Ne vous en déplaise Monsieur le gueuleur, les pigeons sont gens pieux et dévots, et faute d'être admis à l'intérieur, ils investissent et investiront votre domaine.
Pigeons, amis, qui dans votre piété, votre assiduité, donnez l'exemple de l'euchumènisme...
- de quoi parles vous ?
-de votre amour pour les corniches des églises
- il faut bien que nous profitions de nos ailes, puisque nous en avons, las que nous sommes, parfois, de marcher le long des voitures ou entre vos pieds et paniers. Venez nous rejoindre, vous baigner dans le bleu, jouir de la vue du jardin
Mais ailes je n'ai, seulement le plaisir du mouvement de mes jambes sur nos petits trottoirs, déserts qu'ils sont dans mon quartier, et de m'arrêter devant ce qui m'attire, que je ne peux posséder, en restant derrière la vitre, puisqu'avec l'âge, et ignorante que je suis des moeurs de ma nouvelle ville, je n'ose plus pénêtrer avec mon impécuniosité dans les galeries – et l'autre jour, au milieu des oeuvres un peu évanescentes, que je trouve, souvent, sans intérêt, il y avait celle-ci qui m'a retenue un moment, que j'ai voulu emporter dans mon appareil et dont je tente de retrouver ce qu'elle est, ou était pour mes yeux à ce moment, à travers le reflet, la mutation légère des valeurs et le petit format.
Et me reviennent la délicatesse des petits collages de papier japonais, la masse sombre, mais vivante et les petites stries, un certain équilibre, mais avec un tel effort d'imagination, dans ma perplexité devant ce choix, que je me demande s'ils étaient réels, si je ne les crée pas.
5 commentaires:
C'est Françoise PirrO qui devrait vous être reconnaissante d'offrir une seconde vie à sa toile...
De l'autre côté de la vitrine, on peut se faire pigeonner
Il semblerait que l'œuvre n'existe pas sans le regard. On pourrait en conclure que c'est le spectateur qui crée. Donc toi.
les corbeaux n'habitent pas toujours les hauteurs des églises
la pierre est chaude sous les pattes des pigeons et réchauffe leur coeur.
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