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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, avril 09, 2008

Temps gris, maussade, le visage non glorieux, un peu tristounet, fort délabré parfois, de notre ville, plus touchante peut-être. Mais, en cheminant vers les Halles, pour un marché plaisir, la fantaisie des jardiniers de la ville, et leur talent pour faire de tout petit espace, bien enclos de béton, un petit monde un peu échevelé et faussement anarchique.
un clin d’œil se voulant optimiste
et la parure dorée du bac où pousse, tout dret, un poteau métallique
Un peu absente des blogs, lundi, par nullité intellectuelle, mal-être physique, acharnement sur ma bonne femme, la rehaussant pour équilibrer visuellement sa trop grande tête, tentant sans succès jusqu’à maintenant de venir à bout, autrement que par amputation, de ce nez, et de lui trouver un menton. Renoncement, peut être provisoire (ajout :en fait surement, en gratouillant je dégrade les cheveux – tant pis)













Et mardi pour ce marché, pataugement dans de la glaise-boue en mélangeant tous les restes de terres détrempées, décrottage consécutif, et l’écoute attentive puis résignée et distraite des jeux avec les mots et l’histoire des députés et ministres. Sans pouvoir ni illusion sur ce que l’on déciderait en notre nom, j’ai joué pendant ce temps avec le sujet des impromptus literraires http://impromptus.fr/dotclear : l’épice (ou les épices)
Manon, coiffe empesée, lourde robe de belle laine brune étalée sur le velours amarante de sa chaise raide, son visage, douce pomme ridée, posé au creux d’un grand col de dentelle, sourire aux lèvres et mains croisées, devisait calmement avec Maître Delparot, assis face à elle au coin du feu, dans la pénombre de la grande salle et l’odeur des pommes de pin et brindilles de genévrier, attendant le retour de Messire Hugues, son époux, descendu à l’apothicairerie pour satisfaire à la requête de l’avocat, venu faire provision de plantes, gingembre et autres racines.
Et Maître Delparot la remerciait de lui avoir adressé son amie Maude, et elle le félicitait d’avoir gagné le procès de la belle.
- elle est charmante et fantasque votre amie – Dieu veuille qu’elle ne le soit pas trop pour mes épices.
- Elle est en dette ? J’en suis navrée mon cher, et je regretterais de vous avoir donné sa pratique si je n’étais sure qu’avec le retour de Maître Pierre et de sa cargaison de poivre et vanille, elle sera, très bientôt, à même de vous payer vos épices et d’y joindre force dragées et douceurs.
Ma foi, on ne pouvait leur demander un sel trop fin dans l’esprit, mais ils étaient de bien honnêtes gens, gentils et sages.

Et j’ai découvert dans mon courrier, le soir, qu’il me faut, n'ayant pas d’épices à attendre, me précipiter chez mon banquier pour virer chevances de compte à compte, pas sage suis.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup l'atmosphère que tu as sû rendre dans Epice - les épices. On plonge complètement dans l'époque. Très joli style.

Rosie a dit…

Et bien ta dame en terre, elle va prendre forme, ne te décourage pas, ré-essaie, il en sortira quelque chose de beau.

Bravo, pour ton texte pour les Impromptus littéraires, ton texte sur les épices, j'aime beaucoup, je sentais les pommes de pin et le génévrier ainsi que les épices.

Aussi bien hâte de voir les fleurs refleurir par chez-nous.

Bon mercredi et bisous.

FalconHill a dit…

Fais vraiment pas beau en effet... Mais encore une fois, texte envoutant pour un mercredi matin qui commencera forcément bien.

Bonne journée à toi

micheline a dit…

rien n'est perdu tant qu'on trouve épices à épicer sa vie...

Anonyme a dit…

Au moins, ton poteau, dressé en son bac, n'est pas trop gourmand en eau.La ville pourrait faire des économies en en plantant partout. Surtout qu'en les plaçant à cette hauteur, la gente canine n'y verrais que du feu.
Parlant de feu, les épices assoiffent mais ne nécessitent point trop de sel.

joye a dit…

Je pense souvent à toi en me promenant, toi qui ne vois le ciel qu'en tranches entre deux morceaux de béton, et qui pause devant de jolies vitrines. Chez moi, le ciel s'étale tout grand comme un glaçage sur un gâteau, ou, ces jours de pluie, une crème boueuse au chocolat à l'américaine.

Dommage qu'Impromptus ne puisse pas publier tes images aussi avec tes jolis textes.

:-)

Anonyme a dit…

Très appréciée cette promenade. Quel plaisir aussi de suivre l'évolution de vos créations. On se dit que finalement, peut-être y a-t-il un peu de nous dans ces personnages façonés.

Accent Grave

OLIVIER a dit…

Ma chère, j'ai adoré ton texte !
Bon, va voir ton banquier mais ne sois pas "sérieuse" !
A très vite,
Olivier

Anonyme a dit…

De l'épice à l'oseille... un pas qui fait courir... Plaie pas mortelle mais plaie quand même...
Le banquier, cet ami qui vous prête un parapluie quand le soleil brille et vous demande de le lui rendre quand il pleut... Brig, se faufiler entre les gouttes...

Anonyme a dit…

Elle est très bien, ta petite bonne femme ! J'espère sincèrement que tu te portes mieux aujourd'hui... Et que diable que tu ne sois "pas sage" ;)

Ton impromptu est superbe, vraiment.

Anonyme a dit…

J'adore cette façade décrépie avec ses deux gouttières Félliniennes.

Muse a dit…

Encore un joli texte mis pour les impromptus...faudrait bien que je m'y remette un jour! Bonne soirée

Anonyme a dit…

Je me suis régalée...MERCI