Brigetoun traître, vipère lubrique (pourquoi diable ? parce que les mots se suivent), ploutocrate égoïste, émerge, dolente, à dix heures passées et renonce à se faire violence pour arriver à participer, marché fait, à un cercle du silence en fin de matinée.
A la place se lave les cheveux et fait dessaler de la morue.
Brigetoun, stupide, marmonne un juron en vérifiant l'heure d'un concert (cantates de Bach à la chapelle Saint Louis) qu'en achetant le billet elle situait en début de nuit, constate qu'il a lieu à 17 heures comme le concert des élèves du conservatoire pour lequel elle a également un billet - pèse, choisit Bach
et part dans une ville que les habitants investissent, comme pour un premier samedi printanier.
Une mini foule devant les vitrines (et je rêve en pensant à un mariage à venir, mais j'en resterai là) et après la rue Saint Agricol, des trottoirs filant pour moi seule ou presque dans la lumière toujours douce, un peu poudrée et la douceur de l'air.
Une mini foule devant les vitrines (et je rêve en pensant à un mariage à venir, mais j'en resterai là) et après la rue Saint Agricol, des trottoirs filant pour moi seule ou presque dans la lumière toujours douce, un peu poudrée et la douceur de l'air.
trois cantates très différentes : BMW 202 dite du mariage, d'avant Leipzig,
Disparaissez, ombres affligées,
Froid et vent; apaisez-vous !
Les délices du printemps
Ne verseront dans notre coeur
Rien d'autre qu'un bonheur allègre..."
pour une soprano Paitra Ahlander Antonini, silhouette anguleuse en longue jupe plissée noire, petits cheveux blonds ébouriffés, voix qui lutte, se marie avec le hautbois souple, merveilleusement mélodieux (pour moi la plus belle voix du concert) de Laurent Georgel, qui la domine un peu - soprano qui éclate ensuite sur le continuo orgue violoncelle avec une belle force ronde...
Disparaissez, ombres affligées,
Froid et vent; apaisez-vous !
Les délices du printemps
Ne verseront dans notre coeur
Rien d'autre qu'un bonheur allègre..."
pour une soprano Paitra Ahlander Antonini, silhouette anguleuse en longue jupe plissée noire, petits cheveux blonds ébouriffés, voix qui lutte, se marie avec le hautbois souple, merveilleusement mélodieux (pour moi la plus belle voix du concert) de Laurent Georgel, qui la domine un peu - soprano qui éclate ensuite sur le continuo orgue violoncelle avec une belle force ronde...
la cantate BMW 170 pour le sixième trimestre après la Trinité - pour alto (carte de visite impressionnante, très belle voix sans sécheresse, avec - mais il semble que j'étais seule à en juger ainsi; sans doute à tort - une tendance au dérapage dans les descente) hautbois d'amour, cordes (deux jolis violons, un alto, un violoncelle, orgue concertant et continuo
Légèreté et simplicité apparente; souplesse de la mélodie
Légèreté et simplicité apparente; souplesse de la mélodie
la cantate BMW 193 pour l'élection municipale de la ville de Leipzig en 1727, incomplète, reconstituée en partie
avec un second hautbois (les deux jouant la partie d'une trompette), un ténor et une basse -
le premier mouvement, repris en final, allègrement triomphal avec les quatre chanteurs réunis en coeur,
Public heureux (où je commence à connaître des têtes) beaux interprètes, et retour dans le soir qui descendait
avec un second hautbois (les deux jouant la partie d'une trompette), un ténor et une basse -
le premier mouvement, repris en final, allègrement triomphal avec les quatre chanteurs réunis en coeur,
Public heureux (où je commence à connaître des têtes) beaux interprètes, et retour dans le soir qui descendait
en rentrant, petite flânerie dans ce qui me sert de bibliothèque, à la recherche de la musique, des mots pour la dire, de sa façon de dire les mots, et je m'en tiens aux premiers, les plus instinctivement sollicités
