commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 15, 2009

effleurer le festival dans la chaleur du 14 juillet et l'irruption de ma vieille agoraphobie Matinée d'intendance et de repos encore (trop je crois, carcasse a perdu ses ressorts) - dans la bonne grosse chaleur de l'après midi, suivre, agoraphobie en laisse, la rue Saint Agricol, le haut de la rue de la République, le vide très relatif de la rue des commerçants. En réaction étais transformée en masse d'eau instable le long de la rue Carnot, en allant vers la place des Carmes
ici devrait venir la première photo
Signé le livre blanc d'André Benedetto, participé un moment aux échanges très calmes et détachés, sans remous, avec Frances Ashley (je pense), échanges de souvenir, et raclage pour les faire remonter, renseignements sur l'hommage à venir .... et assisté à son dernier spectacle (ce que j'avais prévu et n'ai pas osé faire le 14) "la sorcière, son sanglier et l'inquisiteur lubrique". Comme dans mon souvenir (j'avoue que j'en restais depuis quelque temps à l'estime que j'avais pour lui et à de très lointains souvenirs), théâtre engagé, par le biais de la fable, avec un coté bateleur, des acteurs un peu inégaux. J'ai aimé même si pour fonctionner cela aurait demandé un autre public que la trentaine de spectateurs épuisés et attristés que nous étions.
"une sorcière c'est une femme sensible, bonne et compatissante qui aime la vie sous toutes ses formes; qui est en contact étroit, en communication avec les animaux, les plantes, les gens.... l'univers tout entier et forcément les morts, les forces telluriques, et occultes, avec la matière".
L'inquisiteur, gardien de tous les pouvoirs, et ses fantasmes, la croyance qu'il a de la dépravation des hommes et des femmes, perpétuelle, de notre soumission en nos bas instincts qui motive tous nos actes ou nos pensées et peut faire de nous des contestataires, des opposants,
"
La sorcière : Les gens se recroquevillent, deviennent suspicieux et méchants parce que vous ne les écoutez pas, vous les contraignez sans cesse, vous leur faites peur, vous les accusez, vous les culpabilisez malgré eux. Je suis leur dernier recours contre l'effroyable misère qui les ronge. ....
L'ordre on voudrait se le faire nous-mêmes. Trop de misère. C'est plus possible. Plus personne ne s'en sort plus. On ne peut pas éliminer les chefs, les responsables, les leaders, dirigeants, pdg, présidents; ni les maudire à haute voix."

L'inquisiteur finit mangé par le sanglier ce qui navre tout de même un peu la sorcière et m'en suis allée,
m'arrêtant un moment pour accueillir la fraîcheur claire d'une musique
les gentils jeunes "ouvreurs" du festival prenaient l'air sur les marches du théâtre pendant que le public regardait dans une simili fournaise "Angelo",
J'ai fait cuire mes patates, noté ceci, essayé de me rassembler et suis partie vers Calvet.
qui avait pris son aspect des grands soirs (affluence) pour "discours guerriers - parole guerrière" avec Jane Birkin (pas vue), Jérôme Kirchner, Hugues Quester, Bruno Blairet et la musique de Francis Jacob - textes proposés par Blandine Masson et Wajdi Mouawab.
Trouvé place sur un coin de marche, pour une série de citations assénant un peu primairement l'idée que la guerre est atroce et voulue par les puissants et,comme j'entendais mal, me suis levée et suis allée d'appuis en appuis pour retrouver ce texte que j'aime spécialement de Thucydide (l'échange de discours entre représentants d'Athènes et de Mélos avant l'anéantissement de cette dernière, qui m'a toujours rendue suspicieuse devant cette merveille de démocratie, déjà, et les Méliens parlaient par la voix de Quester ) - un beau texte de Franklin Roosevelt - Dunant à propos de Solferino (merveille de la voix de Quester, mais il en fait peut être un peu beaucoup et cela amoindrit un peu l'horreur de la description) - voix de femme (Jane ?) - Swift et les grosboutiens, l'efficacité toujours de son humour au vitriol - les progrès de la technique - le texte du message descendant sur les japonais avec et après la bombe, déjà - et puis au bout de trois quart d'heures, comme j'étais vraiment crevée, suis partie sur une citation de Simone Weil.
La place Crillon était pleine d'attablés, et moi très branlante- j'ai préféré rester dans mon antre en me privant du feu d'artifice qui illuminait le haut de la maison voisine et des tambourins, des détonations et de la musique que j'entendais à coté de moi, en buvant du thé froid et m'aspergeant.
Dans Thucydide : "les Athéniens. : ... nous ne demandons, nous ne faisons rien qui ne soit d'accord avec les idées religieuses admises parmi les hommes... Nous pensons en effet, d'accord en cela avec la tradition divine et l'évidence des choses humaines que partout où il y a puissance, une nécessité fatale veut aussi qu'il y ait domination : ce n'est pas nous qui avons posée cette loi ; nous ne l'avons pas appliquée les premiers ... nous en profitons, bien convaincus que personne, pas plus vous que d'autres, placé dans les mêmes conditions de puissance, n'en agirait autrement."

