commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 16, 2008

Péri
Elle reposa le téléphone... Les larmes emplirent ses yeux... Il n'y avait plus d'espoir.
Elle se laissa choir contre la vitre, s'affala sur le carrelage, jeta un regard dans la pièce - elle était seule.
Alors elle s'offrit de gros sanglots, à en perdre le souffle, à s'effondrer de plus en plus sur elle-même, feuille secouée par une tornade de chagrin.
Et puis, elle s'épuisa.
Une longue immobilité prostrée - la colonne vertébrale qui se redresse un peu en se décrispant - une lente aspiration douloureuse.
Elle a levé la main, soulevé le rideau, appuyé son front sur la fraicheur du verre, et elle regardait le soleil sur l'océan. Son poing crispé appuyé sur le verre, elle s'est rejetée un peu en arrière, les yeux sur la mer, maugréant son lancinant pourquoi ? Comme elle le ferait demain, et encore, et encore, sans espérer aucun soulagement, sans éprouver de rancoeur.
petite chose sortie d'un défi (n°39 - à partir du 01/05/2008 - début + mots imposés (Virginie Edensland) d'"écriture ludique " http://www.ecritureludique.net/article-19091756.html
qui posait :début : "Il / Elle reposa le téléphone...Les larmes emplirent ses yeux...Il n'y avait plus d'espoir."
et dix mots au moins à prendre dans une liste : soleil, main, regard, feuille, rideau, océan, demain, oublier, rancoeur, soulagement, impasse, bonheur, lancinant, pourquoi, poing - site découvert via Joye et qui a réveillé avec ou sans succès mes neurones, ce qui était en soi un début de satisfaction
Les images sans grand rapport, sauf peut être allusif, viennent d'une petite virée, mercredi matin, à Calvet pour la seconde partie (collections locales) de l'exposition de la famille Parrocel.
Moins de dessins, assez mal éclairés mercredi matin, beaucoup d'Etienne et Eugène qui ne sont pas mes préférés (mais de jolis tableaux et esquisses) et quatre ou cinq dont celui qui se retrouve ici, marqué par les fenêtres, de Pierre et plusieurs assez déliés de Jacques-Ignace, dont une Junon toute en volutes souples et nerveuses de la plume.
et puisque j'étais dans mon 18ème, en écoutant les débats du Grenelle, me suis promenée dans les "égarements..."de Crébillon, le Fils - rencontrant une femme dangereuse ou de bonne ressource pour un jouvenceau (mais je crois que je préfère tout de même l'allègre prestesse du style de Vivant Denon.)

"Sa figure et son âge l'aidaient encore dans ce projet. Elle était belle, mais d'une beauté majestueuse qui, même sans le sérieux qu'elle affectait, pouvait aisément se faire respecter. Mise sans coquetterie, elle ne négligeait pas l'ornement. En disant qu'elle ne cherchait pas à plaire, elle se mettait toujours en état de toucher, et réparait avec soin ce que près de quarante ans qu'elle avait lui avaient enlevé d'agréments: elle en avait même peu perdu; et si l'on en excepte cette fraîcheur qui disparaît avec la première jeunesse, et que souvent les femmes flétrissent avant le temps en voulant la rendre plus brillante, Madame de Lursay n'avait rien à regretter. Elle était grande et bien faite, et dans sa nonchalance affectée, peu de femmes avaient autant de grâces qu'elle. Sa physionomie et ses yeux &taient sévères forcément , et lorsqu'elle ne songeait pas à s'observer on y voyait briller l'enjouement et la tendresse.
Elle avait l'esprit vif, mais sans étourderie, prudent, même dissimulé. Elle parlait bien, et parlait aisément; avec beaucoup de finesse dans les pensées, elle n'était pas précieuse. Elle avait étudié avec soin son sexe et le nôtre, et connaissait tous les ressorts qui les font agir..."

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Admiration sans bornes devant cette sculpture de femme !

micheline a dit…

comment des mots imposés- qui me font fuir dès l'abord,-se trouvent-ils si bien esclaves de ce que tu as à dire du profond de toi-même.?
je me trompe???

OLIVIER a dit…

A ton tour de me faire peur avec ton texte...
La 1ère photo est superbe ! de qui est cette sculpture ?
Ce texte sur les auxiliaires de vie et de l'enfance handicapée, je connais trop bien les problèmes... Cette loi de 2005 a des tonnes de plomb dans l'aile...
Merci pour tout !

Muse a dit…

Calvet, un musée que tu affectionnes tout particulièrement. Très actif!
Avec Péri, voici un nouveau défi d'écriture...un bien joli texte ma foi, où ses pourquoi résonnent dans ma tête!

Anonyme a dit…

Ton texte est magnifique

j'en ai des frissons


baci

joye a dit…

Wah ! Je ne savais pas que tu écrivais pour l'Écriture ludique. Ahlalalala.

Bravo, tes textes sont superbes, brige. Comme toujours.

Envieuse, je suis.