commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 09, 2009

lente désagrégation de mes galettes -

Sans aucun rapport - mais le livre est sous ma main - avec la campagne où marche Robert Walser, et la merveilleuse empathie qui le fait partie de ce paysage retrouvé, y puisant un calme joyeux, une énergie doucement exaltante
"Sur le chemin du retour,qui me parut splendide, il neigeait à gros flocons, denses et chauds. Il me sembla presque entendre résonner quelque part un air de mon pays. Mes pas étaient vifs malgré la profondeur de la neige dans laquelle je continuais à progresser avec ténacité. Chaque pas accompli fortifiait ma confiance ébranlée, ce dont je me réjouissais comme un petit enfant. Tout ce qui avait existé autrefois fleurissait et m'enveloppait gaiement d'une roseraie comme un parfum juvénile. Il me sembla presque que la terre entonnait un chant de Noël et presque aussitôt déjà un chant de printemps..."

et, sortant du thème "neige", cette promenade, dans un autre texte, à un petit lac
"Je ne sais pas de quoi parler, car tout est si beau, se trouve là seulement pour la beauté. Le soleil embrase le ciel jusqu'au lac qui devient à son tour soleil dans lequel les ombres somnolentes de la vie alentour se bercent doucement. Rien ne dérange, tout sourit, si près, mais aussi dans le lointain le plus vague ; toutes les couleurs de ce monde jouent les unes avec les autres et sont un monde matinal enchanté, enchanteur. Au loin s'élèvent, modestes, les hautes montagnes de l'Appenzell, elles ne sont pas froides et dissonantes, non, elles ne semblent être qu'un vert lointain et flou sur les hauteurs, appartenant au vert si doux, si magnifique de toute la région qui l'entoure. Oh, quelle douceur, quel silence, comme cette région est pure et rend ce petit lac presque ignoré si doux, si silencieux, si pur...'
Quel merveilleux homme, avec la souplesse exacte de ses mots et sa totale absence de cynisme.

et le soir, pendant que je postais une lettre, le ciel avait une discrète beauté, un jeu délicat de bleu et de rose très pales, qui me donnait envie d'être lui.

7 commentaires:

micheline a dit…

cette neige comme un espoir de pureté, un rappel de la beauté des choses dans leur éternité passagère.

Anonyme a dit…

La neige, le ciel, bleu comme une orange, comme un désir d'être au seuil de la nuit...
Bien belle conjugaison des mots et des choses.

Muse a dit…

j'ai vu le même ciel voici trois jours mais un matin...et pour une fois je n'avais pas mon numérique...
Le second texte est de Walser aussi? Il ne se contente pas de décrire mais de mettre de son coeur...

Anonyme a dit…

Exactement, quand on ne sait de quoi parler on devient photographe et tout d'un coup l'inspiration revient.

Anonyme a dit…

Thank you for Robert Walser.
Il est si rare !

Anonyme a dit…

Merci pour cette promenade au coeur de la Beauté... ça fait du bien... merci
belle journée

OLIVIER a dit…

Chère Brig,
deux très beaux textes !
Prends soin de toi !
A très bientôt car je m'éclipse quelques temps...