commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juin 25, 2010


soleil, affluence (nettement, très nettement mieux que les dernières manifestations), une réussite même si cela ne sert sans doute à rien avec ce gouvernement «qui concerte et ne passe pas en force» - comme il faut y croire, André Castelli m'a fait, au moment où, crevée, je pensais partir, alors que tout le monde n'était pas sur la place, le V de la victoire – lui ai répondu, suis restée un peu, mais carcasse au bout d'un peu plus de deux heures et de la belle chaleur de la place m'a renvoyée chez moi, faim au ventre, avant la toute fin.
Bon, j'ai déjà, et ne sais ou ne veux trier, beaucoup trop de photos, je préviens.

Et comme, en outre, j'ai presque fini la lecture du numéro 5 de la revue «D'ICI LA», http://www.publie.net/tnc/spip.php?article319, que je voulais en parler, que je suis trop paresseuse, m'en vais les entrelarder de phrases, un peu énigmatiques sorties de leur contexte, au hasard ou presque, ce qui ne donnera pas idée de la mise en page, des photos qui s'intercalent, interfèrent, se glissent sous les textes, ni du talent de leurs auteurs. Résultat curieux mais pense-bête et puis, c'est ma fantaisie.

«Il y avait là : Oustralos, Déminiae et Peuplaw. Malgré le voyage éreintant et les pièges, malgré la mangrove et les kilomètres de boue, ils s’étaient tous déplacés, à travers les virgiliers à bois jaune, conscients que l’occasion ne se représenterait pas.» Gregory Noirot

«tu n'as plus de nom - plus de temps - des gens sont quelque part devant - tu vas les rejoindre bientôt - rien n'est constant - tu as faim de ça et de tout - tu es une éponge - un panier - des larmes coulent de tes yeux» Christine Jeanney

«GPS en voiture, GPS en mode piéton, GPS en transport en commun et si le bus dépassait le Tournez à droite, Tournez à droite, il suffisait, une fois descendu à l'arrêt suivant, de l'écouter : Faîtes demi-tour, A cent mètres tournez à gauche ; tout était oubli, tout était immédiat» Joachim Séné

«dans l’illusion
où le dormeur
dans quel théâtre impossible
en allé
ou Cumes ou Delphes
ou quelle bouche d’ombre in-
connue
perdue dans le sans nom» Jean-Yves Fick

«Tu t'ébruites, t'émiettes. Autour le monde s'écarte et tu prends trop de place, gesticules et tu cries, et tournes sur toi-même. Sauf à te protéger pourquoi te suivre encore ?» Anne Savelli
«Ne pas s'envoler, ne pas se couvrir de boue, agiter seul, agir soi, ne pas laisser de plumes, ne pas sucer de groins, sauver ses toxines, aller plus loin, toujours» Stéphane Korvin

«Ensuite, il énuméra à nouveau les lieux auxquels il aimerait retourner et ceux qu'il aimerait encore découvrir, ignorant son front troué et la cambre d'hôpital, toujours sur le départ, toujours en partance pour des destinations nouvelles, le sourire aux lèvres en pensant aux mille aventures qui l'attendaient.» Laurent Margantin

En attendant que la place se remplisse, en circulant, j'ai voulu garder une vision dominée de l'éléphant de Barcelo, premier élément des expositions à venir, pour me l'approprier, l'amadouer, après les belles photos de Nathalie http://avignon-in-photos.blogspot.com/2010/06/elefandret.html et Michel http://avignon.midiblogs.com/archive/2010/06/22/barceló-proumiero.html
«Une mélodie qui ne s’oublie pas.
Les mirettes sur une feuille d’arbre agitée (octobre).
Te balader de-ci de-là.» Daniel Pozner

«Au revers du carnet encore : Apparat : Brindisi/si je me souviens bien/une rue d'apparat/propre et pavés lisses/relie une gare ferroviaire dernier cri/à une gare maritime chaotique// Une rue d'apparat donc,/mais de part et d'autre,/derrière les façades policées/sur lesquelles viennent s'écraser/les ombres de palmiers» Nathanaël Gobenceaux

«le cœur
son expression, & le désir d’en finir, vite — vite, avec
avoir du cœur
est expression expressive, & le désir d’en finir — avec
voir les gondoles à, le printemps sur, on se sent bien
de matériaux recyclés & de bambous
le cœur» Christophe Marchand-Kiss (coup de coeur parmi ceux que je ne connaissais pas ou guère)

