Vendredi matin, ai suivi la rue du Limas, nez en l'air à la recherche d'une poutre sculptée, comme Michel Benoit sait en dénicher http://avignon.midiblogs.com/archive/2010/01/28/li-fusto-escultado-10.html (et pourtant celle-ci, où je vois un jars, est relativement proche de chez moi, mais je n'ai jamais regardé que les beaux murs en dessous, et ne saurais la saisir avec mon petit appareil), mais n'ai trouvé que celle-ci, que l'artisan n'avait pas daigné orner.
J'ai marché sous la rude garde du petit palais,
sous les arrières de ses dépendances et le rocher - je suis sortie des remparts,
j'ai tenté de voir le Rhône derrière les quelques autos et les arbres nus,
et j'ai retrouvé trois blogueurs avignonnais, pour rendre hommage, avant qu'on ne nous le détruise, au mur des offrandes (cliquez pour voir)
revendiqué par un plasticien, mais où nous voyons ou décidons de voir la continuation d'une habitude, légendaire ou réelle, qu'auraient eu les familles de déposer dans ses alvéoles, de petits riens pour leur prisonnier (à la réflexion surprenant, puisqu'ils ne pouvaient ni les toucher ni les voir.) habitude perpétuée depuis le déménagement de la prison.
Un peu déçue de voir que (est-ce parce que la démolition du mur est annoncée, dans le cadre de la transformation des bâtiments en immeuble de luxe et de réaménagement du quartier ?), les objets se faisaient rares, par rapport aux états fixés par Michel
http://avignon.midiblogs.com/archive/2010/01/03/di-nouvello-de-la-muraio.html
http://avignon.midiblogs.com/archive/2009/03/08/offrande-sur-l-œuvre-commune.html etc...
j'ai déposé dans une case vide une petite ébauche effritée, qui m'avait servi à tester des couleurs. (dans notre débat, je ne suis pas loin de préfèrer, pour ma part, que ce pan de mur ne soit pas sauvé pour ajouter une petite touche éventuellement intrigante ou excitante en bordure de l'opulence)
Et, après que les trois photographes émérites, nous aient et se soient mitraillés,
sommes partis nous mettre au chaud, rejoints par deux travailleurs, dans le fond du bar d'Utopia.
Et pendant que nous piapiations en belle et chaleureuse amitié, me taisant un instant pour laisser parole aux autres, j'ai tenté une photo, si parfaitement loupée que je n'en garde que cela.
alors que Mathilde, gentiment, me découpait pour me flatter. (je pense que je pourrais, pour le plaisir, mettre liens vers des billets mieux illustrés, quand seront parus, parce que bons photographes il y avait).
Simplement, comme tout ceci était trop bien, j'ai apporté deux bémols à cette journée.
a) me suis mal défendue, et finalement me suis fait offrir mes cafés (vengeance à venir)
b) après nourritures solides, me suis enfoncée dans sommeil, puis un peu de lecture et écoute béate de quatuors de Mozart à s'en endormir, et se réveiller, la nuque très raide et les paupières lourdes, trop tard pour s'arnacher et faire les quelques pas dans la nuit qui me séparaient de l'opéra et d'un concert (Milhaud, Ravel, Martinu, Mozart, pourtant pas si mal), avec le soupçon désagréable que ma paresse m'avait tendu un piège où je m'étais empressée de tomber.
P.S. Michel a lancé une pétition contre la démolition du mur. Malgré mes réserves ci-dessus qui viennent de ma manie du pour et du contre, l'ai signée et vous remercie d'en faire autant si vous le voulez bien (la foi sauve)
http://www.mesopinions.com/detail-petition.php?ID_PETITION=1db584079ac00d4d56d3a8c1975af91c
P.S. bis Autres articles
http://bienplusquedesmots.blogspot.com/2010/01/le-mur-aux-offrandes.html
et
http://avignon.midiblogs.com/archive/2010/01/29/la-muraio-dis-óufrendo.html
15 commentaires:
Bel article, et merci de ne point m'avoir fait figurer... J'ai bien aimé cette visite au mur des offrandes.
Je ne sais pas pourquoi, je suis très attachée à cette publication ci ! Blague à part, j'ai trouvé beaucoup de grâce à cette journée particulière en espérant que la défense du mur aux offrandes, belle initiative de Fardoise et Michel Benoit, fera encore apprécier aux avignonais et aux visiteurs du monde entier pour longtemps ce lieu de légende !
Donc pas le mur des lamentations.
La trace du temps ...une histoire ce mur est une merveille et y déposer aussi un peu de soi
personnellement, j'y dépose un encrier (triangulaire)...
Micheline : je crois que ce mur à beaucoup à voir avec le fameux mur des lamentations...
Brigetoun : généreuse note avec de belles photos. Mais surtout, ta page vient de prendre une grande respiration !
Si j'avais ce ciel bleu, je m'en irais le nez dans l'air aussi !
Merci pour la vue du mur !
Et j'adore la dernière photo !!!
Je propose de mettre une protection sur ces loges ainsi qu'une plaque explicative... C'est un témoin non seulement d'un lieu mais de tant et tant de misères. Oui, Michel, un mur des lamentations!
Merci Brigitte
Une plaque de protection ???
IMPENSABLE !!!
La mort !
Autant détruire le mur.
Pas de protection, je suis d'accord avec Michel, les objets viennent et repartent c'est cela qui fait que c'est une œuvre qui évolue et vit. Le mur a été bien plus décoré que ce vendredi, des tags ont été effacés, mais il est toujours là, pour le moment.
et moi donc ! (si on arrive à le conserver il faudra éviter justement que ce soit figé en décor)
Bonsoir,
Belle evocation d'une journée remplie de moments d'amitiés...
Merci de nous la faire partager, de + le mur est vraiment une oeuvre à part entière... dommage qu'il soit détruit...
très jolies lèvres en plus :-)
Étranges les offrandes dans le mur...mais pas de quoi se lamenter !
Vous avez raison. J'avais oublié le caractère propre des niches qui est d'évoluer. Mais on pourrait le découper ce pan de mur et l'encastrer ailleurs...
Que ce mur devienne un livre ... vos photos Brigitte, sont très belles.
Gérard, juste pour rappeler, au mur des lamentations on ne se lamente pas - ce sont les Anglais au 19°siècle qui ont appelé cet endroit ainsi, il s'appelle Kotel c'est à dire Mur, en fait - on ne se lamente pas donc, on glisse des souhaits, des offrandes de mots, entre les pierres. Ca ressemble. DS.
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