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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mai 14, 2008

Quand Perrine sort du four la plaque garnie de gâteaux un peu irréguliers mais bien dorés, les petites filles se regardent en applaudissant. Un petit discours pour les féliciter, la vérification des notes prises dans les carnets, et puis elles en gouttent chacune un et la vielle Berthe qui a quitté son fauteuil au coin de la fenêtre pour donner son avis tranche « un peu trop inégalement travaillé, un peu trop de beurre, je te le dis toujours Perrine, mais dans l’ensemble c’est bien mes petites demoiselles »
On finit de décoller les gâteaux, on les empile dans deux paniers et on les recouvre de jolies serviettes et Julie, se dirigeant vers la porte : « venez, nous allons les offrir à vos compagnes ! »
Mais Berthe : « Perrine tu les accompagne, avec ta chocolatière - la Mademoiselle vous restez un peu si vous le voulez bien, »
Le sourire étroit des grandes lèvres qui se sont serrées sur ces mots, le dos droit, les yeux plissés qui ordonnent : Julie ne peut qu’acquiescer. Elle accompagne les petites filles vers la porte, brode sur l’idée du goûter qu’elles vont offrir à leurs aînées, leur ouvre la porte, plaisante avec Perrine , et son obéissance à la vieille cuisinière en perd, elle l’espère, toute étrangeté. C’est simple, amusant, elles organiseront, elle viendra un peu plus tard.
Elle ferme derrière Perrine, se retourne vers la vieille femme qui ne sourit plus et refuse son regard, fait errer ses yeux autour d’elle
- je ne dirais pas que je me méfiais, je vous ai acceptée de grand cœur
- Berthe je vous en remercie - mais je ne savais pas que votre avis était nécessaire
- ne joue pas à la fière - ça allait, Madame Aurélie vous appréciait et elle sait - mais on m’a parlé de vous, de vos promenades la donzelle
- n’écoutez pas toutes les bavasses - et puis….
Et elle soulève le long loquet de la porte sur je jardin
- je ne sais ce qui vous autorise à prendre ce ton, et préfère ne pas discuter avec..
- moi je te dis simplement que je ne veux pas que tu amènes le scandale dans cette maison, ma garce, et que si Madame souffre à cause de toi je…
Julie se précipite dans le jardin.
Appuyée contre un mur, elle reprend son souffle, cherche son calme,essuie ses yeux parce que, bien sûr, comme une sotte, elle a laissé monter un sanglot et des larmes. Elle tend un moment son visage vers le soleil, et le gouffre auprès duquel elle hésitait depuis deux jours est devant elle - se décider - partir - l’inconnu - se retrouver seule complètement - elle n’ose se dire le perdre, elle n’ose penser qu’il a été un peu à elle aussi.
Elle pose ses lèvres sur les petites fleurs si fines contre le mur qu‘elles y semblent dessinées , en attrape un sourire, et part vers le bâtiment des dortoirs.
Et je suis toujours dans les mémoires de Klaus Mann et puis, futile dans http://brigetoun-romandegare.blogspot.com/ (personnages et liste des brides avec liens) décourageant les derniers valeureux lecteurs.
Et puis en fin de journée : enviva André Chassaigne ! (je n’ai pas suivi, pour ménager ma bête) - mais pourquoi est-ce que les gens du nord nous ont volé le soleil ?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Une histoire qui se lit du début à la fin, passionnante

bisous
Françoise

Rosie a dit…

Cet extrait de tes romans de gare, vraiment plaisant à lire, tu racontes si bien, dis tu l'as fait publier?

Il n'y a pas que les gens du nord qui t'ont volé le soleil, nous aussi, on nous annonce le soleil pour toute la semaine et la chaleur est enfin arrivée, on nous annonce un été torride, après le si dur hiver que nous avons eu, cela fera bien du bien et je ne me plaindrai pas de la chaleur, de toute façon, mon condo est climatisé et à la campagne, il fait frais à l'intérieur de la maison.

Si l'été pouvait durer toute l'année, quel paradis sur terre, malheureusement, il y aura encore l'hiver... grrrrr..... lorsque Namour et moi serons à la retraite, nous voulons aller vivre dans les pays chauds l'hiver et revenir l'été à notre résidence de campagne, finito, l'hiver et la maudite neige.

Bon mercredi et bisous, ma belle amie xxxxx

Anonyme a dit…

Et moi qui suis homme du milieu, sur ma boucle de Loire qui précisément ici fait le gros dos, quel soleil vais-je avoir pour descendre au jardin et préparer le goûter?

OLIVIER a dit…

Ma chère Brig,
Je peux la consoler Julie si tu veux !
Et la vieille dame c'est un peu "tatie Danièle" !
T'es en forme, la plume est féconde !
Bises,
OLIVIER

Anonyme a dit…

Comme Pierre je ne me sens pas concerné en tant que voleur !

micheline a dit…

après la fraîcheur du midi , cette lourde chaleur d'orage....
juste un petit coucou , je suis fourbue

Anonyme a dit…

J'ai quand même eu besoin, je l'avoue, du roman de gare pour me remémorer Perrine et Berthe...

Très belle nouvelle, une fois de plus. Quand à André Chassaigne, il se sera, sur le texte OGM, fort bien illustré, lui qui est, tu le sais, l'un des députés les plus présents de l'assemblée... Comme quoi aussi, le groupe GDR (Verts et communistes) n'est pas si hétéroclite que cela.