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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mai 10, 2010


Amis me voici en ces temps,
aussi éveillée que pierres -
et tous projets m'en vais ratant.
Amis me voici en ces temps -
plus vrai serait dire en tous temps -
point ne puis en être fière.
Or donques, je suis en ces temps
aussi éveillée que pierres.
Me suis enfoncée dans sommeil si doux, si lourd, si profond, que je n'en suis sortie qu'un peu après le début du concert où je voulais aller dimanche après midi, à côté, tout à côté, à Saint Agricol, entendre moult exécutants pour une musique que je ne connaissais pas, hautement spirituelle, les paysages de Patmos de Petr Eben et dernier éclat in memoriam Yvonne Quinzii de Gérard Garcin, et j'en étais fort marrie, autant que le permettait mon état d'hébétude.
J'ai promené à grands pas mon aspirateur, pour me punir et m'éveiller, bu un peu de thé froid et amer dans le même but, repassé deux pantalons, un tee-shirt et laissé le reste intact, et me suis plongée, un peu, dans « Marge » de Josée Marcotte, curieuse de voir quel parti avait été pris pour faire livre à partir des triptyques qu'elle met en ligne chaque jour sur http://marge-autofictive.blogspot.com/ , amusée souvent, émue parfois, et les deux en même temps, et me suis arrêtée à
« Allez hop... Marge enfourche la montagne et part au galop traverser les fleuves qui descendent vers toi, avec l'automne pour simple bagage, et la beauté de ses rouges, verts et jaunes... la gorge rouge de trop de mots, les pieds encore verts, pas encore murs, et les rires qui tournent souvent vers le jaune... c'est bien assez pour s'y rendre... »
loin avant la fin de cette malle aux trésors bien rangés, pour vaquer un peu dans mes murs.

J'avais, au matin, envoyé un paragraphe au convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com et je recopie le précédent, avant d'entrer dans la nuit :

Je rêve, vaguement, mais souvent. Il y aurait un lit qui serait mien, très grand, très large, garni de draps de métis blanc, lavés et re-lavés, pas usés mais souples et doux. Un large lit pour y étaler mon sommeil, délicieusement, ou pour dormir à deux. Il y aurait des persiennes et le soleil filtré. Il y aurait un air vibrant de fraîcheur. Il y aurait, posé sur les draps – et je retarderais un moment, pour le plaisir de ce suspens du temps, redressée sur mes coudes, oreillers relevés pour encadrer ma nuque, le geste de mon bras pour l'attirer vers moi – un plateau de métal argenté, une chocolatière avec son fouet, une tasse de simple porcelaine blanche, un confiturier plein de miel, pas de pain, un peu de bruccio sur une petite soucoupe, et je sourirais, un peu, comme tous les matins, de la désapprobation vertueuse de celle ou celui qui aurait préparé l'ensemble.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Le même lit mais avec du pain grillé !

micheline a dit…

puissance de l'imaginaire pour combler notre déficit
et les mots pour le dire
et le faire exister le temps d'écrire..?

Michel Benoit a dit…

Mais les pierres ne sont pas inertes, elles vivent !

Brigetoun a dit…

mais en dormant on vit

cjeanney a dit…

sans café je ne peux m'installer dans ce lit. Mais je veux bien désapprouver vertueusement (debout avec un expresso, un sucre aussi)

DUSZKA a dit…

Le rayon de soleil, premier depuis des semaines me tourneboule la tête. Le chien est contre mes pieds, il a peur de l'orage qui menace. Ici, je trouve calme et volupté.

joye a dit…

Belle illustration du dernier texte !

(pour la première, j'y vois deux pommes de terre, pas des pierres, mais bien sûr que j'ignore leurs prénoms... ;o))

JEA a dit…

c'est aussi avec des pierres ricochant que l'on réveille l'eau qui dort...

Gérard Méry a dit…

Même l'eau dort et on dit qu'il faut s'en méfier.

Marge a dit…

Le rêve est si important...
Et merci pour tes bons mots...