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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, août 29, 2009

de mon incapacité et du Hilton - longuement
J’ai fait de Paumée un soutien – grâce lui en soit rendue, il l’a fait si courageusement que j’ai presque cru que point si petite était, et je me carrais en nouvelle ampleur, j’ai presque cru exister.
J’oubliais que Paumée venait de moi, s’appuyait sur moi, et que, pour porter, les trompes doivent jaillir de belles maçonneries, sur de belles fondations, que pour jouer avec le vide elles doivent ne pas être sable fondé sur ombres.
Pauvre de lui et pauvre de moi, nous nous réveillons pauvrets.
Et, pour sortir de cette inconsistante ébauche de métaphore geignarde, me sens bien incapable d’ajouter quelque chose (qui, de plus, soit lu) à ce que j’ai trouvé, avant et après ma lecture, sur « l’incendie du Hilton » de François Bon.
Il y a eu d’abord, depuis fin 2008 - je crois m’en souvenir - des allusions, et des photos de ce non-événement, et des ébauches sur le Tiers-livre, jusqu’au « carnet d’accompagnement de travail en cours http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1678 (et les pages du carnet qui viennent à la fin du livre, qui en disent l’écriture, ne sont pas le moins important, mais un beau cadeau, riche, avec, entre autres ça : « Livre écrit sans attache, sans mémoire : ville flottante ou dérivante, la ville que construit le récit. Et la place de qui écrit alors seulement liée à cette ville mobile et sans place fixe : heures qu’on a passées sur ces phrase, soi-même sans table ni ancre… ») et à la vidéo prise par Jean-Paul Hirsch, un peu flou, de la descente dans les escaliers, et ce pourrait être n’importe quoi, mais on les retrouve dans le livre ces escaliers insoupçonnés des clients de l’hôtel et la circulation vers l’autre face de la ville http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1854
(pour rester dans mon incapacité, et par force puisque je n'ai rien d'adéquat, je prends, en ponctuation, des images qui n’ont vraiment aucun rapport)
Il y a eu, un peu avant l’arrivée du livre dans les librairies, les passages repris par les « lignes de fuite » http://blog.lignesdefuite.fr/post/2009/08/19/organiser-les-traces-internet-qui-construisent-l-ambigu%C3%AFt%C3%A9
Et puis, il y a eu trois billet, et à chacun d’eux je me disais que l’essentiel y était.
Avant ma lecture du livre, celui de Philippe de Jonckheere http://www.desordre.net/blog/?debut=2009-08-09#2220
Avec la métropole (« son mouvement et son agitation sont tels que très rares sont les espaces et les plis au milieu desquels il est possible d'apercevoir le fonctionnement menteur qui donne l'illusion de cette fausse continuité et la nécessité de s'y rendre, et ce ne sont que des concours de circonstances proprement extraordinaires qui permettent de les observer. Il faut pour cela à la fois un observateur aguéri — François Bon est cet observateur vif — et un dysfonctionnement, un accident dans la continuité, et enfin de l'intuition chez l'observateur pour ne rien perdre de cette mince fenêtre qui est ouverte peu de temps devant son regard. « ), avec l’édition (mais moi je l’aime bien, avec ses faiblesses inavouées, le vieil écrivain et son besoin d’un auditoire, d’une compagnie, et j’aime parfois ce qu’il dit), avec l’insistance sur l’autre hôtel, celui de Dreux, lors d’un stage pour récupérer des points de permis, et la façon dont François Bon de même façon, «déplie les rouages d'un tel stage, justement parce que son observation est permanente, est effectivement équipé pour remarquer, »
Il y a eu, et j’ai pensé que c’était la lecture à laquelle j’adhérais le plus, juste avant que je commence à lire, et les mots étaient dans ma mémoire sans me gêner, celui de Jérémy Liron http://lespasperdus.blogspot.com/2009/08/lincendie-du-hilton.html
« Se retrouver alors en dehors, aborder la ville par l’en-dessous, dans l’attente, butter là-dessus : ce déport du réel dans la fiction. La présence des livres non loin et ces auteurs errants dans ce bloc de nuit de quatre heures. Quelque chose d’à la fois déterminé (quelques noms au besoin, quelques faits vérifiables) et flottant. » et, oui, qu’importe si la rencontre avec les frères Rolin, et ce qu’ils disent, leur échange, est exact ou non, cela devrait l’être.
Et je ne sais pourquoi, alors que Jérémy Liron n’en parle pas, je repense à ce restaurant un peu fou dans un coin de ce monde de tours, de dalles, d’escaliers, de luxe ou pseudo, tenu par trois femmes, des russes je crois.
Et puis, il y a eu, après que j’ai fini de lire le livre, non pas en quatre heures, le temps de l’action, comme recommandé, mais en deux fois deux heures parce que je l’avais commencé au cœur de la nuit et que je piquais du nez, le premier billet de Jean-Claude Bourdais qui retrouve ainsi son journal http://www.jcbourdais.net/26aout09.html - vu du côté de l’écriture, et même si le point de départ est une réaction coléreuse contre un article stupide, il faut lire (après le livre) tout ce qui est dit, comme :
« On ne peut être plus clair :" Un non-évènement : le plus parfait des non-évènements. des victimes, des bléssés, des morts, dans l'immense catastrophe ordinaire du monde : rien, aucun. Un bouleversement de la ville, des ruines, un effondrement : absolument pas. Juste cela, l'incendie du Hilton, ce qu'on y cherche, ce basculement provisoire, et la ville cul par dessus-tête." C'est écrit et dit dès les deux premières pages du livre (p.9 et 10). L'incendie du Hilton n'est qu'un prétexte, le plus anodin possible. C'est un avertissement : il n'y aura rien à voir, il n'y aura pas d'histoire(s). Juste un basculement provisoire, une tentative de redonner 4 heures »
Ceci aussi, dans le carnet qui clôt le livre, pour en revenir à lui,
« Le vieil écrivain, au Tim Hourtons : « Avoir moins confiance en soi-même, sa mémoire. Se répéter les éléments vus, entendus, observés, comme gosse on apprenait ces poésies (quel exercice, quel bel exercice c’était). Le constituer dans sa tête comme on se souvient avec précision du récit d’un livre…. » Et en fait, après les carnets, ce sont les fichiers électroniques qui permettent de garder trace des matériaux.
reste à s'interroger sur la sagesse qu'il y a à continuer de penser que Paumée et moi nous existons.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben moi...très attentive et passionnée par le travail au jour le jour de François Bon sur son site, voilà que le livre me déçoit !
Il faut que j'y réfléchisse.

Bob a dit…

Rien n'existe qui n'ai été auparavant rêvé...

pierre a dit…

La trompe: l'angle trop vif du mur cassé, le diable chassé. Nul repli possible: tout y glisse comme ta prose, ce matin. Etre ou ne pas être ...

Gérard a dit…

Bien sûr que tu existes ....et si tu changeais de nom, pourquoi "paumée", un plus optimiste t'irai mieux.

JEA a dit…

3e photo

Cette interdiction de tourner à droite : uniquement en période de ramadan ?

arletteart a dit…

Interdiction ...suite !! de se taper la tête contre le mur !!!!

Michel Benoit a dit…

Moi, ce sont tes photos que j'aime surtout. Je ne lis pas les livres, ou alors exceptionnellement. Mais j'en compulse une grande quantité.

joye a dit…

Comme toujours, ton érudition me coupe le souffle, brige. Wow.

Muse a dit…

ta passion la lecture...ta force l'écriture!