nos seigneurs pigeons nous avaient désertés vendredi, ou se cachaient, et les endroits à la mode comme le fronton de l'ancienne comédie, sur ma place, ou le tout petit des pénitents blancs auquel ils donnent du caractère, réussissant même, par opposition, à doter d'un léger charme les fades priants en froc, étaient vides, abandonnés peut être pour d'autres lieux de rassemblement.
Je n'ai rencontré que les deux qui dansaient une lente pavane à la fin de mon billet d'hier.

Mais je les ai retrouvés, discrets mais confortables dans leur maison, celle que je partage avec eux pour y poser des rêves.
Et j'ai commencé à dresser des murs autour de la fenêtre, poser un toit que traverserait l'arbre, et puis j'ai renoncé parce que c'est ainsi que je l'aime, petit îlot dont la sauvagerie n'est vue ou imaginée que par moi seule, à la lisière de ce quartier idiot, qui n'a pas su trancher entre modernité et pastiche, honorabilité cadenassée et vie populaire.
Lui ai tourné le dos, oublié les voitures qui prennent précautionneusement le virage pour dégringoler quelques mètres, et j'ai essayé de parler pigeon, mais n'ai pas su.

Et les pierres m'ont parlé de la pluie qui les faisaient noires, et du soleil et puis de la lumière.
Mais la petite voix des herbes, par dessous, chuchotait en riant, parce que la pluie et le soleil étaient là pour elles en fait
Parce que toutes les graines, qui volent pour se poser ici, se développent, s'installent pour dansoter dans le vent.

saut de carpe ou de pigeon (qui décollent, sont surpris et se reposent très vite)

Alors qu'en suivant le brise lame http://juliette.mezenc.over-blog.com/, j'en étais restée au rêve de revenir environ 55 ans en arrière pour danser, non sur un brise-lames, mais sur une jetée qui était notre territoire, découverte samedi soir de superbes photos