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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 06, 2008

il faut avoir des principes, surtout dictés par un début de nécessité, pour pouvoir les enfreindre avec toute l'absurdité nécessaire. J'avais donc dit : aliments et surtout pas ventes privées (pour une vieille casanière isolée, la seule utilité étant de poser un problème de rangement).
Ce fut : réveil légèrement migraineux, oeil torve puis intéressé sur le reste de la provision de morue, découpage, pesage, désalage, et départ pour l'achat de courgettes et de coulis de tomates dans le quartier, en mettant, avec une distraction peut être pas réellement totale, dans la poche de mon manteau, appareil de photo et cartes de Ventilo et Cotélac
et comme, tout de même, dans la première des deux boutiques, trônait la souple robe large en laine bouillie brune que j'ai souvent saluée avec sympathie, suis entrée pour tester ma volonté. Et fière de moi j'ai résisté alors que j'étais si bien dedans. Si fière que je me suis récompensée par l'achat d'un tube de grande étroitesse en alpaga beige d'une douceur chaude, d'une finesse de rêve.
si fine, si étroite, que le moindre gramme pris me sera à reproche - de quoi vêtir les guerriers rencontrés (en la remontant un peu avec une ceinture pour permettre de passer des grands pas citadins à la souple et longue foulée d'un chasseur)
j’ai déchiré et jeté la carte Ventilo, salué la soie et le velours, et puis suis allée voir mon banquier et reprendre de très bonnes résolutions - avec le remords de penser aux extrêmes difficultés de tant de vieilles femmes, petite crainte en voyant la rapidité avec laquelle fondent mes réserves, et surtout honte d'avoir renoncé à faire mes cadeaux habituels, il est vrai nettement plus lourds)
bon pas grave, juste sot, et qui ne se justifie qu’en l’acceptant joyeusement - pâtes et coulis - endormie en écoutant le disque offert par la boutique (néo-rock-bop agréable) - repassage - lecture de journaux et je me désagrégeais, mon désarroi impuissant teinté par la trace de ma futilité.
en fin de journée, Fantasio au Chêne noir, en souvenir de l'adolescente qui avait une prédilection pour le désenchantement total du héros, au point que je ne suis pas certaine que la scène avec Spark n'est pas à l'origine de mon désir d'avoir enfin le droit de fumer et de m'identifier à ce plaisir. Des récréations dans la salle de classe de Saint Do en regardant le Faron ou les buissons et en rêvant au royaume de Bavière, un peu agacée par la princesse que je méprisais un peu comme une petite chipie.
En fait (voir http://www.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=604 et http://www.chenenoir.fr/article103.html ) la pièce est traitée comme une farce, très farce, burlesque, avec d'assez réjouissantes (et les adultes devant moi joignaient leurs grands rires ravis aux petits rires des ados qui m'entouraient et appréciaient la princesse et son narguilé) périodes où Fantasio se muait en chansonnier de notre régime actuel avec une jolie pertinence. Tout de même, j'ai peur que le succès ne les aient amenés à un plaisir de jouer qui fait basculer un peu le délicat équilibre entre ce gros comique et le romantisme des mots et caractères, équilibre obtenu à l'aide de petites touches oniriques avec un clown blanc intercesseur (le bouffon mort), et la fin m'a semblée un peu longue, alourdie. Curieuse de voir ce que donne le Fantasio de la Comédie Française.


8 commentaires:

micheline a dit…

peut-être a-t-on l'âge de ses robes,
l'âme de ses spectacles
et les plaisrs de ses papilles!

Anonyme a dit…

L'enfant de la vie intérieure, oui, corps d'un grand...

OLIVIER a dit…

Tu as eu raison de te faire plaisir ! et puis tu es retombée en enfance ! un beau voyage !
Et ne culpabilise pas !
Stop à la cigarette ! je sais, ça sert à rien de le dire...
Beau week-end et Merci !!

FalconHill a dit…

Les photos sont en tous cas magnifiques... C'est un beau billet de weekend.

TIens, le weekend prochain, je viendrai me promener en Avignon. Ca doit être joli en ce moment...

Bon weekend

Anonyme a dit…

Tu fréquentes encore ces gens là? Moi, j'ai abandonné et ne parle plus avec mon banquier; d'ailleurs, il est parti, la clé sous la porte, sans laisser d'adresse, en villégiature. Et depuis, je fais ceinture mais c'est pour mon bien.

Anonyme a dit…

Entre deux jaquettes, madame fait ses emplettes !

albin, journalier a dit…

Ah le charme des mots...

Anonyme a dit…

J'adore !

... ce n'était pas si innocent, mais c'est pour mon plus grand plaisir !

Merci pour ce sourire...

(Fantasio à la Comédie Français, je ne sais pas non plus ce que ça donne !)

Passe un bon weekend !