commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, février 12, 2009

soleil d'hiver, encore, quand, dans la lumière, la peau des pierres tiédit à peine, mais que les ombres se découpent précisément, et s'offrent même le plaisir de l'amorce d'une palpitation, d'un dégradé.
Pourtant, le printemps nous vient, et j'ai vu dans la Provence que les premières asperges vertes étaient arrivées sur des étals campagnards. Seulement, pour le moment, le contact des pièces au fond de l'étui de cuir, au fond du sac, enseveli sous mon fatras, était glacé, et je me demande si, en sortant mon oranger un peu souffreteux, je ne vais pas l'avoir mis sur la route de sa fin.

revenue à la surface après joyeux mélange de frissons et nausée, et fuite dans sommeil, et plongée dans "Guatanamo 2006" de Frank Smith http://www.publie.net/tnc/spip.php?article203
"Frank Smith se saisit des documents accessibles et publiés lors des premières commissions d’enquête. Il en fait une suite de récitatifs : contraindre la langue à marcher sur ces cailloux bruts, faire que chacun dessine un de ces captifs en situation d’interrogatoire (il y a l’interprète, il y a les bribes de rapports, il y a les réponses – au jour le jour, la guerre, et qui elle mobilisait)...." (un passage de la présentation) -
Variété des histoires, créance à leur donner ou non (mais absence visible de charges précises en dehors de dénonciation ou de livraison dans la plupart des cas) - différence des formes : dialogues, méthode, quelques quasi poèmes, discours structurés, naïveté plus ou moins réelles, ironie, trous ou erreurs des dossiers. Un travail de mise en forme, et l'impression que ce qui passe est authentique, dans sa terrifiante absurdité glacée, d'autant plus glacés que les mots s'échangent à travers les traductions.
"On est l'interrogateur, on est l'interrogé./ On pose une question, on répond à la question posée./ On pose une deuxième question, on répond à la deuxième question posée./ On pose une troisième question, on répond à la troisième question posée./ On interroge encore une fois l'interrogé, on répond encore une fois à l'interrogateur./ On pose une question, on ne répond pas à la question./ On interroge l'interrogé, l'interrogé répond à l'interrogateur./ L'interrogateur questionne l'interrogé, on répond à l'interrogateur./ L'interrogateur pose une nouvelle question à l'interrogé, l'interrogé apporte une nouvelle réponse à l'interrogateur./ L'interrogateur pose une nouvelle question à l'interrogé, l'interrogé répond à l'interrogateur par une autre question./ L'interrogateur répond à la question de l'interrogé pour permettre à l'interrogé de répondre...."
"Vous, vous faites comme chez vous,
vous avez le droit de savoir
qui je suis, où je vis,
ce que je fais, ce que je dois faire.
Vous, vous avez le droit de tout savoir.
Je n'ai pas travaillé pour le moindre gouvernement,
je n'ai jamais travaillé pour personne.
Ma vie ça a toujours été de m'occuper d'un bétail,
d'une terre à une autre,
et de cette autre terre à une troisième encore,
dit l'homme, enfin."

7 commentaires:

joye a dit…

Ouille, c'est fort.

J'aimerais passer Cheney au waterboard afin de savoir la vérité.

micheline a dit…

la bonne méthode: on efface tout et on recommence!

FalconHill a dit…

Soleil froid d'hiver, vraiment...

Bon courage.

Anonyme a dit…

La bise encore, venue du Nord. On lui donne un nom de poète chez toi. Est-elle pour autant plus douce?

Kafkaïen, ce monde où se mêle l'absurde à l'absurde.
Prendre des vessies pour des lanternes, comme l'on dit ici ...

Anonyme a dit…

J'espère que l'on va vite faire pousser des asperges à la place de Guantanamo !

Rosie a dit…

La venue du printemps déjà par chez-vous? Ma chanceuse, nous on est encore en plein hiver avec neige, grands vents, pluie verglaçante.

Guantanamo, quelle horreur, m'enfin Barack Obama va y mettre bon ordre, ce sera un super président pour les USA.

Bon jeudi et bisous, ma belle amie.

Muse a dit…

A la lecture de ton Guantanamo 2006, je te dirai que je lis convoi 42 d'Erwan Bergot, sur l'histoire d'un groupe de soldatsamenés dans les camps viets après Diên Biên Phu...pas plus brillant!
Il ne gèle plus heureusement pour ton oranger.