Elle a senti que les accrochages lâchaient, avec un peu d'appréhension, une ébauche de joie devant la possible liberté, la fin de ce lien, cette liaison, entre elle et ce mur plus vieux encore qu'elle ne l'était, avec un soupçon de crainte à cause de l'absence de sécurité dans la marche vers la déchirure en solitaire.
Et ils sont venus, ont regardé, ont dit la catastrophe à venir (avec un peu d'emphase selon elle), ont voulu agir vite, provisoirement peut-être mais vite, sans moyens, précairement, sans élégance, peut-être, mais efficacement, et elle s'est retrouvée entravée, prisonnière, même si le contact du jeune bois avait son charme, pressée contre le mur, la peau de cet édifice auquel, disait-on, elle était indispensable.
Elle le savait, mais s'est sentie justifiée, confortée, tout de même, et elle pouvait négliger le maugréement du ciment et des pierres percés de nouveaux trous... mais elle a eu cette certitude, en même temps, que s'il n'y avait ce rôle, elle aurait été vouée à la décharge (oubliant que sa matière la rendait précieuse).
Et, vieux couple reformé, ils ont attendu encore un temps leur fin.
Mais ce fut une séparation, un replâtrage pour lui, plus important et solide, une nouvelle attente misérable et indécise pour elle.
je n'ai pas honte
6 commentaires:
Au coin de la Rue Rouge, on croirait des mètres pliants mais détournés. Pour mesurer quelles détresses ?
tiens je n'avais jamais repéré l'ancienne plaque
Restes d'une enseigne?
Il n'en subsiste que quelques décimètres...
Pourquoi aurais-tu honte, brige, ce n'est pas toi qui as causé la mort du pauvre accordioniste ! ;-)
De l'art moderne !
Tout est poésie avec vous :-)
Une jolie façon d'embellir son quotidien.
Bon week-end Brigetoun.
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