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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, octobre 19, 2008

dans la maison abandonnée, tes pas précautionneux sur les planchers qui crient doucement, et soudain, sous ton pied ploient un peu, sans danger, comme une vie souple qui leur est venue avec l'âge.
tu avances de pièces en pièces, ouvrant les volets sur un vide un peu fané, et tu es sur le seuil de la dernière petite pièce, à gauche, au bout du couloir
la sensation troublante d'une présence, et en avançant ta jambe heurte un meuble, et ce t'est une explication rassurante
un effort pour rabattre les lourds volets, ton corps penché hors de la fenêtre et leur claquement sur le mur
tu te retournes, en te redressant, tes mains soutenant, massant les muscles du bas de ton dos qui murmurent, et tu te retrouves sur la rive de leur monde
un tas de gravures passées, bien rangées dans un petit panier qui fut joli - tu la vois les choisissant, mettant sa marque, et les clous épars sur les murs nus des grandes pièces, celles d'avant, doivent être leur trace.
une plume, des formes de bois, un petit étui de couleurs, et puis, modeste, la grande boite dont le bois vernis est resté presque net, sous les coulures, salissures, des outils, et une ébauche encroûtée de couleurs, où tes yeux plongent, se perdent, font émerger des formes, et tu y resterais
Mais il y a le mur derrière, où l'ombre s'est installée, profonde, entre les faux volets détruits, une image du jardin qui lui fait face, plongé dans la nuit si profonde qu'elle l'efface, et le délire le tien et le sien, celui de l'homme qui vécut là..
samedi 12 heures 30 - mes pâtes sont cuites et la coupure - après la petite recension faite pendant que mes cheveux séchaient, au fil du web, quand ma machine le voulait bien, et qui, sans grand sens, s'est retrouvée sur autour http://brigttecelerier.blogspot.com/2008/10/sur-la-crise-et-les-sifflets-sur-le.html -est achevée mais j'ai plus sommeil que faim (et je grossis). J'ai rentré l'oranger et le bambou et je m'inquiète déjà pour leur survie dans mon cocon entre bouffées chaudes et plages fraîches, comme pour tous les pots qui attendent que je reçoive enfin des voiles de protection.
nouvelle soirée au Théâtre des Halles, et toujours Alain Cesco-Resia, avec cette fois "la mort de Marguerite Duras" d'Eduardo Pavlovsky,et en marchant, j'avais beau savoir que cela n'avait rien à voir, je repensais au film, pas si mauvais, de José Dayan, et surtout à l'intelligence de l'intervention de Jeanne Moreau, lors de cette présentation, un soir, aux Amandiers de Nanterre.
Chez Pavlovky Marguerite est le nom donné à une mouche qui n'a de commun avec la première que de mourir. Et sa mort est racontée par un homme qui dit sa propre histoire, et la peur, la tentation de tomber comme dans les trous entre les mots, et les moments bouffons d'une vie simple. Mais, par moments, l'expressionnisme du jeu de l'acteur est juste un peu trop débridé, emporté par sa connaissance du texte peut-être, et dépasse d'un cheveu le grotesque (au moins pour moi) - et puis dans la dernière partie où il est lui et la femme à laquelle il s'adresse sans doute depuis le début, et où il l'invite, et elle l'accepte, à passer "ensemble de l'autre côté. Du néant c'est de ça que j'ai peur", il a retrouvé, avec plus de sobriété, la force un peu dérisoire du personnage.
En marchant, je me liquéfiais de chaleur, couverte comme j'aurais du l'être la veille, en longeant des tablées dans la rue de la Bonneterie et sur la place de l'horloge.
Et toujours l'indécision (non, l'attente d'une bonne solution) pour notre orchestre - voir http://brigetoun-avignonmu.blogspot.com/2008/10/lundi-est-crucial-pour-lolrap-des.html avec des photos et des liens, et pour ceux qui ne l'auraient pas déjà fait et veulent soigner mon moral signez la pétition http://www.mesopinions.com/il-faut-sauver-l-Orchestre-Lyrique-Region-Avignon-Provence-petition-petitions-dda42a5ceecb5b6bab363284f4ee59b0.html

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vais me faire rappeler à l'ordre mais je siffle ... d'admiration! Devant ton trompe-l'oeil de la chambre au plancher qui plie sous le pas.
Un sifflet a tant et tant de sens. Un contre-sens s'il est à contre-temps. Tout est une histoire d'oreille.

Anonyme a dit…

Une signature pour soutenir ton moral : alors tout de suite, ayest c'est fait !

micheline a dit…

lu tant de liens intéressants et voilà comme je n'ai pas eu le temps de te le dire
bonne nuit

Anonyme a dit…

Signature pour la vie de la musique !

Muse a dit…

Je suis aussi dans l'attente de cette décision; toujours scotchée par tes descriptions magnifiques et j'ai partagé avec toi le rapatriement d mes plantes vers des chaleurs plus "humaines"