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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, août 07, 2008

En attendant que me soient livrées les plantes que stupidement j’ai achetées, juste avant fromages et poissons, dans des halles quasi vides (reste à attendre que les commerçants ayant dépensé tout ce qu’ils ont gagné en rude travail - enfin pas tout j’espère - nous reviennent) - avec des yeux brûlés par un jet d’eau de Cologne, commencé la lecture d’une fort belle chose « wagon « de Jacques Séréna http://www.publie.net/tnc/spip.php?article150 -
un passage mineur, mais qui a motivé des essais infructueux de photos de belles vêtures - et des images qui me plaisent bien - j’aime surtout le très luxueux twin-set de soie argentée bouffé par les immeubles et les jambes conquérantes dans le vide
« Et si elles entraient dans un magasin, comme celui où tu travailles. Ça, tu vois, c’est du genre circonstance terriblement aggravante, d’après moi. Parce que, mine de rien, c’est quand même toi qui mets dans les rayons les robes, et les étiquettes avec les prix. Je sais, tu détestes parler de ton travail, je sais tu quittes ton magasin, fini, tu n’y penses plus, c’est la règle. Mais tu dois bien savoir, dans les rayons, les robes, la bleue-nuit qu’il y a eu une fois, qui sous; un certain angle,devenait noire. On passe dans les rayons, on ne veut trop rien, du thon, des coquillettes, et puis d’un coup, comme par hasard, nez à nez avec la robe, et là, déjà rien que la couleur ».
Bon pas de robe bleue-nuit (mais le mordoré du pantalon saurait jouer avec l’éclairage), pas des magasins avec thon et coquillettes, et pas des magasins où elles entreraient (moi, déjà, dans l’un…), mais on peut transposer, et puis pourquoi elles qui sont « obligées d’aller sonner aux portes des immeubles pour proposer de l’électroménager lourd et cher et se faire jeter… ça ou être radiées », pourquoi devraient elles modérer leurs désirs, puisque tout leur est inaccessible ?
Consciente de sembler faire preuve de frivolité (mais pas certaine de l'être totalement, frivole), je continue ma lecture dans la relative fraîcheur qu’assurent les volets entrebaillés.
Appris par le journal la mort, à 49 ans je crois, d’un conseiller municipal UMP, viticulteur ou responsable de la promotion de nos vins, je ne sais pas, « personnalité en vue », connu en tenant avec lui des bureaux de vote, rencontré occasionnellement, extrêmement sympathique et, bien que le connaissant en réalité fort peu, j’en suis triste.
Comme, sur un autre plan, je suis navrée pour la Mauritanie.
Un long post-scriptum : j’avais vu furtivement que le sujet des impromptus littéraires était « les volutes du temps » sans prendre le temps de lire à part une ou deux contributions rapidement (ma machine s’échauffe rapidement) et puis, ne sais pourquoi, comme cette formulation m’agaçait un peu, dans le début de cette soirée de mercredi, j’ai essayé de les voir ces volutes http://impromptus.fr/dotclear , alors :
Comme vous, comme tous, me suis tenue au creux des volutes du temps.
Je ne savais - j’ai tenté d’apprendre - comment me tenir assez souple pour vivre, mais assez droite pour éviter de m’y heurter, les laisser tournoyer autour de moi sans me toucher - ou la laisser, elle, la volute de mon temps.
Et, fascinée, la voir se précipiter comme une spirale, vive, preste, comme solidifiée - et ce serait dangereux si cette vitesse même; en ébranlant le monde oû je me tenais, ne durcissait mon corps, ou mon moi, ne le rendait insensible ; et, puis, alors, celà ne fait plus qu’une grande lumière qui englobe et qu’on ne voit plus.
D’autre fois, cette lenteur, en courbe freinée, presque une ligne immobile, qui ondule légèrement, et je m’en amusais, la regardais, tentais de suivre sa progression insensible, ou m’en impatientais stupidement.
A la longue, pourtant, cette volute, cette spirale qui m’enserrait seule s’est faite usante, blessante.
J’ai fait un pas de côté, et j’en suis sortie - amochée tout de même par son long frottement et par la résistance qu’elle a opposée à ma défection.
Et je regarde toutes les volutes de tous ces temps qui m’entourent, et je m’émerveille de les voir se rassembler, s’unir, se fondre jusqu’à former parfois d’importantes et larges colonnes, avec leur temps, presque leur calme, où s’ébattent, s’activent, dorment, débattent violemment ou courtoisement, s’aiment des groupes.
Et voilà, c’était la solution.

4 commentaires:

FalconHill a dit…

Bon retour sur la toile :) Bisous

micheline a dit…

Volutes, le temps, volutes comme de la fumée de cigarette..le temps de rien..le temps illusoire.. celui qui nous est compté..
Lu qu'il nous serait donné inversement proportionnel à notre intelligence!!!( extrapolation personnelle à partir d'une expérimentation sur ...les mouches!)
voir l'article:
"Plus une mouche fait travailler son cerveau moins elle vit longtemps"( Sciences et Vie:août 2008, p.22)
je me demandais aussi pourquoi j'étais devenue si vieille!!!

Anonyme a dit…

Belle écriture poétique... Les volutes du temps ne sont sans doute que des leurres... pour les "non-suicidés" que nous sommes...
J'aime bien les reflets de vitrine au pantalon mordoré.
Et je lève mon verre au vigneron dont bon sang ne savait mentir !

Anonyme a dit…

Tu as toujours des phrases chocs, acheter stupidement des fleurs avec toi ça devient grandiose