mon vide un peu rancuneux, sans objet
et des poussées de fausse énergie comme samedi soir en partant sous la bruine vers le Chêne noir, le Footsbarn qui nous faisait l'honneur d'y jouer, laissant son chapiteau sur l'île, je crois et l'homme qui rit de Hugo ou d'après... , fausse énergie qui a transformé les galets ronds et luisants en une moucheture pleine d'élan
dans un coin du dernier rang, tout en haut, j'écoutais mes trois voisines, jeunes filles avec encore un petit duvet d'adolescence, de longs cheveux sages, un peu de folie, sans ricanements vulgaires, et une politesse simple, en attendant que les derniers retardataires s'installent et que, la salle étant comble de façon extrêmement satisfaisante, le spectacle commence.
une belle entrée en action, avec tout les moyens que l'on retrouve souvent mais qui ici paraissent évidents, personnels : voiles transparents ou chatoyants, qui servent aussi de support à des projections de vidéos un peu tremblantes ou d'ombres chinoises - comme les grandes silhouettes qui se balancent lentement et on se sent pris dans la houle, de vêtements, de linges, de rideaux, de corde - quelques musiciens sur scène et une cornemuse pleurant sur la lande, des masques entre comédie latine et commedia del arte, un expressionnisme maîtrisé, des costumes terreux et vagues avant les quelques lamés de Londres, une stylisation qui se perd dans des détails sans vérité; une sophistication rustique, un théâtre de bateleurs soucieux de qualité (au long des deux heures quelques baisses de qualité ou de tension et un petit regret de perdre une partie du dialogue à cause de la bigarrure des accents et de la lourdeur de certains, mais sans que le plaisir diminue vraiment) - une précipitation pas toujours convaincante pour "caser" toutes les péripéties de la fin, et un sort bellement fait à la diatribe de Gwymplaine à la Chambre des lords - extrêmement sympathique et mieux.
de belles images du spectacle : http://footsbarn.com/gallery.php?recordstart=0&showid=9 sur le site de la troupe.
retour âme joyeuse sous un ciel qui semblait dégagé et dans un petit vent que j'aurais trouvé de force presque remarquable si je n'avais pas pensé aux chiffres effarants de ce qui avait soufflé sur l'autre moitié du sud.
dimanche oiseux, butté, et puis un petit remords en pensant à ma chance, en prenant conscience des peines d'autres humains, qui m'a jetée sur mon repassage, et sur ces lignes.
Et puis, en deux jours, "la vie des insectes" de Viktor Pelevine, avec la jubilation de la surprise des passages de l'humain à l'insecte, d'une description acerbe de la Russie post-soviétique, et de notre société ou à peu près, de l'amour, de la peur, des rivalités, un zeste de culture et de philosophie, des paysages en quelques lignes, avec toutes les sensations associées, et les vers de Mitia la luciole qui se croyait phalène
"6. On se lève la nuit, vers une heure et demie
Et si l'on voit la lune à travers le carreau
Elle n'est que le délire d'un drogué miro
Rêvé par un sergent confit dans l'eau-de-vie"
et Sam le si aimable moustique américain, plein de bonnes intentions, et d'un grand intérêt pour les ressources éventuellement exploitables
7 commentaires:
rancuneux, j'aime ! :-)
bonjour, dévorante d'énergie pas si fausse que ça ! pour aller tout le jour cueillir et recueillir l'air du temps, le jeu des autres et ce qu'il en reste captif entre les pages volantes..ou dormantes...
sans brûler le linge à repasser!
Bien dommage - tu mets l'eau à la bouche - en sa tournée, le spectacle ne fera halte, en ma région, qu'à Montargis! Orléans , bien que scène nationale, est trop frileux!
Comme toi je me dis que nous avons eu beaucoup de chance, la tempête n'a pas été très forte chez nous, seulement quelques tuiles envolées mais les photos d'autres département font preuve de grande désolation.
Comme j'aurai aimé le voir ce spectacle; un des plus beau de Victor Hugo, dont je ne te cacherai pas ma passion. Mets toi à l'abri aujourd'hui...Bonne journée Brig!
Pierre tu peux faire un saut à Avignon, si Victor Hugo est encore là !
A Barcelone, pas loin de minuit, traduisant "l'Acte inconnu" en catalan... une folie comme une autre...je tombe sur ton blog...fascination... je m'arrête un instant... peut-être ne nous retrouverons-nous jamais... quel dommage... salut!"!!
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