commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, novembre 10, 2009


En ce jour, à l'aube, le vent qui tapait dans ma cour m'a jetée, chemise de nuit claquante et pieds dansant sur le froid des dalles, dans la légère lueur de la nuit, vers un tas de feuilles et une évacuation à protéger.
En ce jour, j'ai regardé en essayant de ramollir une navette dans mon café, un hibiscus qui avait décidé de ramper et l'hampe dégingandée de mon olivier cabochard qui dansait en fouettant l'air qui la violentait.
En ce jour, j'ai vu que poids je prends, et me suis risquée dans nos rues, et les pavillons de l'hôtel d'Europe claquaient en brutaux tressautements, pour me saluer.

En ce jour, entre les vagues de calme, les végétaux grimpant sur la face des Halles étaient parcourus de risées qui détaillaient leur beauté.

En ce jour, j'ai rencontré Cheikh Sid Mourad el... et je l'ai regardé timidement parce que j'étais tombée amoureuse de sa ferme verticalité, de ce maintien qui assumait dignement et silencieusement l'étrangeté, pour lui, pour les pierres et pour moi, de sa présence brusquée dans mon coin. Et comme je restais là, fouettée par une petite rafale qui les ignorait, un échange est né entre moi et son compagnon – qui restait un peu en arrière, au milieu de petits dessins – vague échange auquel il s'est joint, et nous sommes entrés, un moment, fugace et sans durée, dans le rêve.

Et puis suis rentrée, sans que nous puissions échanger de cadeaux.

En ce jour je voulais dire la réussite de «voir B et autour » de Christine Jeanney http://www.publie.net/tnc/spip.php?article282 (elle qui a si flatteusement parlé de « paumée » le 6 novembre, le seul rapport étant dans la qualité de son écriture), un court texte où l'histoire d'un homme, d'un peintre, de deux femmes, deux villes, des ateliers, se retrouve dans sa peinture, ou l'influence, et les descriptions précises, sensuelles, des oeuvres sont de petites incises qui s'intègrent dans le flux des pensées, comme, lors de la rencontre avec Galathée, qu'il suivra
« Femme ennuyée
Le fond de la toile est recouvert de tourbillons à dominante vert oxyde de chrome. Devant ce mur en mouvement, elle est installée de face. Son visage et son cou longilignes s'étirent, hommage à Modigliani, quoique ses yeux aveugles ne soient pas blancs, mais emplis d’une mosaïque de violets de cobalt dégradés. Son corps est penché vers la droite, déséquilibré. Ses bras
minces, démesurés, encerclent sa tête, ses manches sont d'un rouge profond. »
ou plus tard, un peu avant la fin
« Double renouveau
Sur fond bleu de Cyan, une ligne centrale verticale noire se double d’une ligne de violet cobalt qui délimite très nettement deux zones. C'est un tableau coupé en deux. La partie gauche est faite de carrés blancs plus ou moins grands et plus ou moins droits. Ils contiennent des figures humaines stylisées de postures variées, alternativement bleu outremer et rouge primaire. C'est le même assortiment de carrés dans la partie droite, chacun d’eux remplis de formes géométriques ébauchées, en jaune primaire et vert oxyde de chrome. Une vision large de nos deux ateliers, celui de Galathée et le mien, côte à côte. »

12 commentaires:

tanette a dit…

En ce jour, encore un billet fort bien écrit. Bonne journée à toi.

Anonyme a dit…

plaisir de te suivre dans les rues d'avignon et d'internet, je viens juste de recevoir ma liseuse et mon premier geste sera de télécharger tout le catalogue publie.net.

juliette mézenc

JEA a dit…

La mosaïque qui emplit les yeux aveugles, ne peut, évidemment, laisser indifférent...

micheline a dit…

en ce jour qui s'éclaire, suis allée cueillir quelques bribes de vie dans tes lectures

jeandler a dit…

Glaner par les rues et par le net... Quelques merveilles oubliées, vacantes, attendant la lectrice.

Michel Benoit a dit…

Poésie, quand tu nous tiens...

Gérard a dit…

Cheikh Sid Mourad el aurai aimé la chanson du Kabyle Idir que je viens de poster sous mon déluge.

OLIVIER a dit…

Je t'imagine parfaitement ! J'aime ce drapeau. Ton olivier est cabochard, non, impossible ! ;)
Chère Brigitte, sache que c'est moi qui suis honoré de te connaitre et grâce à toi, j'ai beaucoup appris !!!
Je t'embrasse !

Sylvaine Vaucher a dit…

Oui beau billet...mais sur le drapeau de voir mon tout petit pays à côté des british qui ne savent pas laver leur linge sale dans leur city...ça me vexe.

joye a dit…

Flatteusement ou juste véridiquement, hmm, brige ? ;-)

Muse a dit…

et pourtant le courage me manque de reprendre ma plume...la reprise se fait sur les chapeaux de roue!allez je vais me booster

albin, journalier a dit…

Merci de déambuler pour nous, rues, pistes de lectures...