quand le ciel du dernier matin de 2008, malgré la supplique d'un de mes amis, est à l'unisson du monde. quand, n'ayant même plus de morue, je me hâte pour arriver avant la cohue aux halles, le long des rues pavées dont les couleurs chantent sous le souvenir de pluie, et des volets de boutiques remontant à petit bruit
quand je retrouve couleurs, odeurs, sourires.
quand je constate, navrée, puis résignée, puis dans un sourire, que l'aide poissonnier n'a pas mis dans mon paquet les gambas géantissimes que je dois avoir payées, et que je n'aurai pas de mal à digérer
et puis la très piètre suite que j'ai finalement trouvée à mon anti-conte de Noël du 26 décembre http://brigetoun.blogspot.com/2008/12/me-bagarrant-encore-un-peu-pour-prendre.html, pour les impromptus littéraires (punie j'étais de m'être mise dans cette situation)
Il en avait ri avec sa nièce Marie, ce jour où ils avaient eu une grande discussion-dispute, comme ils aimaient tant cela, autour de la grande table dans sa cuisine, et le bois était sombre et terne sans que jouent à sa surface les derniers rayons de soleil filtrant par la vitre de la porte, comme cela doit être pour une rencontre de fin de journée dans une cuisine.
Et Marie secouait la tête, lui prenait le poignet pour qu'il l'écoute, et disait qu'il était un cher oncle idiot, que le soleil revenait toujours et que ni Dieu et Jésus ni Mithra ne pouvait y aider ou l'empêcher, que c'était la nature; et que... elle s'était arrêtée en regardant le nez réprobateur du grand gars qui l'accompagnait, qu'elle était venue présenter, ou à qui elle le présentait, lui l'oncle fada, puisqu'elle avait décidé de l'épouser ce Bertrand si convenable, et de le suivre dans la grande maison à côté de l'évêché.
Et elle avait continué en disant qu'il n'était pas question du soleil, là; à Noël, mais de l'amour et du don. Elle était si mignonne, et il l'aimait bien depuis qu'elle avait vagi la première fois dans ses bras, sur le pas de la porte de la grande maison de sa mère, qu'il avait eu envie de lui donner raison, mais il s'était contenté de sourire et de lui embrasser les cheveux sans rien dire, puisqu'il avait toujours été question de la mort et de la renaissance de la lumière à cette date, et qu'il n'avait pas besoin de la crèche pour penser que l'amour était indispensable.
Bon, pour abréger, il n'y croyait pas vraiment à Mithra ; il aurait plutôt été d'accord avec Marie, et même peut-être avec Bertrand et la suite de générations de notables catholiques qui l'avait produit, et puis il voyait mal comment s'offrir un taureau, comment consentir à le tuer et plus encore à s'asperger du sang. Mais il avait bien aimé l’idée, et puis pourquoi pas ?
Alors il a pris une feuille, il a dessiné une courbe pour le dos, une plus petite pour les cornes, il a écrit "taureau", et il se penchait sur son ébauche, en réfléchissant à la suite, quand il a senti une petite chaleur sur ses mains, vu une tache claire sur le bois.
Il a levé les yeux et un éblouissement plein de petites poussières était là entre lui et la vitre. Le chat a ronronné. Vivien a posé sa joue sur la feuille et il s'est endormi.
Réveillé en sursaut par les amoureux qui en rentrant de la messe de minuit avaient fait le détour pour le secouer en riant "Té ! tu viens pour le gros souper ? Maman t'attend et elle n'est pas contente"
Alors il a ri de joie, parce qu"ils étaient beaux et qu'il les aimait;la païenne et le pieux petit bonhomme, et il les a renvoyés avec la bûche qu'il avait choisie pour la grande maison, en promettant de les suivre. Il a mis son nouveau veston de velours lisse et brillant, peigné et parfumé les boucles de sa barbe et pris les petits paquets pour sa soeur et la Marie, le panier plein de petits jouets pour les minots, il a posé son chat sur son épaule, et puis il est sorti dans la nuit en fredonnant, très faux, "il est né le divin enfant".
Bon c'est idiot mon histoire, mais en fait il était bien heureux le Vivien, comme toujours au fond, surtout à Noël, et puis lui et moi nous ne savions plus comment nous en sortir.
Il en avait ri avec sa nièce Marie, ce jour où ils avaient eu une grande discussion-dispute, comme ils aimaient tant cela, autour de la grande table dans sa cuisine, et le bois était sombre et terne sans que jouent à sa surface les derniers rayons de soleil filtrant par la vitre de la porte, comme cela doit être pour une rencontre de fin de journée dans une cuisine.
