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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, janvier 24, 2009

écrire le bleu, sortir, et trouver une chanson de tons humides, la saluer et la fouler, en sentant une petite humidité gaie se poser sur mon visage, un peu comme un crachin qui se serait égaré, mais si délicat, qui ne fait pas masse mais accueille et semble souriante - ou est ce moi ?
des gouttes qui font briller les feuilles, leur prenant un peu de leur couleur, qui assombrissent le béton du contrefort, animant sa surface mais le faisant paraître plus brutal, et puis le trou sombre vers la terre qui boit, devient fauve et lisse -
mais en effleurant la place de l'horloge, sans terrasse ni humain, sans vent, baignée de blanc gris sur lequel se succèdent les squelettes noirs des deux rangées d'arbre, un petit frisson désagréable, et une tentative de retour du cercle migraineux autour des yeux noyés.
rue Bonneterie, des commerçants qui ouvrent leurs rideaux, un ou deux groupes de jeunes qui marchent en riant, et un qui attend en plaisantant une aide éventuelle, de jeunes foulées conquérantes entre bottes, petites tuniques, parkas ouvertes et parapluies, des adultes concentrés sans sévérité sur leur but, des échanges, les merveilles de la boutique Decamps, et,avant le coutelier et les cafetières siglées, des murs marqués par l'âge - et puis au bout des bintjes, du congre, des coques, un peu de piste pour une trace de luxe, une honnête tomme de Savoie, un petit chèvre anonyme et un demi coulommiers qui s'offre.
Les lettres de Flaubert à Louise Collet sur France Culture, et le nez dans "le plaisir du texte" de Barthes - les textes de plaisir et les textes de la jouissance (l'impossibilité de ces derniers), et puis "Il se représentait le monde du langage (la logosphère) comme un immense et perpétuel conflit de paranoïa. Seuls survivent les systèmes (les fictions, les parlers) assez inventifs pour produire une dernière figure, celle qui marque l'adversaire sous un vocable mi-scientifique, mi-éthique, sorte de tourniquet qui permet à la fois de constater, d'expliquer, de condamner, de vomir, de récupérer l'ennemi, en un mot : de le faire payer. Ainsi, entre autres, de certaines vulgates : du parler marxiste pour qui toute opposition est de classe ; du psychanalytique, pour qui toute dénégation est un aveu ; du chrétien pour qui tout refus est quête, etc. Il s'étonnait de ce que le langage du pouvoir capitaliste ne comportât pas, à première vue, une telle figure de système (sinon de la plus basse espèce, les opposants n'y étant jamais dits que "intoxiqués", "téléguidés", etc.) ; il comprenait alors que la pression du langage capitaliste (d'autant plus forte) n'est pas d'ordre paranoïaque, systématique, argumentatif, articulé : c'est un empoissement implacable, une doxa, une manière d'inconscient : bref l'idéologie dans son essence". (on pourrait ajouter maintenant un empoisonnement par imitation, un accaparement et une contamination de tout le vocabulaire)
Et puis des blogs effleurés, ou lus pour leur humanité, et "peines d'amour perdues" d'après Shakespeare dans la version de Kenneth Branagh.avec Emma Thompson, une très belle villa italienne et un avion pour des vues en plongée. Difficulté aussi de trancher ou de trouver l'équilibre entre théatralité et naturalisme

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Une cour qui m'évoque (les galets) une calade si géométriquement pavée.
Comme tes mots assemblés et dessinant, au fil des jours, une romance sans frein, à se délecter sans modération, te suivant au pas de tes errances, cueillant ici et là quelque plaisir de dire .

Anonyme a dit…

Un sens développé de l'observation tu as l'œil photographique aux effets de la pluie.

micheline a dit…

attention au sud, le ciel est plein de bruits et de fureur!!

Anonyme a dit…

Je n'ai pas tenté le bleu et ne suis pas sortie, le gris m'anéantit. Je voudrais m'investir d'avantage dans cette ville qui me fuit. Ah Emma Thompson, une de ses visites, même virtuelle, suffit à réchauffer l'âme.

tanette a dit…

J'espère que tu n'as pas trop souffert de la tempête.

Muse a dit…

sans doute mon commentaire n'est-il pas passé; j'appréciais tes descriptions de petites choses, comme les feuilles, le mur et les arbres...et puis je partais à la recherche de Kenneth Branagh

Anonyme a dit…

Clin d'œil pluvieux dominical !

Anonyme a dit…

A travers tes billets et tes photos, j'aime bien ta façon de porter ton regard sur des choses qui, aux yeux de certains, semblent insignifiantes. Une certaine vision de l'existence ?

joye a dit…

Joli texte, brige, surtout pour la poésie au début.

J'ai beaucoup aimé Othello par Branagh (Irène Jacob au somment de sa beauté qui jouait Desdemona, ahh)
mais son Hamlet a laissé beaucoup à désirer, surtout pour les scènes quasi-incestueuses entre Gertrude (Glenn Close, que j'adore) et Hamelet (Mel Gibson avant ses insultes).

Mais Branagh a rompu avec Emma Thompson, une actrice que j'admire beaucoup pour son jeu, elle est toujours magnifique.

Voilà, tout cela pour tes mots.

Merci brige !