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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, novembre 23, 2008

petite verticale qui se donne une illusion de liberté,
s'esquisse en flamme;
mais circonscrite par son élan
et le cadre dont elle peine à s'échapper,
le rendant plus évident par cette pulsion même,
portée par cette assise,
ces deux points d'appui en leur dissemblance

je suis revenue des halles avec deux paniers pas si lourds sauf pour moi peut-être et un ventru sac de linge qui se prenait dans mes jambes, je sentais mes épaules hurler et avec la bourrasque de vent en arrivant au bout de la place de l'horloge, au débouché de la petite rue qui longe la Banque de France en descendant de la place du palais, j'avançais comme une barcasse en désespoir.
Aussi élégante et beaucoup moins efficace qu'Émile, dont on sait qu'il s'appelait Zatopek et qu'avec Mimoun, et un peu Jazy, il est un des rares athlètes dont j'ai connu l'existence dans mon enfance, à travers les photos de Match que j'avais permission ou envie de regarder
"Émile, on dirait qu'il creuse ou qu'il se creuse, comme en transe ou comme un terrassier. Loin des canons académiques et de tout souci d'élégance, Émile progresse de façon lourde, heurtée, torturée, tout en à-coups. Il ne cache pas la violence de son effort qui se lit sur son visage crispé, tétanisé, grimaçant, continûment tordu par un rictus pénible à voir. Ses traits sont altérés, comme déchirés par une souffrance affreuse, langue tirée par intermittence, comme avec un scorpion logé dans chaque chaussure. Il a l'air absent quand il court, terriblement ailleurs, si concentré que même pas là, sauf qu'il est là plus que personne et, ramassée entre ses épaules, sur son cou toujours penché du même côté, sa tête dodeline sans cesse, brinqueballe et ballotte de droite à gauche".Et Jean Echenoz fait le contraire, et dans une langue parfaite et élégante, avec une évidence qui gomme tout le travail, il nous emmène, avec sympathie et gentille ironie, avec Émile, en parlant aussi de la guerre, des athlètes d'état; de la guerre froide, de la bureaucratie, de l'emballement des publics.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

En tout cas, ton chétif, tout gringalet qu'il est, n'est pas prêt de courir ne serais-ce qu'un cent mètres. Un peu d'huile de foie de morue, peut-être, si tu en trouves. Il est encore un peu jeunot.
Bon dimanche en ta bonne ville.

micheline a dit…

tous ces bidons d'huile bien pleins, cette morue bien sage qui attend: c'est bien proppre ce petit magasin!!

Anonyme a dit…

C'est drôle ces coureurs à pieds n'ont pas eu plus de facilités à "poursuivre " leurs études !

joye a dit…

Je me perds en allusions hors de ma portée (comme la première fois que j'ai lu Flaubert), mais tu rentrais des Halles avec le gros sac à linge...

Anonyme a dit…

J'ai pensé à toi ces jours derniers...
Affligée par l'actualité du PS.

Jean Echenoz, par contre, ne déçoit pas

Baca baci

Brigetoun a dit…

ben tu sais le PS je m'en moquerais un peu s'il y avait une autre opposition possible (quoiqu'en pensent les "purs" de la "vraie gauche" qui ne servent qu'à se défouler) mais là Valls, celui que je redoutais le plus derrière Ségolène Royal, en s'agitant pour être bien visible, est en train de l'achever.
Et tant pis pour tous ceux qui trinquent.