réveil à six heures dans le vacarme de la pluie se déversant dans les descentes et giclant dans la cour. Préparé mon baluchon en revenant sans cesse observer avec un peu d'inquiétude idiote le bas de ma porte-fenêtre. Et toute la matinée la pluie comme un troupeau de diables qui me faisait trembler dans l'idée de l'humidité froide.
Et la contemplation navrée d'un relevé bancaire (pas la catastrophe mais une invitation à une stricte modération)
Alors, lâchement, vers une heure, j'ai téléphoné à l'hôtel pour annuler ma chambre, j'ai défait mon baluchon, et eu des scrupules en pensant au déjeuner familial annulé sous prétexte de ce mini déplacement à Carpentras (mais me suis jugée, pesée et je crois que j'étais de bonne foi).
un peu brumailleuse, regardé, tassée sur ma chaise et ma digestion, l'esprit et les oreilles toujours en partie à la pluie, le "débat", qui était suite de discours, à l'assemblée, avec les visages soigneusement graves; et cette ahurissante envolée de Gilles Carrez, pleurant presque de gratitude devant l'action d'une énergie, d'une fermeté, d'une intelligence qui n'ont jamais été égalées, de notre président.
Et du Québec me sont venus, comme les belles cartes d'Alcib (dans une enveloppe qui comme tout mon courrier semblait m'être arrivée au fil du Rhône, depuis le Saint Laurent), en écho, ces mots; dans "l'homme de cour"de Baltasar Garciàn (petit livre qui n'a pas survécu au déménagement) mais dont j'ai retrouvé le texte sur le site de la Bibliothèque électronique du Québec http://jydupuis.apinc.org/Philosophie/index.htm
"N'être point trop prôné par les bruits de la renommée.
C'est le malheur ordinaire de tout ce qui a été bien vanté, de n'arriver jamais au point de perfection que l'on s'était imaginé. La réalité n'a jamais pu égaler l'imagination, d'autant qu'il est aussi difficile d'avoir toutes les perfections qu'il est aisé d'en avoir l'idée. Comme l'imagination a le désir pour époux, elle conçoit toujours au delà de ce que les choses sont en effet. Quelques grandes que soient les perfections, elles ne contentent jamais l'idée...." quand perfections il y a.
Et puis, au fil de l’après midi la pluie, trop tard pour mes projets, s’est calmée, s’arrêtant même par moments; et j’ai pensé que j’avais fait le mauvais choix.
Et du Québec me sont venus, comme les belles cartes d'Alcib (dans une enveloppe qui comme tout mon courrier semblait m'être arrivée au fil du Rhône, depuis le Saint Laurent), en écho, ces mots; dans "l'homme de cour"de Baltasar Garciàn (petit livre qui n'a pas survécu au déménagement) mais dont j'ai retrouvé le texte sur le site de la Bibliothèque électronique du Québec http://jydupuis.apinc.org/Philosophie/index.htm
"N'être point trop prôné par les bruits de la renommée.
C'est le malheur ordinaire de tout ce qui a été bien vanté, de n'arriver jamais au point de perfection que l'on s'était imaginé. La réalité n'a jamais pu égaler l'imagination, d'autant qu'il est aussi difficile d'avoir toutes les perfections qu'il est aisé d'en avoir l'idée. Comme l'imagination a le désir pour époux, elle conçoit toujours au delà de ce que les choses sont en effet. Quelques grandes que soient les perfections, elles ne contentent jamais l'idée...." quand perfections il y a.
Et puis, au fil de l’après midi la pluie, trop tard pour mes projets, s’est calmée, s’arrêtant même par moments; et j’ai pensé que j’avais fait le mauvais choix.
9 commentaires:
Elle est bien cette pluie... Elle tombe doucement, sans faire de dégats et de ravinages... Non, j'aime bien, j'ai l'impression d'être aujourd'hui en Normandie, mais j'aime bien...
Bonne journée à toi
là ton imagination du matin a été en dessous de la réalité de l'après midi.
il arrive que la réalité dépasse l'imagination!!de nos savants es gouvernement
mais les drus torrents de pluie ne se sont calmés que vers 17 heures, et ils me transforment en petit animal apeuré.Je n'ai pas l'ombre d"un courage devant les éléments,juste de la résistance et il me faut un enjeu important pour les affronter
Quand je pense qu'à Caromb, j'ai une tantine qui se plaint toujours de n'avoir point d'eau dans son jardin!
Oui, la réalité ne peut égaler l'imagination. Bachelard a disserté sur le sujet. "C'est dans la rêverie que nous sommes des hommes libres." (La poétique de la rêverie)
en fait il ne s'agissait que de l'imagination qui donne des qualités extravagantes à de petits hommes et produit des hymnes comme celui entonné par le député ébloui par les qualités de notre président - l'imagination qu"ont ceux qui adulent, et qui fait de bons courtisans
Ce Gilles Carrez a mis une éclaircie à ton après-midi...non je rigole !
Beaucoup de pluie aussi sur ma terrasse et trois chats à maintenir dans l'appartement; sans compter la conduite auto ... dès qu'il tombe trois gouttes d'eau les Marseillais ne savent plus conduire.
La fin de ton billet m'a fait siffloter "Trompettes de la renommée, vous êtes bien mal inspirées!"
Que te dire ? "A nos actes manqués" comme le chante Goldman ou l'a décrit Freud !
Le sony est en vente à la FNAC à 299 € !
Allez courage !
OLIVIER
Je comprends mieux le sens de « tempête » évoquée ailleurs dans un commentaire.
Je ne connaissais pas cette Bibliothèque électronique ; je vous remercie de me l'avoir fait découvrir.
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