je les regardais - flous mais massivement campés, ils semblaient se serrer et défier cette rougeur qui les attaquait, et dans la fournaise, ou l'idée que j'en avais, après l'avoir créée involontairement - mais c'était du passé, nous n'en tenions pas compte - ils semblaient solides, brillants, mais en telle union qu'elle devenait fusion.
Mais comme, les oubliant, je ruminais sur mon ego, encore et encore, une voix s'est élevée pour me tancer, se détachant sur le bourdonnement qui venait maintenant d'eux et que j'entendais depuis un moment, je crois, sans en avoir conscience, et ces mots indistincts qui flottaient entre eux, ou émanaient du groupe, soutenaient la voix et lui donnaient un semblant d'autorité, - j'ai cherché sans parvenir à déterminer d'où elle venait - peut-être de la frêle tache, vers la gauche, un peu fantomatique, réduite à un souvenir d'éclat, un peu en recul, légèrement détachée.
Et j'ai répondu, nous avons polémiqué, un peu, brodant sur le choeur qui rythmait les échanges, et puis il s'est lancé dans une poésie philosophique dont je me souviens mal.
Et je trouvais que j'avais assez déliré comme ça - ai présenté mes excuses à ceux qui s'égareraient ici et me suis levée pour retrouver les quatre jeans à repasser.
La nuit est tombée, et j'ai un peu froid. Thé qui refroidit à côté de moi, je reprends "Les Paradisiaques' de Pascal Quignard là où je les ai laissés aux petites heures de mardi
"Deux frères vivaient côte à côte sous un toit de feuilles et c'étaient quatre mains tendues sur un foyer de braises. Cinq pauvres maisons faisaient tout le royaume. La Curie était un pré. La trompe rassemblait des sénateurs vêtus de peaux de loup.
Il n'était pas besoin de dieux : les hommes tremblaient tout seuls...."
"Deux frères vivaient côte à côte sous un toit de feuilles et c'étaient quatre mains tendues sur un foyer de braises. Cinq pauvres maisons faisaient tout le royaume. La Curie était un pré. La trompe rassemblait des sénateurs vêtus de peaux de loup.
Il n'était pas besoin de dieux : les hommes tremblaient tout seuls...."
9 commentaires:
pas facile de suivre tes divagations sur cette image:
une escarpolette?
une fourrure sur une mer de sang animal dépecé..le feu des primitifs hé! hé! le thé refroidit et les jeans ne sont pas repassés
Une étrange chenille qui mine la pomme, la fore, la ronge, en fait son fruit et usurfruit... Le temps d'avant le temps des hommes.
Univers étrange , où ce que l'on croit n'est pas ce que l'on voit !!
où ce qu'on lit n'est pas ce que vous lisez
Merci pour vos visites appréciées
chenille processionnaire peut être; j'ai avancé à petits pas dans tes divagations pour ne pas m'y perdre moi-même. Et pars de ce pas vers Wikipédia pour en savoir plus sur ce Quignard...Journée que je te souhaite belle, mais pense à te couvrir si tu sors, le vent est frisquet!
Comme d'habitude je me suis laissée prendre par le rythme de ce beau texte.
Avec un beau ciel bleu pour embellir ta journée.
"La nuit est tombée, j'ai un peu froid"....ici c'est "grand" jour mais bien gris et bien mouillé...et j'ai aussi un peu froid....
Tu as bien fait de repasser tes jeans
Tu repasses tes jeans ???
Whooooooooooa !
je "tombe" par hasard sur votre blog,
très riche...........
comme Pascal Quignard, lire doucement, lentement, pour le rythme la musique des phrases, Pascal quignard !!!! vie secrète !
toy,
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