commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, novembre 28, 2009

Repris, et terminé, au coeur de l'après-mdi, à travers mes petits yeux (qui m'ennuient, pleurant dans la rue et brûlant devant feuille ou écran) «la voix de Paola» de Patrick Froehlich, dont j'avais tant aimé « Distance, silence » (http://brigetoun.blogspot.com/search/label/patrick%20froehlich évoqué sur les deux billets).

Retrouvé, sur un thème différent, (situation assez étrange ici : voir http://www.publie.net/tnc/spip.php?article258) cette langue souple et apparemment simple, cette façon de « creuser ». Le corps soigné, le corps écrit comme à contre coeur, le corps souffrant, le corps qui peint sa maladie et sa douleur cachée, l'intérieur peint, l'intérieur photographié, opéré, et puis le corps aimé et qui se sculpte, le corps nu et le sexe photographié. Tissage repris avec une ténacité distante et approfondissement.

« Les tabous donc qu’on ne transgresse pas : sexualiser un corps malade à soigner, son corps de l’autre côté du bureau est désexualisé, la pensée n’atteint pas cette sphère du corps..

..je m’occuperai de vos peintures, je m’occuperai de vos cordes malades, je ne m’adresse pas à la même personne, celle qui a peint, celle qui est malade, elles occupent le même corps, ont la même voix malade, se réunissent dans celle qui accomplit le geste de confier ses vingt et une peintures..»

«Ces photos de nos cerveaux, anonymes et interchangeables, ne révèlent aucune clé ouvrant sur vos peintures, aucun germe d’un désir de peinture chez vous pourquoi chez vous et pas chez les autres ou chez moi ?, on ne peut comprendre que nous nous accordions autour de vos peintures, ni que plus tard si le désir vous en prend vous débordiez hors de cette peinture qui n’a pas de limites ou qu’il me prenne de déborder mon rôle d’aborder vos peintures

«elle n’a pas exposé les difficultés à traduire son corps dans la peinture comme toi dans la sculpture, nous ne partageons pas ses doutes ni mes doutes que je t’expose amplement sur l’écriture autour de chaque texte à chaque fois que tu en liras un, il n’y a qu’avec toi que je partage les moments de l’écriture en train de se faire, au moins les moments qui suivent et ceux qui précèdent, au plus près du corps qui s’écrit dans notre mouvement du jour, imprimant sa marque, le jour influence ou oriente le contenu du texte

« Présentation du corps : j’ouvre, j’enlève, je referme, résume l’acte chirurgical éminemment plus complexe, se dit-on entre dieux que nous sommes presque.

Présentation des mots du corps et des mots de l’image du corps, et non autour, je rouvre la forme à donner, je reprends les mots, je les retourne, je ferme ce texte à la vie à lui donner, les formes sont multiples»

l'intimité, le pouvoir médical et l'impuissance à penser le corps qui vit, l'amour et les corps, l'élan artistique et le besoin de reconnaissance, la vulnérabilité de l'artiste, la critique etc... en 85 pages.

Saut de je ne sais quoi.

Dans la lumière froide de la cour, le bougainvillierer réssuscité, qui avait pris une forme étalée que j'aimais, sans jamais arriver à rougir, pourtant, un peu un bâtard qui me plaisait, a commencé à jaunir légèrement la semaine dernière, et, révérencieusement je l'ai rentré, l'installant le plus loin possible de mon petit radiateur, et j'ai récolté pendant plusieurs jours des feuilles que je tenais en poignées délicieusement et discrètement parfumées pour aller les jeter, jusqu'à ce qu'il me reste une sculpture du dépouillement. Je le regarde, je regarde mes poignets, je me dis qu'il y a bien trop de chair rose dessus pour que nous nous ressemblions – et je me demande s'il est raisonnable d'envisager, lorsque le froid sera là, d'héberger l'oranger qui, avec son allure un peu étrange, a atteint six ans et dont les branches plient sous les trois très petites oranges jaune soutenu et les très nombreuses boules vertes, ou l'olivier fou dont une seule branche, grisée du désir de soleil, a presque atteint le haut du mur mitoyen. Pour le buis et les autres, des capuchons suffiront.

4 commentaires:

JEA a dit…

l'arbre s'en meurt, les livres s'en ravivent...

joye a dit…

Le rouge, le vert et l'arbre font tous un message de saison ouvertement caché.

jeandler a dit…

"J’ouvre, j’enlève, je referme, résume l’acte chirurgical "
et le corps n'est plus le même sans parler de l'habitant...
Le Bougainvillée opéré par le froid en sait quelquechose qui ne sait plus s'enfeuiller et dont les fleurs restent comme de vagues souvenirs d'amours perdues.

Gérard a dit…

Ta maison va devenir une serre, elle est déjà une maison de la culture.