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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, août 17, 2008

Déambulation sous un ciel provisoirement bleu, mais dans un petit vent frais qui me faisait regarder avec ahurissement des bras et même un dos nus, à la recherche, dans le désert d’Avignon un 16 août , de victuailles goûteuses (et j’ai trouvé un chèvre au goût de savon - mais aussi un bout de fourme sèche et parfumée - et de petis scupions en place de piste, mes commerçants exerçant leur droit au repos).
Souvenir de ce 15 août, il y a tant et tant d’années, où nous descendions les Champs Elysées un copain marocain et moi, la vespa tenant le milieu de la chaussée, et moi, dans le dos du conducteur, saluant dignement la foule absente sur les trottoirs.
Grève de toute action utile - regard délicieusement perdu dans le vide ou plutôt sur mes murs, crâne absent - et tout de même plongée délectable dans « les planches courbes » d’Yves Bonnefoy (Poésie/Gallimard), et « à même rive »
I
… » On se prend à rêver
Que les mots ne sont pas
A l’aval de ce fleuve, fleuve de paix,
Trop pour le monde,
Et que parler n’est pas
Trancher l’artère
De l’agneau qui, confiant,
Sur la parole.
II
Rêver : que la beauté
Soit vérité, la même
Évidence, un enfant
Qui s’avance, étonné, sous une treille

Il se dresse et, heureux
De tant de lumière,
Tend sa main pour saisir
La grappe rouge. »
Pas de grappe, ni d’enfant, ni vraiment de lumière ici, une certaine grâce tout de même parce que je le veux et que carcasse était douce, un peu trop somnolente peut-être.
Et, plus loin,
« Ou, dans le même rêve
Je suis couché au creux d’une barque,
Le front, les yeux contre ses planches courbes
Où j’écoute cogner le bas du fleuve.
Et tout d’un coup cette proue se soulève,
J’imagine que là, déjà, c’est l’estuaire,
Mais je garde les yeux contre le bois
Qui a odeur de goudron et de colle.
Trop vastes les images, trop lumineuses,
Que j’ai accumulées dans mon sommeil… »
et, sans autre raison que leur existence, les photos de mon chemin en parasites.

3 commentaires:

tanette a dit…

En souriant je t'ai imaginée : "saluant dignement la foule absente sur les trottoirs"

joye a dit…

Lire ton blog le matin, c'est comme boire un jus vitaminé, délicieux et bon pour moi (Ça me change du vin et de la glace).

Mais un chèvre au goût du savon serait quand même mieux qu'un savon au sentir de bouc, yes ?

;-)

Look on the bright side, brige...

;o)

Anonyme a dit…

Souvenirs, flânerie, rêverie, parfait pour un dimanche !