commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 25, 2010


Son antre dans le dos, le vide devant elle, dans le bec ouvert que sa terrasse creusait en haut de l'immeuble (elle l'avait aimé pour le caractère que lui donnait ce rappel d'autres régions), elle attendait, sans même le savoir, que le soleil absent vienne la baigner, la pénètre. S'est lassée, ou a eu faim, est rentrée.

Elle entendait, en vaquant dans sa cuisine, une femme présenter son dernier livre, parler de cette passation entre grand mère, mère, fille qui semblait une évidence, devant laquelle les hommes qui l'entouraient sur le plateau étaient intrigués, un peu admiratifs, parler ensuite des droits à la jouissance que les femmes avaient conquis, et de la maternité qui était leur privilège, la marque de leur différence glorieuse, et comme les mots peu à peu s'infiltraient en elle, s'imposaient à la surface du petit brouillard affairé de son esprit, elle a senti que des pleurs l'assaillaient, secrets et silencieux, la remplissaient, la ramollissaient. Avec la remontée de cette interrogation endormie et toujours présente, cette perplexité qui la jetait devant un miroir, ce déni qui filtrait son essai d'introspection. Comme toujours elle a posé soigneusement, au dessus de cette faiblesse, une condamnation pour complaisance, et comme la femme insistait sur les différentes étapes qui constituaient la vie d'une femme, lui indiquant ainsi qu'elle n'avait pas vécu, elle a regardé les rides et tendons de ses mains, et souri, un peu, avec une petite auto-ironie qu'elle a transformé en vengeance contre la satisfaction épanouie et donc un peu sotte de la dame, en pensant que son corps semblait prouver le contraire. Ne s'est pas attardée sur l'utilité, ou non, de cette vie, parce que la vie, sa force, son essence, ne relèvent pas de ce critère.

Le second paragraphe (avec deux fautes d'ortographe en plus, provient du convoi des glossolales du 21 janvier dernier http://leconvoidesglossolales.blogspot.com

10 commentaires:

joye a dit…

Deux fautes d'orthographe ?!?

MAIS QUE FAIT L'ACADÉMIE !?!

Gentleman Gisc' se sera endormi sur son sabre ou quoi ?

micheline a dit…

suis allée reconnaître ton texte dans le convoi des glossolades;
piqué une petite expression "une petite auto-ironie qu'elle a transformé en vengeance"
Il faut bien survivre!

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

"et de la maternité qui était leur privilège, la marque de leur différence glorieuse", j'ai envie de préciser, je ne peux pas m'en empêcher, que certaines femmes abusent de ce "pouvoir" jusqu'à prendre certains hommes en otage avec cette histoire de maternité ! Combien de femmes ont fait un enfant dans le dos d'un homme, ou se sont servies de cela pour faire du chantage affectif, comme si elles seules détenaient le pouvoir de vie, comme un acte glorieux mais qui peut se révéler dramatique dans certains cas de figure ! Ce côté despotique m'horripile chez certaines personnes de la gente féminine. Désolée d'être aussi virulente de bon matin, mais je ne rigole pas depuis des années avec cette question de maternité, où de futures mères se révèlent tôt ou tard être de vraies petites pestes envers les géniteurs de leurs progénitures !
Et ce n'est pas demain la veille non plus, que les hommes même les plus structurés auront droit à la garde des enfants quand la femme une fois comblée avec son désir d'enfant assouvi divorce et mène la vie dure à celui qu'elle avait pourtant tant encensé avant de porter LEUR enfant, qui devient vite SON enfant par la suite !

Michel Benoit a dit…

Chanson.
♫♪ « On reste ensemble à cause du gosse... »

JEA a dit…

@ "Et ce n'est pas demain la veille non plus, que les hommes même les plus structurés auront droit à la garde des enfants"

et la justice belge de prouver le contraire (en 1986, dans l'histoire de mes deux enfants et de la mienne)

Brigetoun a dit…

pouce, ce n'est pas une charge contre la maternité ! c'est somptueux d'être mère

agnès a dit…

Je vous lis depuis plusieurs jours, Brigetoun, toujours avec le même plaisir, le même intérêt.
J'aime votre écriture, le choix de vos citations, les auteurs que vous présentez...

Nathalie H.D. a dit…

Je n'ai pas lu ici une charge contre la maternité mais une grande interrogation.

La maternité serait-elle nécessaire et suffisante pour justifier une existence de femme ? Quelle plate facilité.

Engendrer, ce n'est que répondre à l'appel de la vie. Par cet acte d'une incroyable banalité la femme et l'homme répondent à la nécessité de survie de l'espèce.

Une vie, le parcours d'une vie, c'est autre chose. Et là nous sommes tous égaux, reproducteurs ou non.

Nathalie H.D. a dit…

Comme toujours, je suis touchée par la finesse (et le courage) de ton analyse.

Gérard a dit…

Billet dédié aux femmes de tous âges