Et Marie secouait la tête, lui prenait le poignet pour qu'il l'écoute, et disait qu'il était un cher oncle idiot, que le soleil revenait toujours et que ni Dieu et Jésus ni Mithra ne pouvait y aider ou l'empêcher, que c'était la nature; et que... elle s'était arrêtée en regardant le nez réprobateur du grand gars qui l'accompagnait, qu'elle était venue présenter, ou à qui elle le présentait, lui l'oncle fada, puisqu'elle avait décidé de l'épouser ce Bertrand si convenable, et de le suivre dans la grande maison à côté de l'évêché.
Et elle avait continué en disant qu'il n'était pas question du soleil, là; à Noël, mais de l'amour et du don. Elle était si mignonne, et il l'aimait bien depuis qu'elle avait vagi la première fois dans ses bras, sur le pas de la porte de la grande maison de sa mère, qu'il avait eu envie de lui donner raison, mais il s'était contenté de sourire et de lui embrasser les cheveux sans rien dire, puisqu'il avait toujours été question de la mort et de la renaissance de la lumière à cette date, et qu'il n'avait pas besoin de la crèche pour penser que l'amour était indispensable.
Bon, pour abréger, il n'y croyait pas vraiment à Mithra ; il aurait plutôt été d'accord avec Marie, et même peut-être avec Bertrand et la suite de générations de notables catholiques qui l'avait produit, et puis il voyait mal comment s'offrir un taureau, comment consentir à le tuer et plus encore à s'asperger du sang. Mais il avait bien aimé l’idée, et puis pourquoi pas ?
Alors il a pris une feuille, il a dessiné une courbe pour le dos, une plus petite pour les cornes, il a écrit "taureau", et il se penchait sur son ébauche, en réfléchissant à la suite, quand il a senti une petite chaleur sur ses mains, vu une tache claire sur le bois.
Il a levé les yeux et un éblouissement plein de petites poussières était là entre lui et la vitre. Le chat a ronronné. Vivien a posé sa joue sur la feuille et il s'est endormi.
Réveillé en sursaut par les amoureux qui en rentrant de la messe de minuit avaient fait le détour pour le secouer en riant "Té ! tu viens pour le gros souper ? Maman t'attend et elle n'est pas contente"
Alors il a ri de joie, parce qu"ils étaient beaux et qu'il les aimait;la païenne et le pieux petit bonhomme, et il les a renvoyés avec la bûche qu'il avait choisie pour la grande maison, en promettant de les suivre. Il a mis son nouveau veston de velours lisse et brillant, peigné et parfumé les boucles de sa barbe et pris les petits paquets pour sa soeur et la Marie, le panier plein de petits jouets pour les minots, il a posé son chat sur son épaule, et puis il est sorti dans la nuit en fredonnant, très faux, "il est né le divin enfant".
Bon c'est idiot mon histoire, mais en fait il était bien heureux le Vivien, comme toujours au fond, surtout à Noël, et puis lui et moi nous ne savions plus comment nous en sortir.
12 commentaires:
Bonne année, Brige merveilleuse !
Brigetoun,
Bel et Bon an neuf...
Trouve la force de résister à cette nouvelle année qui s'annonce déjà avec ses cortèges de mauvaises nouvelles.
Merci pour cet humour grinçant qui se dégage souvent de tes textes... j'aime passer ici et lire sans bruit...
Que 2009 te soit généreux et heureux
Belle vie à toi
O Ghel! An Heu.
Que le blé lève!
Bises à toi.
Quelle verve, quelle plume ce matin: elle vole!
Merci pour tes bons voeux Brigetoun. Que l'année te soit douce à toi aussi et le ciel clément. Bonne journée.
Merci pour tes voeux Brig, je te présente les miens en retour. Que cette année soit moins douloureuse que la précédente et que nous accédions à une grande sérénité de corps et d'esprit. Bises
Pleins de bonnes choses gentille Brigetoun. Bisous et meilleurs voeux
J'ai eu peur au début un drame " plus de morue " et puis tout s'arrange ouf. Je souhaite le meilleur à ma plus fidèle visiteuse.
je te souhaite une année douce et paisible, Brigetoun
Bonne année Brigetoun ! Elle aura les couleurs que nous saurons lui donner !
Je passe à pas feutrés depuis peu et mon regard se perd dans les bleus de tes ciels qui échappent aux pierres ...
Très bonne Année 2009 Brigetoun !
Bonne et heureuse nouvelle année Brigetoun. Amitiés.
Enregistrer un commentaire