Malgré ma tentative d’amadouement, Paumée continue à avoir le blues devant sa déchéance tranquille, et m’en veut. Je me défends. Nous nous engueulons. J’ai appliqué mon remède contre la mauvaise humeur (partir, faire x fois le tour du pâté de maisons) et l’ai emmené en ville

J’ai voulu le poser, lui ai proposé de s’installer dans un petit monde métallique - il y voyait un monde de plantes, ça lui plaisait, et il a hésité, a refusé finalement, mais semblait se dérider…

un monde de bois – a protesté et m’a accusé de ne pas l’avoir vu grandir

un monde de linge, ancien, assoupli, épais - là il était tenté, et moi aussi, et se réveillait mon fantasme de grandes armoires de cerisier pleines de piles de lin, de métis, de coton et de sachets de plantes, mais quand il a voulu que j’en achète, j’ai du lui répondre que je ne pouvais en ce moment, et que ce qui était dans mon coffre n’était pas si mal dans son appartenance à un monde plus contemporain.
Alors nous sommes rentrés, avec du colin, des calamars, un pageot et un coulommiers.
Et sur le chemin nous avons vu, comme deux petits cadeaux, la douce polychromie pastel d’une façade

et un, qui nous a semblé gentiment paumé, appliqué à faire un bouquet dérisoire, qui nous a été fraternel

mais il reste maussade.