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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 07, 2008

Obstinée suis
Réveil trop matinal dimanche, en une légère et fugace euphorie, et puis des vagues de lucidité, blues, nausées - renoncé à l’installation de Valérie Dréville- à l’Ecole d’Art - rumination - profond sommeil avec l’arrivée de l’orage, et réveil avec le ciel se déchirant légèrement pour partir vers le théâtre
Le premier spectacle de Cassiers, mes bons souvenirs (surtout Rouge décanté) et une rumeur flatteuse, mais finalement une salle pleine de trous (ce qui m’a permis d’avoir un strapontin sans négocier, cette nécessité où je me trouve régulièrement, la fille qui a établi mes billets n’ayant tenu aucun compte de mes demandes - et accessoirement je pais plus cher pour des places que je ne peux occuper) « Wolfskers. » établi par Jeroen Olyslaegers et Cassiers à partir des trois films de Sokourov. Hitler (au début emplacement gauche du plateau et lumière blafarde) attend, à l’époque des premiers revers en Russie, Speir et ses projets pour Germania cette belle ville en ruines - Lénine (au centre, lumière légèrement verdâtre) attend Staline qu’il espère encore éviter comme héritier - Hiro Hito (à droite, lumière rouge feu) attend Mac Arthur. Le moment où, sans qu’ils en soient conscients ou complètement conscients, leur pouvoir commence à se désagréger, l’arrivée d’un engourdissement (comme avec la belladone ou wolfskers.)
Une belle réussite théâtrale, un jeu des plans séparés mais poreux, des vidéos fractionnées ou réunies, à la limite entre abstraction et une figuration allusive, les acteurs (sauf les trois «héros » ) passant insensiblement d’un monde à l’autre, en endossant des sous-personnages dérivant de leur rôle principal. Les « histoires » se contaminant, se répondant.
Admiration, plaisir, adhésion, mais tout de même une certaine gêne (je ne suis pas sure de ne pas être isolée). Thèse assez évidemment juste, mais, contrairement à ce que dit Cassiers sur le programme : « nous sommes très attentifs à ne pas les rendre séduisants et à empêcher toute identification personnelle », je trouve que quelque chose de très bourgeois flamand ou batave, dans le physique des formidables acteurs, introduit une touche non seulement d’humanité mais même de presque bonhomie
(une photo de Koen Bross)
Beau travail de Jeroen Olylaegen sur le texte d’origine, et tout de même des irruptions de la violence (qui est toujours sous jacente) comme la mouche de Hitler
« Combien d'oeuf une mouche pond-elle ? Des millions et des millions ! Et combien d’eux périssent ? Des millions ! Mais la mouche vit !
Les vers qui survivent vont aveuglément à la mort comme nos soldats.
Mais notre peuple respire et continue à respirer !
Seul celui qui jouit d’une imagination puissante peut comprendre l’effet cruel mais sain de la destruction infinie de la nature. Darwin le savait déjà… »

Le dialogue entre Lénine et Staline (et le rôle de la femme et de la sœur) - Tchekov
Et chez Hiro Hito le dieu appliqué qui tente sans succès d'être poète comme son ancêtre
« Hiro Hito :
La neige hivernale est comme la fleur de sakura en mars
Le temps indifférent les balaie toutes les deux
L’impératrice :
C’est tout ? »

Le renâclement au moment d'assumer ses responsabilités dans une lettre à son fils, et le compromis final avec Mac Arthur.
Sortie heureuse dans l'excitation qui commence à se sentir sur la place de l’Horloge, envie d’aller au Théâtre des Halles et départ d’un pas décidé. Et puis flou dans la carcasse, et, par la douceur des petites rues, retour vers mon antre

8 commentaires:

Rom a dit…

Est-il préférable que les trous soient dans la salle plutôt que sur scène?
Et les oublis sont-ils encore soufflés de nos jours?
J'ai une tendresse particulière pour ces moments de solitude du comédien à l'embarras touchant parfois et communicatif.
Bonne journée, Brig.

Anonyme a dit…

Belle lumière frisante sur ce mur. Dirais-je tendre?
Un bon début pour ce festival.
Un monstre, lorsqu'il est joué par un acteur, ne perd-t-il pas de son inhumanité? L'acteur ne pouvant "être" pleinement le monstre.

Brigetoun a dit…

puis je dire que tu es un frère ?

Anonyme a dit…

Intéressant cette lumière qui transfigure la façade de Guerre.
J'ai failli ne pas la reconnaître...

Brigetoun a dit…

un endroit qui m'est cher - bon faut que j'y aille - mais là j'écoutais Georges Banu, souvenir

Anonyme a dit…

J'ai du mal à accepter que l'on mettre en vedette ce monstre aux petites moustaches, ce qui n'enlève rien au talent des interprètes. Je partage la remarque de Pierre au sujet de ta photo du mur avec cette lumière rasante qui donne à la façade tout ce superbe relief .

Anonyme a dit…

Je vois que la chaleur ne t'empêche pas de continuer à sortir et aller au théatre.
Pas le temps de lire tous les articles que j'ai manqué, incroyable que le temps file aussi vite..;

Muse a dit…

ménage cette carcasse Brig, entre les représentations! Je vois que tu vas toujours avec autant de passion vers le théâtre.
Douce nuit et paix à ces âmes de tyrans.