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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mai 16, 2008

Joyeuse affluence du peuple adolescent, belle détermination et accoutumance des aînés, sous le yeux amusés des passants et des petites troupes de touristes.
Une Brigetoun qui promenait au gré du cortège, en marge, parfois au centre, son huile, ses pastilles vichy et son poisson, sans légitimité grande pour se joindre à un groupe, sauf, un peu en retrait, aux rescapés de la campagne des municipales.

Un espoir, sans trop y croire, que les plus jeunes gardent un petit souvenir d’avoir été là, au-delà du plaisir, et pendant un peu de temps résistent à l’idée que les services publics sont une charge, se demandent vaguement si ce ne serait pas une de nos richesses, et ne pensent pas, malgré les beaux diseurs, que pour rendre efficace il faut supprimer (qu’au contraire une réforme demande de l’argent). Mais un succès : une victoire passagère sur notre automne, une visite fugitive de la lumière.
Et puis l’automne est revenu, avec ce mal être qui me vient avec chaque kilo reconquis, et me suis enfoncée, frissonnante, paresseuse et dolente pendant que quelques rares députés dissertaient sur la liberté de la presse et la soi-disant protection des sources.
Abandonnée l’expédition projetée pour acheter de la terre, abandonnée l’exhumation des tenues légères - en émergeant de mon trou, me suis armée d’une tasse de thé et me suis enfuie vers Julie.

Julie soulève le voilage de sa fenêtre ; ses yeux embrassent le jardin qui se réveille. Elle cherche à s’arracher, plonger, annoncer son départ, se taire autant qu’elle le pourra, inventer, sourire et… elle ne sait quoi ensuite. Elle est seulement fatiguée, elle a un peu froid, et peur - si lasse, si apeurée.
Elle se redresse, élargit ses épaules, noue un ruban en ceinture, tire ses cheveux en un chignon pur.
En arrivant dans la cuisine elle trouve la dernière fille de Lilou, la voisine de son ami, avec des fruits pour une Berthe bougonnant , et une lettre pour elle, qu’elle enfonce dans sa manche et lira, plus tard, dans un creux de la journée, réfugiée dans l’ombre du figuier, sans nécessité, sauf ce besoin de protection qui l’emplit.

Et, puisque, c’est décidé, tout est fini, elle est partie dans les rues claires du dimanche après-midi, souriant en croisant les promeneurs. Mais, devant la porte, elle hésite un moment, se rassemble, se prépare.

7 commentaires:

Rom a dit…

Un billet élégant comme le balancier d'une horloge, oscillant entre langueur et agitation, plaisir et responsabilité, ombre et lumière, futur et nostalgie.

OLIVIER a dit…

Coucou Brig,
Comme elle me touche ta "Julie", elle est de moi la lettre ? ;)
J'adore ta dernière photo !
Passe un beau week-end en te souhaitant de vite retrouver la forme !
OLIVIER

joye a dit…

Quand j'aurai encore des sous à placer, je veux investir dans la société française qui fabrique les banderoles de manifs, des hauts-parleurs, les sifflets et tout le reste. Il n'y a que la France où l'on sait vraiment bien faire la manif...

;-)

Anonyme a dit…

J'aime l'humour de Joye . Je viens te faire un ti coucou, m'en vais 8 jours en Autriche.

Anonyme a dit…

C'est qu'il y avait du monde ce jeudi à Avignon. Bravo!

tanette a dit…

Un passage rapide pour te souhaiter une bonne nuit.

DUSZKA a dit…

Un petit coucou fatigué mais pas brumeux quand même, c'est la période "bas", le "haut" ne devrait pas tarder. Mon plaisir de te lire ne va pas trop ces jours-ci vers le courage d'écrire en réponse, mais, bon,ce vrai plaisir est intact même si je lis suvent en silence ces temps-ci... bises berrichonnes sincères. Toutes ces couleurs de la contestation me font chaud au coeur, le texte m'emporte sur un chemin irrésistible.