en pensez vous ?
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