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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, août 26, 2009

Le peintre avait posé, dressé face à lui, l’étang ou le lac, peut-être un fleuve, là où il aurait été assez large pour qu’on n’y voit plus un chemin, enfin une eau bleu sombre, vaguement verte, où de petites rides se poursuivaient, et, en passant, regardant cela, nous, dans la chaleur de la ville, nous sentions la fraîcheur qui nous venait par les yeux, il y avait des taches de lumière qui disaient l’ombre d’arbres, il n’y avait pas de ciel, juste l’eau, et la jeune fille, dans le haut de cette plaque, se ruait en avant en riant, et l’on voyait, savait, qu’elle entrait dans le vif du courant, sa froideur.
Et puis je me suis arrêtée et j’ai tout effacé, par maladresse. Pourtant j’aimais cela, un peu étonnée, parce que cela sortait de mes goûts, qui vont plutôt à la matière, à l’abstraction, mais la mise en page, le souvenir éventuel de l’orient, réinventé, était ferme, la facture savoureuse - quoiqu’il en soit j’ai tué le tableau.
L’eau est devenue indistincte, ne restent que le pas vif d’une passante, une masse qui me déguise, et une gamine qui fuit ma sottise et grimpe pour sortir du cadre, espérant retrouver plus loin le contact froid qui commençait à monter le long de ses jambes.

Le temps vire, la chaleur diminue un peu, de longs bancs de nuage se sont installés en début d’après midi, mardi, mais la veille, et le matin pendant que j’allais aux halles, le soleil régnait et frappait les terrasses qui, dans cette semaine vague entre fin de vacances et rentrée, se font désertes.
En sortant des halles, me suis amusée à flâner un peu devant les quatre ou cinq brocanteurs et à regarder, en résistant sans difficulté à toute vélléité d'achat, le peu qu'ils proposaient,
mais plus loin, dans une boutique, j'ai cédé devant la très évidemment fausse ancienneté d'une lampe, qui telle qu'elle est a plu à mon goût sans sûreté, et à mon porte-monaie, et j'étais très fière d'arriver à la porter, avec mon panier, mon filet et l'abat-jour, jusqu'à mon antre où elle va me permettre enfin de lire en dînant sans me crever les yeux et faire usage d'un peu de divination, ce à quoi me condamnait mon installation électrique aussi baroque que vieille.

7 commentaires:

JEA a dit…

Ample hampe de lampe...

pierre a dit…

Et la lumière fût... éclairant tes soirées. Qu'elle soit douce à tes yeux, cette lumière!

Fantastique, ta première image avec cette descente de gouttière qui traverse l'image, eau virtuelle irrigant le tableau

Gérard a dit…

Géniale ta première photo, où fusionnent peinture, photographie, et visiteuse...poètesse va ! ! !

tanette a dit…

Te voilà bien éclairée pour t'adonner à ton passe temps favori.

Brigetoun a dit…

revu le tableau ce matin en passant à la galerie - j'étais tout de même étonnée, en fait la jeune fille sort de l'eau et grimpe un talus, mais c'est bien plan et sans ciel

Michel Benoit a dit…

Oui, surprenante première photo !

arletteart a dit…

Et pour illuminer ses nuits , elle
branchait son livre de chevet ....
Image surréaliste ou l'envers vaut l'endroit