Un élan réfréné, en tournant le coin, en allant vers vous - et montait en moi l'illusion de notre fraternité. Pourtant point je n'ai vos traces d'une noblesse devenue souvenir vague, même si elle n'était que marchande, notable – suis la résurgence la plus évidement plébéienne de ma tribu – et si nous partageons l'évidence d'une décrépitude, fille du temps, les traces sont, je le crois, un peu, juste un peu, me faut le penser, moins abruptement sensibles sur ce que je montre.
Avançant, regardant les taches des pluies centenaires sur la muraille de l'autre bâtisse, la fenêtre abandonnée et ses petits panneaux de bois, la mousse et les bouquets de feuilles, la marqueterie de pierres et de plaques d'enduit, je crois trouver une autre différence, les ans attaquent votre surface, ils agissent depuis l'intérieur de ma vie - nous appartenons à des mondes différents.
Il serait encore temps, semble-t-il, de vous soigner – et j'espère que cela serait fait avec tout le respect que vous méritez - si cela n'était aussi onéreux, si on le décidait pour vous, mais trop nombreuses êtes dans la ville, et vous mes chères, là, vous êtes dans un recoin, vous êtes, je vous prie d'excuser ma franchise, le cul qui passe trop souvent après la face. Oui, j'espère qu'il en est temps, que point n'est besoin de s'interroger sur votre robustesse interne, de fouiller votre éventuel mystère, avec la petite crainte plus ou moins inavouée de ce qu'il recouvre. Et puis j'ai la croyance, égoïsme tranquille de la race humaine, qu'ignorez la douleur.
Une semblance tout de même, le plaisir de chanter silencieusement sous la caresse de la lumière, la douceur du soleil mourant.
8 commentaires:
C'est l'hôtel de Blanchetti :
http://avignon-etats-lieux.blogspot.com/2009/04/lhotel-de-blanchetti.html
http://3.bp.blogspot.com/_LZrY8LmeaNo/Ser2F3orcxI/AAAAAAAAC0Y/4omtJRrADmo/s1600-h/sap01_mh0191258_p.jpg
Sa rénovation semble projetée, mais tarde...
Joli, joli...
Ces gouttières qui convergent en delta inversé le long du mur en coin mais elles fuient. Elles fuient, tout simplement!
Tu as raison de regretter le manque d'intérêt à rénover certains lieux que tu aimes, partout, la liste est longue.
Tu t'adresses à ces façades avec tant de chaleur et de compassion qu'elles vont faire le possible pour résister encore longtemps.
Non aux liftings. Ni pour les bâtisses ni pour les nanas ! Il est temps de décriminaliser le vieillissement.
oui mais la peau protège la pierre - et cache les dégâts des organismes humains
Point trop n'en faut......tout de même!!!!
Superbe!
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