«La grande lame viendra. Je sais. Vous aussi vous savez. Mais je me demande, et c'est une grande première : est-ce qu'elle viendra de l'intérieur des terres ?» Juliette Mezenc
«On me flashe à la chaîne sorti des docks, liseuse code-barre au poignet. Je reste bien droit dans mon carton, renforts polystyrène sur les épaules, entre les pieds et sous les hanchesPierre Ménard

«ne sentir que l'appui, chaque appui, point, liaison, sens, pied main sol poutre, mot, entraînant, écriture automatique gros mot comme carcan préfab' comme cambré, métaphores éculées : "plus je vieillis, plus je"» Anne Kawala

«il fallait bien que je parte
l’avenir viendra d’un battement du
coeur haut les
voyages informent la vieillesse
des langues chiennes il fallait bien
sans adresse,
sans inflexion, que je rompe» Claude Favre
et cette énumération est idiote, mais tant pis elle est là, parce que ans grand sens, et il y a tout ce que je ne cite pas, comme la belle carte du tendre de Caroline Diaz, de rouges et de fleurs stylisées, est ce à dessein que 'probité" et "grand coeur" se glissent entre la rivière de l'Inclination et le lac d'indifférence ?

Comme à côté de moi une femme était assistée par des ambulanciers, comme cela leur suffisait, je suis redescendue vers leur voiture, puis dégringolé vers l'antre pour cuisine, déjeuner et bagarre avec iphoto.

départ à 17 heures chez petit toubib, fermement décidée à lui dire que j'étais en grande forme

attente plus d'une heure et demi dans le bocal avec le Canzoniere de Petrarque
(tiens, pour achever l'indigestion : «Je vis ensuite sur la haute mer une Barque avec des cordages de soie et une voile d'or ; elle était toute construite d'ivoire et d'ébène, et la mer était calme, et la brise suave, et le ciel tel qu'il est quand aucun nuage ne le voile...»)

Je ne me suis pas fait trop gronder et suis repartie dans la belle lumière du début de soirée, pour arroser mes plants, et submerger "paumée" et les éventuels lecteurs.

22 commentaires:

chri a dit…

Submergé et ravi. Voilà une insomnie bien combattue. Oui, il y avait du monder prêt à botter certaines fesses et cela "faisait" chaud.

DUSZKA a dit…

Tant de couleurs et de sourires, ça réconforte, certes, mais l'horizon est tellement noir... Merci pour cette imagerie d'espérance malgré tout.

D. Hasselmann a dit…

Finalement, c'est, tout en bas, le drapeau de la façade que je préfère : le vent ne le fait pas bouger, il demeure inflexible.

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Malheureusement des obligations ultra importantes m'ont empêché d'aller à la manifestation, mais je comptais bien y aller si je n'avais pas eu cet impératif ! Aussi, j'espère que tu as défilé pour deux !!!
J'espère que le mouvement pas assez suffisant à mon sens va se poursuivre et que je pourrais cette fois ci faire participer ma faible voix, mais combien importante si tout le monde voulait bien se mobiliser aussi ! 1+1+1+1......, espérons, nous n'avons plus que cela !!!

Brigetoun a dit…

Vaucluse Matin dit 20.000, la Préfecture 7.500 - du niveau des manifs CPE, je t'assure c'était une très très grosse manifestation pour Avignon - le problème c'est que le gouvernement du coup ou (président) ignore ou (ministres) ne parle plus de concertation mais de fermeté. FALLAIT PAS VOTER POUR CES GENS

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

20.000 ce n'est pas mal Brigetoun, j'avais déjà été voir les chiffres, mais il ne faut pas oublier qu'il y a 90.000 habitants rien que sur Avignon ! Donc, en proportion, par rapport au Vaucluse, je trouve que cela fait maigre, même si ces 20.000 personnes peuvent donner l'illusion d'une grosse manif pour une ville comme Avignon ! La mobilisation proportionnellement à la population reste faible tout de même ! Parmi ces 20.000 personnes, je serai également curieuse de connaitre la proportion des jeunes, car s'ils ne contestent pas à leur âge, ils seront des serpillières à 40 et même avant !!!
ça fait peur !!!

chri a dit…

Peut-être qu'on s'en fiche un peu de savoir qui y était qui n'y était pas... L'important c'était d'en être. Et il y avait beaucoup, beaucoup de monde!

chri a dit…

Et oui, il ne fallait pas voter pour ces gens! Il ne faudra pas non plus recommencer!