ai pris du magnésium (et négligé à tort le doliprane), mis une jolie jupe et me suis retrouvée dans la foule qui refluait le long des tables installées dans ma rue, sur la place, qui m'a accompagnée presque jusqu'à l'école d'art où j'allais voir, dans le cadre de la 25ème heure, "projet Mc Queen" une performance de Renée Gagnon
"McQueen, comme Steve, l’acteur américain qui a inspiré à Renée Gagnon un texte traitant de la passion qu’une femme peut avoir pour une icône de cinéma, comme de la possible intrusion de la fiction dans la réalité d’une vie. Un poème de femme, un poème fait d’hommes, qui réinvente McQueen dans une existence accélérée par le verbe, où un seul amour fait mille images et autant d’aventures... une équipée multimédia, entre western et film noir, qui donne vie au livre Steve McQueen (mon amoureux) qu’elle a publié en 2007. Un projet qui s’appuie sur l’utilisation d’autres écritures, la vidéo (notamment les extraits de la filmographie de McQueen) et le son," et malgré une méchante petite douleur j'ai trouvé ça "épatant" : le travail sur le texte et, en correspondance, l'image (syncopée, dénaturée, ponctuée de texte) et les interventions d'une bande son.
Aujourd'hui deux spectacles qui me laissent un peu dubitative, mais dont j'ai envie, on vera - vais dîner.

11 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Vu et lu !

micheline a dit…

comment se peut-il que tant de flamboiement de l'esprit puisse tenir dans si humble carcasse??

Brigetoun a dit…

merci élève avignon ! mais t'es pas obligé l'ami.
Micheline le flamboiement est à travers les rues et lieux de la ville pas dans la rétive carcasse (qui en a profité pour diminuer encore et me met en rage)

JEA a dit…

si le sanglier envoie ad patres l'inquisiteur, ce n'est point par souhait d'effacer sa lubricité mais bien de dénoncer l'hypocrisie se dissimulant sous le masque ideux de l'inquisition
(sanglier ardennais ?)

Brigetoun a dit…

ou provençal(pas la vallée) ou bien corse comme moi un peu

JEA a dit…

ah... sanglier corsaire...

Sylvaine Vaucher a dit…

De Salem à Torquemada une telle prouesse...je me demande comment tu restes encore si croyante ! C'est pas de l'agoraphobie...c'est de la logorrhée utile et du rap :-)Je posterai Steve Bullit en pensant à toi...ces prochains jours.

Fardoise a dit…

Le texte de Mouawad était très beau, j'étais assise et j'ai pu apprécier jusqu'au bout.J'étais venue pour Jane mais aussi pour Hugues Quester, c'est vrai que parfois il en faisait un peu trop, mais quelle voix !

Brigetoun a dit…

sa voix et d'excellents souvenirs de théâtre

joye a dit…

Bien fait pour l'inquisiteur !!!

Et merci de me faire vivre tout cela si loin de chez moi, et moi sans accès.

Grace à toi (et non pas à Steve McQueen), je fais la Grande Évasion !

Merci encore brige !

Muse a dit…

Il doit y avoir beaucoup de sorcière en moi mais en ce moment ma carcasse peine devant un ordi ou même à tenir un livre et mon inaction tranche devant la "débauche" de tes sorties que je finis par envier ...