commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 16, 2009

15 juillet au festival - esprit de contradiction et épuisement trop grand pour second spectacle
matinée tranquille et je étonnamment presque d'attaque pour quelques courses dans un Avignon reprenant souffle
Je n'ai jamais eu le courage d'affronter le gymnase Aubanel et le spectacle de Maguy Marin a déplu, très statique (pas réellement) et basé sur la parole ce qui n'est pas jugé légitime pour une qui est cataloguée comme chorégraphe (même de plus en plus déviante), je suis donc partie par la douceur des rues du quartier Sainte Catherine parce que j'étais curieuse.
un moment d'effroi en me hissant, baignée de chaleur, vers cette grande boite. J'obtiens de contourner les escaliers et de m'installer à l'angle au premier rang, pour constater qu'en fait de chaleur il régnait une climatisation presque redoutable.
Après un moment d'agacement en écoutant le discours anti-islamique, anti-jeunes de banlieues (répondu avec raideur qu'ils étaient avignonnais, et majoritaires)... de ma voisine, je me suis, sans souci d'être grossière, levée pour changer de rang.

et le spectacle "description d'un combat" a commencé, et, sans être transportée, sans crier au chef d'oeuvre, je l'ai aimé, cela a marché. Pénombre, silhouettes se déplaçant sur un plateau mouvementé, comme le seraient des vagues figées, et le dévêtant peu à peu, pendant que les voix disent des textes, majoritairement de l'Iliade, avec les Châtiments, puis, en petites brides, Péguy, Lucrèce, Pound etc..., et les silhouettes se figent puis repartent, et il y a tantôt le combat devant Troie seul, par l'une ou l'autre des voix, tantôt un mélange de textes avec parfois de l'italien ou de l'espagnol, et en se déplaçant ils "pèlent" peu à peu le plateau, soulevant de grandes étoffes bleues dont ils se drapent, qu'ils gardent ou vont déposer, puis d'immenses robes à panier dorées qu'ils soulèvent, et des draperies mordorées ou bigarrées, et peu à peu apparaissent des armures moyenâgeuses gisantes entourées de quelques piques, drapeaux et draperies rouges , et pendant qu'ils les relèvent et emmènent, avec de longues pauses (parfois un peu "tableau vivant' tout de même), c'est la rencontre entre Priam et Achille. Une femme soulève un immense vêtement pourpre à longue traîne et s'en va en prenant le texte d'Andromaque. Les dernières draperies rouges sur les épaules, comme des manteaux, des autres leur donne une parenté avec les soldats romains devant la croix sur les tableaux des primitifs flamands. Ils s'enfoncent dans le fond. Une seule silhouette reste, disant un texte que je ne suis pas arrivée à reconnaître, mais que je trouvais beau et qui me semblait familier.
"Andromaque aux bras blancs donna le signal des sanglots, tenant dans ses mains la tête d'Hector tueur d"homme.
..... A moi surtout resteront le deuil et la souffrance. Car en mourant tu ne m'as pas, de ton lit, tendu les bras ; tu ne m'as dit aucune parole solidement close dont j'eusse pu me souvenir toujours, les jours et les nuits, en répandant mes larmes."
(photos de Christophe Raynaud de Lage provenant du site du festival)
des huées (? même en n'aimant pas, c'est excessif) et des applaudissements à peu près à égalité.
Mais sur le chemin du retour, je sentais l'épuisement descendre sur moi, si absolument que j'ai eu du mal à noter comme je le pouvais ceci et que je dois renoncer à repartir vers Saint Joseph pour me donner une chance (et j'en avais réellement envie) de passer outre à mon énervement devant le génie autoproclamé de Jan Fabre et de goûter ce qu'il peut donner de poésie. J'en suis marrie.

tenté de lire en écoutant la Traviata d'Orange (avec notre orchestre !)

9 commentaires:

joye a dit…

Cela me plaît énormément que tu aies changé de place, Brige, bravo !

Et merci pour le compte rendu culturel aussi.

mire a dit…

chère Brigitte, ...par la douceur des rues du quartier....belle image avec vos mots....

JEA a dit…

La photo des saxos vous voudrait d'être citoyenne d'honneur de Dinant. Vous vous en moquez certes et cette ville est globalement vendue aux marchands d'un temple. Mais Adolphe Sax vous en serait reconnaissant.

pierre a dit…

J'ai perdu ton fil Ariane!
Je vais me procurer à défaut du programme du Monde, un plan de la ville et tenter de te retrouver...

Bien tard (mais ne fallait-il pas attendre la nuit?) pour la Traviata, les premières mesures puis me suis endormi!

micheline a dit…

écouté l'historique agréablement présenté de la vie de la Dame aux Camélias
puis la Traviata..jusqu'au moment où mes yeux ont trop l'habitude de se fermer ...jusqu'aux primes heures du matin...quand tout va bien

Gérard a dit…

J'aime bien ton "baignée de chaleur "
lorsque d'autres sont trempés de froid ?

OLIVIER a dit…

Chère Brigetoun,
Ah ! les aléas des voisins au spectacle...
Quelle belle description tu nous offres ! très sensuelle !
Très jolie ta 2ème photo !
Courage !!!

albin, journalier a dit…

Entre agoraphobie et amour du prochain ?
Festivaliers de tous les pays aimez-vous les uns les autres
ou bien
Dès qu'on sort dans la rue "extermination" est le premier mot qui vient à l'esprit" (Cioran),
c'est selon ?

Brigetoun a dit…

mon agoraphobie n'est pas un refus des gens,je trouve ça sympathique - c'est une panique de ma carcasse pas très vaillante qui doit craindre d'être bousculée