"Consciemment ou non, la musique vise à se retirer dans sa propre totalité, à vider le texte de son sens lexico-grammatical traduisible. Elle cherche à vocaliser entièrement la phonétique, les syllabes signifiantes du langage. Les mots doivent être fondus en pures vocalises. Dans son tour rival, le lyrique, le libretto verbal, le passage biblique, entend accéder à la parité ou, en fait à la prééminence.... Pourtant, la musique et la danse sont elles-mêmes des mouvements et des figurations primordialité de l'esprit humain, qui déclarent un ordre de l'être plus proche que ne l'est le langage de l'inconnu de la création..." George Steiner "Errata"
"Impossible à projeter comme telle, sur un écran extérieur en des repères visibles au-dehors, la musique, quand on l'écoute, vous oblige à la suivre en trajets intérieurs" - Henri Michaux "passages"
"elle préférait concentrer dans ses cordes vocales toute la magie du moment - dans ses cordes vocales et sa respiration.... La scène sur laquelle elle se produisait était presque circulaire, on aurait pu la comparer à la bouche refermée d'un cratère. En son centre, la mudang se lamentait et créait sans cesse de la beauté, quelque chose d'éphémère et fondamental que seuls les morts ou leurs semblables pouvaient entendre" - Antoine Volodine "songes de Mevlido".
"Consciemment ou non, la musique vise à se retirer dans sa propre totalité, à vider le texte de son sens lexico-grammatical traduisible. Elle cherche à vocaliser entièrement la phonétique, les syllabes signifiantes du langage. Les mots doivent être fondus en pures vocalises. Dans son tour rival, le lyrique, le libretto verbal, le passage biblique, entend accéder à la parité ou, en fait à la prééminence.... Pourtant, la musique et la danse sont elles-mêmes des mouvements et des figurations primordialité de l'esprit humain, qui déclarent un ordre de l'être plus proche que ne l'est le langage de l'inconnu de la création..." George Steiner "Errata"
"Impossible à projeter comme telle, sur un écran extérieur en des repères visibles au-dehors, la musique, quand on l'écoute, vous oblige à la suivre en trajets intérieurs" - Henri Michaux "passages"
"elle préférait concentrer dans ses cordes vocales toute la magie du moment - dans ses cordes vocales et sa respiration.... La scène sur laquelle elle se produisait était presque circulaire, on aurait pu la comparer à la bouche refermée d'un cratère. En son centre, la mudang se lamentait et créait sans cesse de la beauté, quelque chose d'éphémère et fondamental que seuls les morts ou leurs semblables pouvaient entendre" - Antoine Volodine "songes de Mevlido".
10 commentaires:
Un coin de ciel... noir !
une lanterne sans ampoule et vexée
"À la place se lave les cheveux et fait dessaler de la morue."
Votre sens de la formule et votre style vous sauveront !
(Flaubert : "Je crois à la haine insconsciente du style.")
Prendre des billets pour deux concerts se déroulant en même temps! Si encore , c'était en un même lieu! Je reconnais bien là une mélomane avertie. Quelle chance d'avoir le choix où tant de lieux sont de véritables déserts musicaux.
Ton "cercle de silence" m'intéresse et tu restes silencieuse sur la question, of course.
cercles du silence : mini manifestations statiques avec distribution de tracts et essais de dialogue (là je peux pas ou un peu en réaction) pour sensibiliser les gens, organisées par RESSF (contre les expulsions de familles) - d'autant plus coupable que nous ne sommes pas nombreux et que l'indiférence est grande -
Bon faut que j'entame le jour
J'admire que tu saches parler de voix et de musique, j'en suis incapable alors je me fais aider
la musique c'est du bruit qui pense- victor Hugo
ton ciel bleu est arrivé jusqu'à moi, je file en profiter dans la belle ville de Blois, un carnaval international m'y attend.
La musique a ce petit plus qui bouleverse nos émotions.
Bon dimanche à vous
qu'est-ce que c'est un Batna??
tout ça pour ne pas te demander d'autres leçons de vocabulaire!!
Batna : d'affreux bonbons moux parfumés à la réglisse que j'adore
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