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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mai 27, 2009

André sortait de longue et tranquille réclusion à demi volontaire. Il s'est regardé, est passé sur son gros nez, a noté les petites rides naissantes, s'est détourné, désintéressé.
Il a entamé une petite plongée en lui, a trouvé d'abord un peu de brume doucement colorée, a bien aimé cela, s'est refusé à continuer, n'ayant pas de goût pour l'instant à l'introspection, sauf distraite, dilettante et sans résultat
,
et s'est mis à rêver, et dans la brume il a mis des feuilles, celles qu'il savait être proches de lui, doucement, confusément, de plus en plus nettement, elles sont devenues forêt , et il attendait d'y voir passer des animaux - ne savait quels, et ne s'en souciait pas, les voulait doucement vivants, et dénués d'imagination, simplement, naturellement, tendres.
Je le regardais, et je pensais que je l'aimais bien, tel qu'il était, avec ses imperfections, son imprécision, et je me suis installée à coté de lui, et nous étions là, vivants, comme nous le pouvions.
Je l'ai quitté pour partir, en fin d'après midi,
vers la place des Carmes, la lumière sur la façade de Saint Symphorien, une de ses mieux aimées, et la Maison Manon,

pour retrouver mes camarades, prendre enfin quelques consignes et quelques tracs, réserver un bureau de vote, et m'en revenir par les petites rues où déclinait le soleil.


9 commentaires:

chase a dit…

bonjour Brigitte,
j'adore la construction du rêve tendre dans ce texte.

micheline a dit…

douce complicité végétale au plus profond de soi..quelle bienfaisance!
y revenir encore par ce chemin clair que protège une sobre minéralité verticale

JEA a dit…

@ où déclinait le soleil
qui parlait latin ancien.
(et là, en complet décalage, Jacques Brel).

pierre a dit…

Il est temps, en effet, de sortir tes terres et de rêver près d'elles en quiète journée.

andrée wizem a dit…

bonjour à ce compagnon de patio et aux ruelles et façades d'avignon...
j'apprécie vos déambulations tant intérieures qu'extèrieures...et vos photos ont du charme avec leurs rugosités de pierre de feuilles et d'écorces qui s'effritent et poudroient sous le vent le soleil les ombres et l'eau (ne l'oublions pas...)dans le jeu des vis à vis...les reflets de vitrines...et les imprévus de passage...

Sylvaine du Léman a dit…

La piétonne d'Avignon se drape d'effusions qui glissent sur l'argile si fragile.

joye a dit…

C'est tout à fait vrai que c'est la tête d'un rêveur !!

Gérard a dit…

Il décline le soleil dans les ruelles ou il n'y vient jamais ?

maria-d a dit…

J'aime cette note qui déambule... et j'aime ce qui naît de l'argile avec ses imperfections