Je tente, sans enthousiasme, mais avec moins de protestations de la carcasse, de prendre forces, solidité, rondeurs, sans en venir à cette placide ostentation,
je croise les petits trains qui, dans leur lutte, se croisent, en essayant de ne pas me tromper, et de bénir et couvrir de mes vœux, le bon, celui que je décide abusivement l’être, l’ancien détrôné par décision municipale, celui-ci.
Et pour me faire croire que je suis touriste, me suis posée en rentrant de mes courses matinales, sur un quart de fesse, et le temps d’un très bon café, à la terrasse de la Civette pour regarder les gens, et puis j’ai préféré le faire en marchant sur les quelques mètres avant de plonger vers ma rue.
Je regrette bien d’avoir été incapable d’assister aux concerts gratuits (le concours) du tremplin jazz ou à celui de vendredi, et suis partie pour les Carmes pour le dernier, sous un ciel qui commençait à se couvrir.
Longue attente encore, chassée dans le coin droit pour une fois, loin de ma gargouille amie mais avec le rayon vert. (manque une photo qui s'est évadée)
En première partie, dans les dernières lueurs du soir, le groupe vainqueur du tremplin 2007 : Alexandra Grimal, saxos ténor et soprano, Giovanni di Domenico, piano, Manolo Cabras, contrebasse et Joao Lobo, batterie, joli accord des origines, et musique qui se nourrit d’un mélange de traditions (http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article744
Elle, très jeune, attentive, écoutant longuement ses musiciens, yeux fermés, saxo pendu en travers de son ventre, et puis intervenant, véloce, soyeuse.
Un second thème très lent et le jeu de la contrebasse et du piano s’en va vers des recherches contemporaines, et puis le chant lentement modulé du saxo.
Un second thème très lent et le jeu de la contrebasse et du piano s’en va vers des recherches contemporaines, et puis le chant lentement modulé du saxo.
Un thème de Manolo qui débute par un long et joyeux échange entre la contrebasse et la batterie – résolument j’aime – le saxo entre en broderies légères et puis ça part en harmonieuse frénésie.
Longue, claire et complexe introduction du piano dans la nuit maintenant installée (les photos au hasard) et mélodie lente du saxo – merveilleux dialogue sensible piano et contrebasse – musique nocturne, fruitée et douce, miel sans écœurement.
Deux thèmes encore et la pluie les interrompt.
Deux thèmes encore et la pluie les interrompt.
Bâchage des instruments, et le public se replie dans les galeries du cloître,
pour errer un peu (j’achète le disque du groupe entendu), cela parle, mange et boit, et la pluie n’ayant pas duré,
c’était au tour de China Moses (fille de Dee Dee Bridgewater) dans un hommage à Dinah Washington, avec Raphaël Lemonnier, piano (son compagnon en musique et dans la vie, deux jeunes femmes dont je n’ai pas compris le nom à la contrebasse et à la batterie (sur le programme c’étaient deux mecs), et François Biensan, saxophone alto (http://www.myspace.com/thisonesfordinah
Une vraie belle voix chaude, sensuelle, forte, souple, beaucoup de métier, une nature éclatante, un abattage réjouissant – du très bon rythm’n’blues
beaucoup d’instrumental dans chaque morceau, et le plaisir de la jeune batteuse (et de son petit frère qui assistait, à coté de moi, à son premier concert), laissée seule en scène pour un long solo,
perdue dans la joie de jouer, sans perdre les rênes de sa musique, mieux qu’ébouriffante. Les longues interventions de Raphaël Lemonnier, appuyé par la contrebasse ou dialoguant avec elle, les riffs du saxo.
Une succession de musique joyeusement frénétique, un peu de jazz, un peu de blues, des anecdotes, de quoi mettre le public (dont Brigetoun) en joie.
Une succession de musique joyeusement frénétique, un peu de jazz, un peu de blues, des anecdotes, de quoi mettre le public (dont Brigetoun) en joie.
7 commentaires:
La photo des instruments sous bâches, on croirait un catafalque pour Bashung.
On s'en moque un peu mais je voulais y aller, je n'ai pas pu... Grâce à vous, j'y suis... presqu'allé!
je vois bien que lorsqu'il n'y en a plus,il en reste encore..presque bonifié par la fraîcheur d'une petite pluie passagère et apaisante
Noctambule, en ce moment...
Tu déambules sur un bon rythme
La forme, quoi!
Tiens tu ne te plains pas des petits trains...mais alors des vélos !!!
Ah, DeeDee Bridgewater, alors, là, oui, quelle voix !
Longue vie à sa génétique !
jamais rencontré encore un train me fonçant dessus et m'engueulant, se prennent rarement pour des piétons d"une race supérieure (et ils ne sévissent pas partout)
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