commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 14, 2009

en marge du festival
Un 13 juillet plus doux que de coutume, mais avec trop de paresse pour être totalement vécu.
J'ai mis trop de temps à intégrer mon corps et à trouver comment le vêtir sans repassage et n'ai pu aller écouter Édouard Glissant. Sous chaleur et nuages menaçants, qui se sont dissipés, suis allée m'installer dans la cour de Calvet pour le premier "rendez-vous avec Bernard Marie Koltès" animé par Joël Gayot, avec ce matin Stanislas Nordey
.
qui ne l'a quasiment pas monté, (mais a joué dans Key-West).
Voix de Koltès, interviewé à propos de Maria Casarès, disant qu'il préfère écrire un roman mais que cela nourrit mal. Pour la liberté... et finit par parler avec gourmandise du plaisir de faire une pièce, avec les contraintes que cela donne, et "c'est incroyable".
Nordey enchaîne sur Koltès happé par le théâtre, par la force du plateau (mais qui y était peu lui-même).
J'ai un peu frais dans mon gilet sur peau et quitte la garde bienveillante de mon rêveur voisin de pierre pour glisser à l'autre bout de l'échafaudage, dans la principale flaque de soleil à la limite de notre espace spectateur, et c'est si doux que je manque m'endormir, à en tomber sur le gravier.

Nordey dit que les mises en scène de Chéreau, qui ont permis à Koltès d'accéder à la notoriété, ont été éblouissantes mais primaient sur le texte. A mis en scène Tabataba pour la parole direct et sa réception possible par le public de Saint Denis.
Des choses intéressantes, d'autres enregistrements.
Pour Koltès selon Nordey le théâtre tel qu'il est est un enfermement.
Théâtre pour les acteurs qui doivent l'assumer, prendre le pouvoir - une langue qui, par certaines difficultés, oblige à sculpter le corps. Se passer de metteur en scène....

sortie et marche le long de mon bout de rue pendant que le sommeil me gagnait. Confectionné et goutté pâtes prétextes, très amplement garnies, fait des projets et plongé dans une sieste sans songe.
En ai émergé trop tard pour mes projets (qui ne servent qu'à ça)

départ en essayant d'ondoyer rapidement entre les flâneurs vers un spectacle, rencontre d'une salle presque pleine où l'on comptait les admis, une ambiance peu souriante et une conjonction climatiseur ventilateur qui m'a immédiatement transformée en fontaine vacillante.
abandon - me suis faufilée entre foules et petites rues jusqu'à l'espace Jeanne Laurent, dans la douce et impérieuse chaleur des rampes du jardin, pour y arriver juste après la fermeture (en avance)
et suis redescendue tranquillement en contournant les amas de gens vers mon antre. un tour sur le web en écoutant la voix de Jeanne Moreau, pendant que la fraïcheur descendait dans la cour et puis ouvert le cadeau qie je me suis fait ce matin , "un fait divers" de François Bon http://www.publie.net/tnc/ et, ce faisant trouvé un gigantesque cadeau dans ma bibliothèque, et j'ai pris plutôt, pour en rester au théâtre, "qui se déchire" du même François Bon
"tu comprends, camarade, là-haut dans ta cabine de régie et qui te moques bien des mots de mon discours : suggérer, juste qu’on sache qui parle et pour quoi dire : Avantages du siècle ça dit ce que ça veut dire, il y a, camarade, penses-y pour tes lumières, un déni là-dessous, parole qui tient en elle aussi son contraire d’ironie, qui tient en elle dans son ventre qu’elle est aussi son contraire, qu’elle le porte parce qu’elle veut épreuve et contact. Un poète, poète par excellence, grand poète, mille fois lu, relu, toujours admiré, le livre usé, toujours dans la poche ou le sac, ou l’avion et le train, et enfin là, l’occasion : venir ici sur ces planches, où on a sué, trimé, où on s’est fait, oui frère comme toi dans ta cabine, les planches on verrait sur elles l’usure des pas de l’acteur, l’occasion enfin de se saisir du poète et de son livre usé, fatigué, mais les phrases, frère, des phrases toujours neuves, et fortes, et venir là ce soir pour le discours, et savoir que tant et tant de personnes entendront, où toi si longtemps tu as murmuré seules paroles : Car l’interrogation est la même qu’ils tiennent sur un abîme…"
http://www.publie.net/tnc/spip.php?article102
en m'arrêtant un moment, avant de reprendre, pour écouter la sensibilité merveilleuse de Claude Regy
et, en fait, même s'il sagit de la réalité et de sa transposition-traduction-décryptage au cinéma, la succession de prises de parole de '"un fait divers" pourrait faire théâtre

3 commentaires:

JEA a dit…

Photo : sous le canard tirelire (pour argent flottant); des liasses de billets d'où ???

Michel Benoit a dit…

En fait, je suis bien parti (jusqu'à vendredi).
Mais cela ne m'empêche pas de lire tes compte-rendus tous les jours (même si je n'ai pas toujours de commentaire qui me vienne), ni de tenir mon blog à jour... !

mire a dit…

j'adore le texte et la photo en marge du festival
chère Brigitte, merci.