pour les impromptus littéraires - http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/ - ils disaient
"...nous vous proposons un premier thème "presque" philosophique, sur la base de cette phrase :"à trop se regarder dans le miroir, on finira par y voir le diable"
Au delà des éventuels aspects moralisateurs ou religieux, écrivez-nous en prose ou en vers, ce qu'elle vous inspire. Pas de contrainte particulière et il n'est pas absolument nécessaire de retrouver dans vos textes la phrase citée, ni même les mots "miroir" ou "diable". La lecture que en vous ferez vous appartient et seul votre imaginaire vous guidera...." mon imagination ne me disait rien, et mon cerveau n'était occupé qu'à balancer entre envie de sortir, et indiférence à tout - lui laissant un peu de temps j'ai pondu cela vendredi matin (et me suis rendu compte l'après midi que je ne l'avais pas joint à mon courrier)
pour me guérir de mon habitude enracinée de contempler, de scruter, mon reflet dans le miroir, Da Lebie me disait que : Dame oui ! si je le faisais et que les cloches sonnaient , je garderais toute ma vie ma moue, "et ma pauvre fille tu seras pas bien belle !".et je m’appliquais à trouver de merveilleuses grimaces.
Mais j'ai quitté les contrées où l'on entend les cloches, et l'habitude m'est restée, malgré l'ironie des autres, et la conscience que j'avais de ma grossièreté quand, parlant debout à mon petit patron, je ne le regardais pas, mais envoyais les mots que je m'extirpais vers mon reflet et celui de son crâne dans l'immense trumeau qui nous faisait face. Une façon de contourner ma timidité et de libérer ma parole - j'ai toujours tendance à me méfier de ceux qui vous regardent en face, dont la sincérité affichée est en fait une méthode, peut être inconsciente, de se modeler sur vous et vos attentes.
Et dans ces nouvelles contrées la phrase était devenue : " attention, le diable va sortir du miroir" ou 'à trop se regarder dans le miroir, on finira par y voir le diable" que je traduisais par "tu te transformeras en diable" ou "tu regarderas le diable en toi", et comme, quand mon regard n'était pas seulement rêverie, façon de sortir du monde qui m'entourait, quand un peu de pensée s'y mêlait, c'était une recherche entêtée, désespérée de ce qui n'allait pas, qui faisait fuir les autres, qui me renvoyait éternellement à ce reflet solitaire, peut-être une illustration de la dernière formule.
Tout de même, la version "tu te transformeras en diable" me séduit bien et m'y suis appliquée ce matin avant de me lancer dans la froidure extérieure - bon, je me suis un peu aidée en m'adjoignant un masque en terre grimaçant,en le rencontrant, dialoguant avec lui au dessus d'une glace détachée du mur - elle était trop hautement située pour que je hisse vers elle mon cou, mon visage tendu sur la pointe de mes pieds et mon lourd et indocile diablotin - et au début il était mutique, avec seulement, cette grande bouche tordue et ironique qu’il opposait à mes élucubrations, et peu à peu j’ai cessé de tenter de lui faire du charme, de vouloir l’intéresser à moi; et me suis perdue dans la contemplation de ces marbrures de terre sèche, cherchant ce qu’elles cachaient, et puis, c'est vrai, il est resté seul et persuadée suis devenue que j'étais en lui, et je le-me regardais, transformé un peu par ce nouveau regard - mes yeux avaient l'habitude de glisser sur lui quand j'étais à l'extérieur - et transfiguré (au moins) par le reflet dans la lumière frisante, et me suis trouvée assez étrange, plutôt moche que laide, mais bien sympathique, au moins à mon avis.
Et suis sortie avec cette nouvelle tête pour aller faire mon marché.. et, per fide, pour consoler mes lignes d'être ce qu'elles sont, je leur offre les fières petites fleurs rencontrées dans une des dernières flaques de neige.
Mais j'ai quitté les contrées où l'on entend les cloches, et l'habitude m'est restée, malgré l'ironie des autres, et la conscience que j'avais de ma grossièreté quand, parlant debout à mon petit patron, je ne le regardais pas, mais envoyais les mots que je m'extirpais vers mon reflet et celui de son crâne dans l'immense trumeau qui nous faisait face. Une façon de contourner ma timidité et de libérer ma parole - j'ai toujours tendance à me méfier de ceux qui vous regardent en face, dont la sincérité affichée est en fait une méthode, peut être inconsciente, de se modeler sur vous et vos attentes.
Et dans ces nouvelles contrées la phrase était devenue : " attention, le diable va sortir du miroir" ou 'à trop se regarder dans le miroir, on finira par y voir le diable" que je traduisais par "tu te transformeras en diable" ou "tu regarderas le diable en toi", et comme, quand mon regard n'était pas seulement rêverie, façon de sortir du monde qui m'entourait, quand un peu de pensée s'y mêlait, c'était une recherche entêtée, désespérée de ce qui n'allait pas, qui faisait fuir les autres, qui me renvoyait éternellement à ce reflet solitaire, peut-être une illustration de la dernière formule.
Tout de même, la version "tu te transformeras en diable" me séduit bien et m'y suis appliquée ce matin avant de me lancer dans la froidure extérieure - bon, je me suis un peu aidée en m'adjoignant un masque en terre grimaçant,en le rencontrant, dialoguant avec lui au dessus d'une glace détachée du mur - elle était trop hautement située pour que je hisse vers elle mon cou, mon visage tendu sur la pointe de mes pieds et mon lourd et indocile diablotin - et au début il était mutique, avec seulement, cette grande bouche tordue et ironique qu’il opposait à mes élucubrations, et peu à peu j’ai cessé de tenter de lui faire du charme, de vouloir l’intéresser à moi; et me suis perdue dans la contemplation de ces marbrures de terre sèche, cherchant ce qu’elles cachaient, et puis, c'est vrai, il est resté seul et persuadée suis devenue que j'étais en lui, et je le-me regardais, transformé un peu par ce nouveau regard - mes yeux avaient l'habitude de glisser sur lui quand j'étais à l'extérieur - et transfiguré (au moins) par le reflet dans la lumière frisante, et me suis trouvée assez étrange, plutôt moche que laide, mais bien sympathique, au moins à mon avis.
Et suis sortie avec cette nouvelle tête pour aller faire mon marché.. et, per fide, pour consoler mes lignes d'être ce qu'elles sont, je leur offre les fières petites fleurs rencontrées dans une des dernières flaques de neige.
6 commentaires:
ce que tu n'as pas essayé, c'est de faire ton portrait dans la neige.
il me souvient d'avoir fait cela dans les temps très anciens!
Ces fleurs, en leur flaque de neige, en prime, creusant autour d'elles un havre de chaleur, valent bien toutes les images que nous renvoient les miroirs. Elles sont et ne pensent à rien.
même plus un seul clocheton par chez toi Brig? J'aime beaucoup les masques que tu as mis ici.
Chez moi aussi les roses ont résisté!
Tu tiens ton appareil photo comme un gros cigare ..
Bien courageuses et bien fières de dresser leur tête au-dessus de la neige ces petites primevères.
>Mais j'ai quitté les contrées où l'on entend les cloches,
Attention, brige, je pourrais prendre cela personnellement...
;o)
Joli texte.
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