Michel Benoit a dit…

Ouf !
En tout cas une manifestation bien variée, différents âges, différentes conditions.
Mais sortons-nous de nos manies qui nous empêchent d'avancer. Car la manie fait station.
« Ce n'est pas une révolte, sire, c'est juste une manifestation. »

joye a dit…

Joli spectacle.

Ce serait intéressant de savoir le coût d'une manif. Bien sûr qu'avec ma tête d'étrangère, je me demande ce qu'on a payé personnellement et en côtisation aux syndicats (on dirait que c'est du big business, un syndicat, c'est certainement le cas ici aux USA). Je me demande...combien dépense-t-on pour les banderoles, les drapeaux, les t-shirt, le déplacement, la restauration ?

joye a dit…

P.-S. : Merci pour le rapportage en direct !

micheline a dit…

baroud d'honneur ??
un peu réconfortant pourtant et moins foot pour oblitérer les choses sérieuses

Brigetoun a dit…

poir le coût je ne sais pas, mais les drapeaux ont long usage, les banderoles itou, pour le reste il y a beaucoup de bénévolat et beaucoup de non syndiqués (faible nombre en France) qui défilent (bibi entre autres)

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Chri : non on ne s'en fiche pas de savoir qui y était ou qui n'y était pas, on ne peut pas s'en foutre de savoir si la jeunesse a conscience de ce qui les attend ou pas (remarquez, je dis ça, mais je n'ai pas fait de gosse par choix, alors que si ça se trouve vous-même vous en avez) ça serait comme dire ce qui y sont pensent à leur gueule, les autres n'ont qu'à se démerder pour la leur ! Vous avez là une réaction bien "franchouillarde je trouve, à la façon du chacun pour soi !!!

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Chri : je comprends votre fierté d'avoir fait partie du nombre, et moi-même j'étais bien embêtée de ne pas avoir pu y être si seulement je n'avais pas dû subir une petite intervention chirurgicale mais toutefois très urgente aux mêmes heures que la manif, mais faut pas pousser non plus, ce n'était pas une révolution par ailleurs, malheureusement ! Donc, pas de quoi être fier plus que ça ! Ce que j'en dis, c'est que si la jeunesse ne se bouge pas plus les fesses que ça, ça en dit long sur le devenir général et comme on sait, si on ferme sa gueule à 18 à 20 25 ans, ce n'est pas à 30 ou à 40 qu'on va l'ouvrir !!! Vous pouvez vous fiche de la population présente si ça vous fait plaisir, mais pour d'autres comme moi, et je ne suis pas la seule, ça donne la bonne température ! Aux élections, ça vote un jeune non ?

Brigetoun a dit…

Mathilde tu n'as pas à t'excuser, on ne peut pas toujours (je n'avais quasiment jamais manifesté avant ma retraite, à part Carpentras et les retraites déjà et l présidentielle le péniste), et ceux qui sont là le font pour les autres. J'ai vu pas mal de jeunes, et pas uniquement en poussettes

chri a dit…

@Mathilde: Ni fier, ni franchouillard, ni je ne sais quoi! Dites vous êtes remontée comme une pendule, vous!

Michel Benoit a dit…

Oui, j'ai trouvé cette manif hautement sympathique et très (et bien) fréquentée.

Par ailleurs (j'en profite), Brigetoun, je ne pourrais pas aller au vernissage à la Barthelasse... (je ne serais sans doute pas sur Avignon).

Bise.

Brigetoun a dit…

moi non plus d'abord La Barthelasse je peux pas e puis il y a le vernissage Barcelo (quoique je viens de découvrir que Villeppin sera là, enfin on doit pouvoir éviter c'est assez grand)

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Chri : oui, un peu beaucoup passionnée, un peu très très à gauche, un peu beaucoup du sud !!! -:)

Gérard Méry a dit…

même pas un petit concert entre deux ? bref la lutte continue ...enfin j'espère.

pierre a dit…

Avec ou sans GPS
on file droit dans le mur!
Plus qu'une certitude, une certitude.
Partout, il y avait beaucoup de monde
décidé à ne pas être dos au mur.