la ville ne s'est pas totalement vidée (d'autant que les avignonnais rentrent) mais s'alanguit, en belle chaleur
Je suis partie dans l'après-midi, presque stable de nouveau, au Centre Européen de Poésie pour "Char, Camus, ou les deux soleils de Sénac", une petite évocation de la trajectoire de Jean Sénac et de ses rapports avec ses deux aînés bienveillants.
Un court témoignage filmé de Jacques Miel, le fils adoptif, et un montage de textes et de lettres. dits par une jeune actrice qui donne sa ferveur à Sénac, un pianiste qui dit assez gauchement (mais avec toute la solidité fraternelle possible) les quelques interventions de Char, et un saxophoniste (boulanger également) qui a l'autorité paternelle, l'amitié amicale, puis le refus de l'engagement radical du jeune poète dans la lutte pour l'indépendance algérienne, de Camus.
Je me suis interrogée sur la rencontre qui ne semble pas avoir eu lieu , ou avoir eu de l'importance, entre Sénac, mort assassiné en 1973 en Algérie pour laquelle il avait opté comme étant évidemment son pays, et Jean Amrouche.
Un court témoignage filmé de Jacques Miel, le fils adoptif, et un montage de textes et de lettres. dits par une jeune actrice qui donne sa ferveur à Sénac, un pianiste qui dit assez gauchement (mais avec toute la solidité fraternelle possible) les quelques interventions de Char, et un saxophoniste (boulanger également) qui a l'autorité paternelle, l'amitié amicale, puis le refus de l'engagement radical du jeune poète dans la lutte pour l'indépendance algérienne, de Camus.
Je me suis interrogée sur la rencontre qui ne semble pas avoir eu lieu , ou avoir eu de l'importance, entre Sénac, mort assassiné en 1973 en Algérie pour laquelle il avait opté comme étant évidemment son pays, et Jean Amrouche.
Je suis passée à la FNAC prendre deux billets pour le Tremplin Jazz de la semaine prochaine et suis rentrée dans mon antre fraîche, rencontrant encore quelques derniers distributeurs de tract (les spectacles de la soirée du 31 qui jouent encore et quelques uns qui persisteront encore aujourd'hui) et suis partie à la recherche de poèmes de Sénac qui n'est plus édité.
J'ai trouvé des fragments dont
...."Entre deux draps
De la margelle au cratère.
J'ai cru rêver : je mâche
Le miroir de la mort.
Et tous mes os sont faits de ces déchets d'empires !
Tes yeux, s'ils existent quelque part, qu'ils pilotent mes requins !
Il suffit que tu me nommes,
Je serai nu."
J'ai trouvé des fragments dont
...."Entre deux draps
De la margelle au cratère.
J'ai cru rêver : je mâche
Le miroir de la mort.
Et tous mes os sont faits de ces déchets d'empires !
Tes yeux, s'ils existent quelque part, qu'ils pilotent mes requins !
Il suffit que tu me nommes,
Je serai nu."
je suis partie, dans le début de nuit, traversant une place de l'Horloge qui se désemplit
vers la Cour du Barouf
pour une agréable surprise, "la nuit des rois", pièce que j'aime pour sa gaîté et son ambiguïté, jouée par les élèves de troisième année de l'Académie internationale du spectacle qui, dit le programme du off "s'en donnent à coeur joie dans cette pièce maîtresse de l'oeuvre de William Shakespeare. Chants, danses, pantomimes, duels, cascades sont au rendez-vous, le tout conduit d'une main de maître par Carlo Boso et toute l'équipe artistique de l'AIDAS"
Ils jouent cela sur un tréteau, les acteurs qui ne sont pas en scène attendant sur des chaises sur les cotés, comme une commedia del arte très stylisée, chorégraphiée, de façon directe mais avec l'intelligence de respecter le texte dans les scènes entre Césario-Viola et le duc ou Olivia, et toute l'ambiguïté légère est dans les mots spirituels de Shakespeare, traitant de façon carrément bouffe (sans trop de lourdeur, il n'y a pas de hiatus) les autres rôle. Sans demander de recherche, il suffisait de les suivre pour y prendre plaisir.
J'ai retrouvé les acteurs dont les silhouettes et les costumes m'avaient séduites dans les rues du festival. Ils avaient une joie de jouer communicative, et étaient très fiers d'annoncer qu'après cette représentation ils devenaient une troupe qui semble-t-il a une tournée prévue.
retour dans les petites rues où ne restent plus que quelques passants et les affiches, sur lesquelles les services de la ville vont s'escrimer.
J'ai renoncé à faire un détour par Lambert pour assister à la fin du premier des concerts gratuits prévus pour ce week-end, celui (électro) qui me tentait sans doute le plus, m'arrêtant pour écouter, seul survivant au débouché de la rue Peyrolerie, les notes claires et rondes de la musique d'un jeune brésilien que j'avais déjà entendu à l'entrée du Verger d'Urbain V.
5 commentaires:
Incroyable et surréaliste la photo (vous comprendrez que je renonce à la situer) avec ces panneaux mobiles qui ont choisi de se déplacer à vélo...
intarrissable spectatrice!!envers et contre tout.
Un vrai bonheur pour la campagnarde que je suis de te suivre en ville, surtout quand cette ville est Avignon. Je n'ai pas dans mon hameau de eaux éclairages, mais j'ai, ce n'es pas mal, dès 23 heures un ciel splendide à ma disposition émerviellée. Longue vie à la joyeuse troupe nouvellement née.
les lignes de Sénac me font penser à tes mots sur ta "carcasse"
Tu tiens bravement le coup, brige, parfois cela prend toute mon énergie rien que pour te suivre dans tes périples et d'essayer d'absorber toutes tes connaissances. Wow.
Et merci.
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