commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juin 26, 2010


Amis, trop souvent marche,
yeux levés vers lumière,
nuages, ou le ciel mort.
Point ne me soucie du sol.

Soin je n'ai que pour mes pieds,
pour leur sureté d'appui,
pour ne pas trop trébucher,
amis, souvent, quand marche.

J'ai voulu voir ce matin.
Ai découvert richesse,
plus qu'ici ne le montre,
quand me suis souciée du sol.

Si belle imagination,
savez-vous, ont les fontes.
Amis, trop souvent marche
et ne me soucie du sol.


Et de sol en pieds, de pieds en marche, de marche en errance, sur la terre ou en idée, en profite pour reprendre ma dernière participation aux vases communicants, qui s'éloignait du thème de l'errance.

Dressée, bien droite, cou étiré de toutes ses vertèbres – et je le sens délicieusement – pour porter mon regard neutre, tourné vers l'intérieur, au centre vide d'une pièce, je vagabonde dans la forêt brumeuse de ma cervelle, en quête des idées arrêtées que le monde réclame à propos de l'écume.

Éblouie par des pulsions, freinant dur devant toute tentation d'élan, m'appliquant au sérieux, arrêtée par des ruines écroulées, restes de lectures oubliées, contournant les rideaux que sont avis flottant entre amis, je cherche sur des chemins venteux qui se présentent, charmants, ou intrigants, et point ne m'importent.
Cul posé, jambes pliées, talons en main, je suis errante, et là, derrière mes yeux vissés sur ta face muette, mur, un peu de moi, ou cru tel, s'en va égaré.
Je prends dans ma main les mots, je tente de soupeser ce qu'ils transportent, et puis renonce, et reste là, adossée à mon roc, mon squelettique édifice de règles essentielles, ma porte ouverte devant les pensées qui roulent leurs chemins.
Je vous regarde venir, avec la science cueillie au long de vos voyages dans la vie, et vous écoute.
M'en reste ce que je veux. Le range. Et m'en vais jouant, entre images, poésie, théories, sourires graves et grandes efflorescences, comme en un jardin.

11 commentaires:

micheline a dit…

tu as déjà parcouru tant de jardins de la pensée
que t'apporter qui ne soit chose usée?

PhA a dit…

Depuis la petite enfance près du sol, je garde aussi beaucoup de tendresse pour toutes ces fontes. Belle mosaïque.

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

J'aime beaucoup tes photos de plaques de fer au sol ! J'avais eu l'idée aussi d'en photographier quelques unes, mais tu m'as devancé ! En matière de photos, en tout cas, nous avons, au risque de me répéter, souvent des goûts identiques !

pierre a dit…

Elles plaquent l'histoire au sol.
C'est quoi déjà ce sigle: PTT ?

Anonyme a dit…

un patchwork de fonte, refondu de paumée ... délicates broderies.

Scriblogueur a dit…

Quelle belle idée que toutes ses petites bouches qui cachent le réseau de viscères de la ville, ses entrailles. On a presque envie de toquer pour voir si quelqu'un vient nous ouvrir. Que de secrets sous nos pas.

Fardoise a dit…

Belle collection de plaques. Et oui il faut savoir regarder partout, à ses pieds comme au ciel. C'est ce que l'on m'a toujours dit et tu confirmes.

Gérard Méry a dit…

J'aime tes bouches..mais là c'est une affaire d'égout. je file en Vendée jusqu'à lundi, bon week-end Brigitte.

Virginie a dit…

Bouche d'ombre,
de toi jaillira la lumière.

Gilbert Pinna a dit…

Ce si beau souci du sol.

DUSZKA a dit…

Génial ! Bises berrichonnes ensoleillées.