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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 04, 2008

concert de l'académie d'Anbronnay dirigée par Jean Tubery avec les trionfi sacri de Giovanni Gabrielli et un extrait de la messe in ille tempore de Monteverdi - et en attendant de partir, en espérant que les acouphènes s'endorment et que les yeux s'ouvrent grands, j'ai cherché leurs portaits et les ai trouvés sur Wikipedia, sans prendre le temps de lire, notant seulement du coin de l'oeil au moment de cliquer, et y revenant pour noter, que le premier fut le professeur de Praetorius et Heinrich Schütz, avec comme pour les peintres, les philosophes, les professeurs, cet étonnement quand de doctes personnages se demandent maintenant si la notion d'Europe correspond à quelque chose (sans compter que, à la même époque, et avant, le brassage ou l'affrontement des guerriers était évident, et cela n'était pas près de finir; comme celui des marchands) accéder au théâtre en traversant l'OLRAP et ses tracts - échanges de souhaits - un petit vent s'était levé et j'avais très froid dans mon tailleur de toile - je ne peux plus reculer et dois plonger dans les valises.
Une salle presque vide et j'avais envie de crier pour demander aux jeunes interprètes de nous excuser. Sur le programme les pièces de Gabrielli avaient changé et Monteverdi et sa messe était remplacé par Andrea Gabrielli, l'oncle, pour des motets guerriers (et si le programme donnait les traductions du latin des pièces de Giovanni, les pièces profanes de l'oncle étaient en italien).
Cuivres dans les loges pour l'andata in trionfo, con le trombe e piffari, pendant que les autres instrumentistes entrent solennellement pour regagner leurs pupitres (provisoires, instrumentistes et chanteurs se déplaceront et se regrouperont de façon variable tout au long du concert).
Et puis dans les loges les instrumentistes sont remplacés par des chanteurs pour le kyrie (plein chant) voix de femmes, deux soprani (une voix un peu faible) sur scène, voix d'hommes dont un très beau (voix et physique) contre-ténor.
Et les pièces instrumentales et les motets et canzoni de la première partie (misteri gloriosi) se sont succédées, avec un joli jeu spatial dans les mélanges des voix et instruments, pas si nombreux, et de mon troisième rang (et premier occupé) j'avais l'impression de connaître peu à peu chacun d'eux, sa façon d'attendre, d'intervenir, de sourire ou non, de se déplacer.
Une musique religieuse triomphante, mais, même si le texte de "hic est filius Dei" irait assez bien au nouveau pape (... ne craignez pas,car il sera toujours ce qu'il sera/ Comprenez et soyez instruits/ Vous qui jugez la terre...) la musique, toute de clarté était très loin de ce choeur de chanoines entendu un jour dans l'obscurité de la cathédrale de Séville, et je m'étais retrouvée dans la peau d'un musulman converti un peu de force.
Jean Tubery fait d'immenses gestes pour soulever son monde et j'attendais de le voir s'envoler en se décomposant peut-être.
après l'entracte un premier groupe (la lumière était devenue rouge et magnifiait la scène nue) de pièces sous l'intitulé de "Palazzo ducale" avec une entrée instrumentale de Giovanni Gabrielli et puis les airs guerriers et des sonneries d'Andrea, un moment de pure jubilation.
Puis "per la beata e gloriosa vergine" avec de Giovanni : "Maria virgo", un beau "magnificat" et "buccinate in die solemnitatis"

et après que les applaudissements du maigre public aient tenté d'être glorieux, comme petit bonus, Monteverdi finalement avec le sanctus de la messe in ille tempore, presque plus archaïque.
Et en notant ceci j'écoute les acteurs se succéder au rond-point des Champs Elyées dans des micro fictions assez jubilatoires de Régis Jauffret pour la nuit blanche.
A ce propos, j'espère que la disparition de la tour Montparnasse ne sera que provisoire, parce que même si elle a effacé quelques souvenirs de ma période étudiante, elle était l'un des chantiers de l'agence où j'ai travaillé pour la première fois, comme piètre dactylo il est vrai.

7 commentaires:

Muse a dit…

Tristesse de constater que Monteverdi ne déplace pas autant de monde. Je suis allée sur une page de Jean Tubery bien sympathique.
J'ai assisté l"été dernier à un concert classique à Marvejols...nous étions 6 et j'ai eu honte aussi!
Pour les acouphènes que je partage, je compatis. Bon dimanche Brig!

tanette a dit…

Comme je vous plains Muse et toi d'avoir des acouphènes...Heureusement ils ne t'ont pas empêché de savourer un beau concert semble-t'il.

Anonyme a dit…

Alexandre Tharaud a rempli la salle, au théâtre d'Orléans,où nous êtions ce mardi dernier. Qu'en aurait-il été avec Monteverdi au programme!

Brigetoun a dit…

c'était plutôt les Gabrielli que Monteverdi, un peu moins évidents.
Et puis "jeunes interprète" comme pour les danseurs l'autre jour, ça ne fait peut être pas assez sérieux.
De toute façon ici on est assez peu musique de chambre (ce n'en était pas mais je suppose que l'assimilation peut être faite par certains) plutôt opéra et, dans l'opéra, bel canto

Anonyme a dit…

Tu parles de musique religieuse, j'aime, par exemple des chants grégoriens dans une église, c'est fabuleux

micheline a dit…

il faudrait bien que tu trouves le moyen d'enregistrer un peu de musique pour les profanes!
ô profanation!

joye a dit…

Plus je te lis, plus je sais que je ne sais rien du tout. Mais tu es un bon remède pour mon ignorance.