Reviennent
les ombres qui jouent
tendrement
sur la peau des murs,
se coulent,
brun gorgé de lumière
sur doux or pâle,
courent sur
les traces de boucharde.
Ciel de lumière
et pierres baignées,
l'ombre noie,
ronge la façade,
applique
contre le soleil,
en volutes élégantes
le métal de l'enseigne
Façade redessinée,
géométrie bousculée,
le haut se cache
dans l'ombre.
Seul ressort,
suspendu,
glorifié,
le volume d'une plante en pot.
Petits jeux rencontrés sur mon chemin, lundi matin, en rentrant des courses. Pendant que cuisaient mes pâtes, j'ai envoyé un paragraphe au convoi http://leconvoidesglossolales.blogspot.com, en remplacement de :
Par la porte fenêtre, ouverte sur le balcon de bois baigné par l'inespéré soleil d'un après-midi de fin août, montaient des odeurs de terre humide et de feuilles et les voix rieuses de ses cousins s'appelant pour une promenade éventuelle, discutant pour savoir que faire de cette queue d'été, galopade pour patauger dans le ruisseau, dégringolade en vélo vers le lac, visite à la ferme... A travers les rideaux à demi tirés, un rayon venait caresser ses épaules. Béatrice baillait, assise sur un coussin devant le choix de petits chiffons multicolores, méticuleusement pliés, triés par couleurs dominantes, indiennes aux couleurs pales, cotonnades rayées vigoureusement, petits pointillés, unis regroupés en harmonies dégradées, toute une gamme enserrée dans un tiroir de commode, que sa grand mère avait posé sur le plancher, devant elle, pour qu'elle en joue, y fasse son choix, prépare la matérialisation de ce dessin qu'elle avait eu la sottise d'esquisser dans l'ennui de la matinée, en attendant le retour de la bande partie «à la ville», puisque «ma chérie, tu as des mains de fée et si belles idées», et parce qu'elle ne pouvait tout de même pas être tout le temps les yeux dans un livre, voyons, elle s'abrutissait – n'avait pas dit : encore plus, mais son ton l'avait dit – et que ses frères ne pouvaient rester tout le temps à côté de son fauteuil, ils avaient bien besoin, les pauvres, de se dépenser un peu comme les autres, «tu as raison ma douce»
13 commentaires:
bonjour mon blog
bonjour ton blog et toutes ses lumières revenues, étalées, pliées,en toute harmonie
magnifique ce texte! merci brigitte, je suis aussi une fana des ombres et des lumières sur les façades, surtout quand je suis de passage dans le Sud...
L'enseigne : annoncerait-elle un monde futur ? Où le dernier erscapé des jardins serait annoncé et visité comme "antiquité " ??
Lumière et ombre, ombre et lumière, lumière et ombre...on a beau faire, l'un ne va pas sans l'autre !!!
c'est la caverne d'Ali Baba de mes rêves, fournisseur de photo, qui malheureusement va fermer, la pauvreté de la ville ne la justifiant plus (et le goût des possédants) - s'en va là où sont les acheteurs
SUBLIMISSIME ! Pressée, mais admirative. Bises berrichonnes.
les façades te fascinent !!!
Pas plus de 7 minutes de suisson, si tu les aimes al dente!
Dix-neuf lignes en 7 minutes , drues, vives et chaudes! Bravo.
Tiens, je n'ai pas parlé des images...Il ne faut pas prendre l'ombre pour le mur!
Les ombres inventent un autre langage ombre de mon ombre images projetées éphémères comme les pensées envolée
Occuper un enfant ...lui il sait
Quelle ombre ! L'arbre sinistre la porte et pas le contraire pour une fois !!!
J'aime bien le dessin de ce poème
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