Et puis, un jour, elle était partie. La raison, s’il y avait une, est sans importance pour moi, et elle ne l’avait pas dite. N'avait pas dit aussi d'ailleurs, et cela importe peu, ce qu’elle avait fait, sauf qu’elle avait aimé ça, bien aimé, simplement, assez aimé pour que cela dure.
Elle a pensé que ses belles-filles allaient venir lui faire la visite de rigueur, lui montrer leur bonheur de ne plus s’inquiéter pour elle - alors, elle est sortie pour les voir.
Elle se demandait, avec une pointe d’amusement, et un peu de réel intérêt, si elles auraient changé, elles et leur cadres, ou si elles seraient inentamées par ces mois - non, c’est vrai, ces années -, toujours les mêmes, et si différentes des garçons qu’elle leur avait laissés.
Et, comme avant, il y avait des boissons, de l’amabilité, des petits gâteaux, et elle pouvait submerger la chère fille sous ses histoires (elle a un peu inventé, pour les ailler) - ce n’était jamais trop.
Quand elle a voulu partir, Valériane s’est agitée - Paul serait si mécontent, alors elle lui a dit : « faisons lui le plaisir de reprendre la règle des déjeuners du dimanche chez moi - vous ne m’en voudrez pas trop ? et les enfants… bon, nous trouverons un moyen de leur laisser le choix. »
Quand elle a voulu partir, Valériane s’est agitée - Paul serait si mécontent, alors elle lui a dit : « faisons lui le plaisir de reprendre la règle des déjeuners du dimanche chez moi - vous ne m’en voudrez pas trop ? et les enfants… bon, nous trouverons un moyen de leur laisser le choix. »
Et puis elle s’est retrouvée serrée sous des boucles blondes, sur un joli chemisier, un peu plus vide que voulu, conduite vers la si jolie coquille de tissus, fleurs, tableaux, meubles délicieusement simples, si tendrement confortables - et dans l’air, en cette fin d’été, un parfum presque idéalisé de fleurs épanouies.
Mais la voix chantante avait de petites cassures de légère détresse, les phrases ne se finissaient pas, et une boucle un peu trop longue caressait le cou.
Alors elle l’a prise par la main; lui a demandé son soutien pour rentrer chez elle, l’a assise dans le jardin, et lui a dit « raconte », en maudissant in peto, avec amour, son fils.
4 commentaires:
Tu n'as jamais aimé les voyages ? c'est pas facile de voyager, mais c'est vrai que quand on peut le faire c'est fabuleux... j'aime beaucoup cet article..
bisous à toi :-)
non pas n'importe quoi: les visites, les bienséances,ce mirage des voyages, pour le dépaysement, l'oubli de soi, ..
et ce "soi" si lourd à emporter.. qui vous empêche de faire une valise. je suis de ceux-là et pourtant je me suis laissée emporter assez souvent ..et peut-être sottement contente de l'avoir fait..
mes petits bibelots souvenirs sur mes étagères !!!
Moi, je trouve ton texte joli ! J'en reprendrai, merci d'avance.
Tu voyages déjà beaucoup dans tes livres et concerts musicaux
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