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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juin 12, 2010


J'ai aimé aimer, 

et me suis cassé le nez, 

j'ai aimé aimer pour ma quiétude, 

et me suis appliquée, 

j'ai aimé les humains 

et j'ai eu peur d'eux, 

j'ai aimé un ou des hommes 

et puis... 

j'ai aimé être une femme 

et j'ai eu peur des femmes, 

j'ai aimé des enfants 

et j'ai peur de leur fragilité 

et de leur force 

j'ai aimé, non j'aime 

ce que le sourire fait quand il arrive 

sur un visage, 

j'ai aimé la lumière 

et j'ai aimé les ombres, 

et j'aime leur jeu, 

j'ai aimé des chiens 

et j'ai eu peur d'eux,
j'ai aimé, non j'aime 

la mer, les arbres, le vent dans eux, 
`
mais lui j'en ai peur 

j'ai aimé, non j'aime les villes, 

un peu vieilles, un peu abîmées,
j'ai aimé la campagne 
quand l'homme l'a marquée, 

j'aime les pierres
une troisième journée où j'étais réduite à n'être qu'une digestion, plus ou moins difficile, alors je recopie ce truc improvisé pour tenir compagnie à Dvorah qui se sentait seule sur «j'ai aimé», site qui, immédiatement, sans qu'il y ait je crois de rapport, a été supprimé et effacé, mais le texte s'est retrouvé sur le «blog-amiral» http://voixhaute.com/spip/

Mais à vrai dire, je pourrais m'en passer puisqu'il y a une suite. Je suis arrivée à emmener carcasse, sous la pluie, aussi grougnasoune que le temps, à l'opéra pour un concert, qui contrairement à ce que disait mon billet, n'était pas dirigé par Jonathan Shiffmann, puisque, à notre désir défendant, il a été renvoyé, mais par Alexander Vakoulsky, cheveux blancs légèrement tonsurés et gestuelle merveilleusement dansante.
Concert qui débutait par l'adagio pour orchestre à cordes d'Éric Tanguy, en présence du compositeur. Au début un néo-impressionnisme légèrement ennuyeux, qui m'a laissée sur la rive, aux prises avec carcasse, même si les points d'intérêts se sont multipliés à mesure que l'oeuvre se déroulait et que son ossature s'affirmait. M'en est venu goût suffisant pour que je soupçonne que l'absence de rencontre était de mon fait.
Et puis le très joli son, l'énergie, l'entrain, la sensibilité, l'impeccable exécution de Vadim Repim et son violon dans le chatoyant concerto n°2 pour violon et orchestre de Prokofiev. Et j'ai aimé, en outre, ce visage ferme et cette présence simple, évidente, à l'orchestre, la salle et la musique. Juste assez pour m'agacer de soupçonner dans l'ovation finale, et l'insistance de la salle, un tout petit peu trop d'hommage au côté très virtuose, un peu tour de cirque, des dernières mesures de l'allegro ben marcato final.
Nous avons eu droit à un bis malicieux, désinvolte et ravissant, et plus rien, et j'étais d'humeur légère.
Un peu furieuse de la condescendance de ma réaction aux bravi (enfin «bravo, bravo, bravo» et tapage de pieds), un peu trop sujette encore à mon mal-être pour avoir le courage d'affronter un entracte avant d'essayer d'aimer Nielsen qu'à vrai dire je ne connais quasiment pas, bloquée par une prévention stupide contre la musique nordique, préjugé idiot, case qui me manque, et trop faible ressort.

Aujourd'hui je dois affronter une file d'attente de belle taille pour obtenir une encore très longue liste de billets (j'ai fait quelques coupes) en essayant de ne pas être maudite par ceux qui me suivront et en pariant sur l'état et la résistance de carcasse pendant un peu moins d'un mois.
Pardon demandé aux éventuels passants (la fréquentation de « Paumée » hier s'est effondrée avec une force admirable)

11 commentaires:

Jeanne a dit…

"J'ai aimé, non j'aime" cette musique lue ce soir, juste avant que de me poser du côté de chez moi..
Me manque juste cette musique pour vous accompagner, légère, hors carcasse..
Que les mots portent encore, les notes avec, portent et vous portent et nous emportent avec, encore - et pour longtemps

(une passante - pas égarée)

Lautreje a dit…

Quelle valse délicieuse tes "j'ai aimé, non j'aime" avec cette robe qui vole, et le manège tout en lumière.
Bon courage pour la file, joli montage photos en perspective !

armando a dit…

Faut pas regarder trop les states. Vacances. Football... tout cela c'est un ennemi redoutable des blogeurs.

Lautreje a dit…

Pour ceux et celles qui aiment les belles pierres dans la nature !
http://cheminsetjardins.blogspot.com/

chri a dit…

Votre truc, là, du début, improvisé... il touche.

Michel Benoit a dit…

Donc point de boycottage !
Comme il le disait lui-même :
« Les chefs d'orchestre passent, les orchestres restent. »

micheline a dit…

et pourtant j'ai espéré de la première image..
la mer calmée, petit chemin bien droit dans le vert feuillage et petite fille dénudée au soleil de l'été.
.....
-mais la musique ma chère reste toujours à l'intérieur!

Arnaud M. a dit…

Du mot grougnasoune, ignorer le sens et l'origine, mais reconnaître quand même sa précision, dans le ciel et le geste.

Et pour le reste, il y a cette expression dont je ne sais que faire et qui dit "observer le silence du chef d'orchestre", et votre observation de ces silences est de belle force : on les entendrait presque, ce ciel et cet après-midi.

joye a dit…

Le poème est excellent, brige, merci beaucoup !!!

jeandler a dit…

Une période difficile qui commence, si je comprends bien...
L'orchestre ayant perdu son chef,
le mur, son chef jardinier
Avignon perdrait-il la boussole?

arlette a dit…

ah!!! "GROUGNASOUNE "il faut connaître et cela ne peut s'expliquer.... c'est à ressentir