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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 23, 2008

l'automne se précipite pour nous investir, après nous avoir un peu oubliés, et la pluie s'est complue dans ma cour pendant toute la matinée
en deux débuts de nuit, lecture des "Mains gamines" d'Emmanuelle Pagano chez P.O.L., un peu lentement au début, avec une légère déception par rapport aux "enfants troglodiques'" et aux brides ou allusions lues sur le blog de l'auteur avant sa mise en sommeil, et cela venait je crois de ma difficulté à écouter, sans une petite hostilité ou plutôt indiférence la première voix. Et puis une fois encore c'est un beau livre.
Quand je me le shématisait sous ma douche me venait : quatre récits pour cinq femmes, leurs sexes et leurs oreilles, avec au centre la cinquième et ce qui sourt de son enfance, de son intelligence, sa volonté et des viols par les mains enfantines des garçons de la classe.
Et cela fait construit, thèse, sauf que c'est tout sauf ça, parce que c'est avant tout charnel et comme toujours la chair ne vit, ne se sent, n'existe que parce qu'elle est baignée, frottée, entourée de la terre qui règne sur ces histoires, le beau domaine viticole, les chataigneraies et la magnanerie. Avec toujours ce qui est le plus classiquement beau et ce qui est le plus trivial (catégories qui n"ont pas lieu d'être) intimement liés, comme deux expressions de ce terroir et de la vie.
Et en prime un joli mot, régional je pense, que j'ignorais : les pègues (je devrais vous laisser découv rir, disons les enfants) .
Et l'écriture - celle que l'on se raconte "Comme si mes pas imprimaient les mots quelque part, mais où, je ne sais pas; pas dans la terre des vignes; mais dans une matière invisible autour de moi....Je marche, le vent d'automne remue les rosiers au bout des rangées, je pose mes pensées, elles ne se rembobinent plus, elles sont écrites, inscrites, je me souviens d'elles..." et les livres de l'ancienne institutrice, et les contes de la grand-mère, les lectures de la petite fille, et au centre ce carnet dans la poche arrière du jean (omniprésents eux aussi les jeans et leur contact) où la femme de ménage note les noms, la trace de cette blessure d'enfant, l'exprime en poèmes qui parlent de sexe cousu, de fils de vers à soie, de bogues.

suis allée me faire confirmer par mon banquier avignonnais que le comportement de ma banque parisienne était aussi grotesque que problématique (euphémisme) pour moi, avis assorti de conseils pour me défendre, et les rues étaient batues par un vent ni très fort ni très froid, non pas cruel mais méchant, démoralisant, un temps à feu dans la cheminée (que je n'ai pas) et à thé corsé, et ce dernier était très bon, merci..

8 commentaires:

joye a dit…

Que de jolies feuilles, brige, merci !

micheline a dit…

à toi mon premier salut du matin,
oui j'ai déjà pris mon café merci
essayé de te suivre un peu dans les méandres de tes lectures...trouvé quelques jolis mots et paysages intérieurs oui merci
un regard sur l'extérieur: il fait encore noir...pas de pluie exravagantes, un espoir pour le week end à pouvoir aller enfin voir s'il reste des pommes à la campagne et solder quelques embrouillaminis...d'espaces familiaux
bonne journée

tanette a dit…

L'automne arrive en effet, pluie hier, températures plus fraîches. La cheminée est en action, heureusement,(je n'aime pas le thé..) Bonne journée.

Anonyme a dit…

Certain, sous la douche, chantent! Et toi, luxe suprême, te fais la lecture. Une rivière de mots, en pluie fine...

FalconHill a dit…

Ils n'ont toujours pas mis le chauffage à mon boulot, et il fait très froid dans mon bureau...

Bonne journée à toi...

OLIVIER a dit…

Chère Brig,
J'adore tes deux photos ! et le livre que tu nous présentes, crois tu qu'il me plairait ?
Tu m'impressionnes avec tes deux textes d'hier pour "écriture ludique" ! très intéressant ! mais déjà je n'ai même pas écrit pour les impromptus...
Ici depuis deux jours, de la tramontane forte et là, enfin un peu de pluie...
Belle journée !

Anonyme a dit…

Bien pratique, en plus chaque jour on connait la météo du midi !

Anonyme a dit…

Tu donnes vraiment envie de lire le livre d'Emmanuelle Pagano (que je ne connaissais pas)

j'aime bien "les viols par les mains enfantines des garçons de la classe"

je me souviens de ces garçons qui tripotaient, soulevaient les jupes, coinçaient les filles (moi très peu, j'étais la fille du directeur d'école maire du bled), mais je les voyais faire;

par contre personne n'en parlait, même quand ils étaient brutaux et que les filles avaient mal, c'était le silence, la honte!

terrible, j'avais oublié