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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, avril 26, 2009

un petit oeil s'entrouvre en fente, contre lui je vois la peau de mon poignet, et puis le pli du drap, comme pétri de lueur blanche, je renclos, je m'interroge, un souvenir de m'être levée, une voix rassurante, qui semble venir de la radio, me le confirme, je filtre à nouveau un regard, retrouve cette douce blancheur, lève un peu la tête, la lumière en face se rue par la fenêtre, franche et nette, sursaut coupable. Entrée dans un jour qui restera fuyant, malgré petit vent et claire lumière.
Sur la place me frappe, pourquoi aujourd'hui, la mort hors saison du manteau dont se pare depuis longtemps le platane pour moi second, relégué au fond, et au dessus de cette agonie quelques petites feuilles vertes.
En écho à ces feuilles sèches, plus loin le papier fripé de grandes fleurs, charme un peu dégoutté, dont je ne découvre qu'après quel effet il eut sur cette créature, ou semblant, qui n'en demandait pas tant, pour s'offrir une extase, s'enfouir ou penser s'envoler en sa niaiserie, sainte et si douce.
M'en retourne et, sur mon chemin, allant regagner mon antre paresseux, me suis rencontrée, devenue, réduite, ou promue, rien qu'un symbole, en souplesse solide, en fermeté trop noble pour moi.
J'ai joué un peu avec le réel virtualisé, ajouté Twitter à Facebook, constaté que je n'avais, rien, vraiment rien à dire, ai éteint, étendu la main, rencontré, ouvert, Rabelais en son quart livre, sortie en un saut des paroles gelées, navigué en tournant les pages pour retrouver Pantagruel et sa cour "près l'isle de Chaneph"
"Nous ne voguions que par Valentiennes changeant de tribort et babort, et de babort en tribort : quoy qu'on eust es voiles adjoinct les bonnettes trainneresses. Et restions tous pensifs; matagrabolisez, sesolfiez, et faschez : sans mot dire les uns aux aultres. Pantagruel tenent un Heliodore Grec en main sur un transpontin au bout des Escoutilles sommeilloit." et moi, sur mon lit, le tenant en main, ou la main posée sur le livre où il était, malgré le plaisir pris aux occupations de Panurge qui "faisoit des bulles et guargoulles" de Gymnaste qui "apoinctoit des curedens" ou des autres, puisque décidément le jour était sous cette enseigne, me suis endormie.
Et voilà comment Brigetoun engraisse, et voilà pourquoi Brigetoun, se sentant coupable, a mis toute l'énergie qu'elle a pu trouver en elle au lavage de son sol et à de grandes pesées sur un chiffon glissant sur le bois des meubles.
Mais ma machine, après si court effort, pour noter tout ce rien, proteste en chauffant et mon clavier veut s’endormir.

4 commentaires:

jordaenne a dit…

chère brigetoun
Je suis gâtée si vite par une autre magnifique présentation.

J'ADORE la poésie du drap pétri de lueur blanche c'est sensuelle par excellence vous avez décrit le véritable maitre sculpteur
et j'adore aussi la poésie de l'arbre de l'agonie.

eu -merci belle journée de magnifiques transformations.

Michel Benoit a dit…

Que dire de plus quand on parle avec des photographies ?

pierre a dit…

Quel surf, ma chère! Pas étonnant que tu rencloses après telle traversée, entre sauts et merveilles pantaguélliennes et lavage de pont. Ah! matelot, le bercement du flot te manqueras toujours.

Gérard a dit…

Le pli du drap ? je pensais à un pétale de fleur blanche.