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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 15, 2010

Avignon – esprit las - lecture paresseuse – une sortie et un retour problématique– un feu d'artifice

Au réveil, plaisir grand, je ne sais trop pourquoi, à l'idée d'aller à 11 heures à l'espace Saint Martial voir le spectacle sur Gabrielle Roy – et puis sous la douche, qui gomme le petit courage factice, laisse nue la fatigue, certitude que non, je n'irai pas – yeux sur le tas de repassage, je me réfugie dans la lecture toujours remise ces jours-ci, parce que plusieurs en train, et puis, plus de cinq cent pages de propos non négligeables, ça demande élan et temps, de «Deux temps, trois mouvements» de Pierre Ménard, http://www.publie.net/fr/ebook/9782814503427/deux-temps-trois-mouvements , je le télécharge et m'installe, fesses sur la table, jambes mollement tendues, dans la cour délicieusement fraîche, encore, dans cette matinée. Et je lis, vite mais attentive, glissant d'un texte à l'autre, passant comme lui dans son écriture journalière de notations sur la vie courante, les enfants, la femme, de la fatigue à la vie quotidienne et au tri entre les sollicitations ou obligations et la place à y conquérir pour l'esprit, de maximes en poésie etc.., avec des envies de m'arrêter, de noter, jusqu'à la fin de janvier – la fatigue tout de même pèse sur mes yeux, je m'arrête au premier texte de février :

«on se met à comprendre l’objet du livre qu’on tient dans ses mains, qu’on observe un peu médusé, encore un, son odeur, son poids, le grain de son papier, sa blancheur, un de plus. L’effet fantôme. Le titre décidément, cette trouvaille qu’on envie. Lire, c’est encore trop tôt, dans l’excès de lumière. Et c’est la certitude fugace d’un bonheur à venir. Faut-il attendre ? Comment faire ? Nos occupations quotidiennes viennent heureusement nous éloigner de cette ambivalente question, mystérieux reflet de lumière inondé de lumière une vibration une lumière.»

Et tant pis si ça à l'air de tomber trop bien, mais justement j'arrête là, et ferme les yeux un moment avant de me mettre à la cuisine, et me restent en mémoire d'autres passages qui étaient peut être plus à mettre en évidence que cela (et c'est injuste de le prétendre puisque, justement, cela me plaît, la justesse de la situation, de ce sentiment en découvrant un livre, et les mots pour le dire)

Je suis partie après cinq heures, peu sure de moi, dans une jolie robe pour me donner courage, vers le gymnase Aubanel regarder la rêverie des danseurs de Gisèle Vienne dans la forêt, et j'en avais très envie. Mais j'ai du m'assoir en catastrophe sur une chaise devant le théâtre du Verbe fou, avant de repartir, pour les derniers mètres, toujours buvant, toujours plaidant avec mon corps pour que la panique se jugule.

En vérité c'est elle qui a eu le dessus, dans la file d'entrée au gymnase, et suis redescendue, comme pouvais, vers ceux qui faisaient la queue pour acheter leurs places, négocier un coup de téléphone pour appeler un taxi (il a fallu que quatre téléphones s'y mettent avant d'avoir une réponse) contre mon billet

Panique refluant, mais pas encore fort vaillante, j'ai attendu ledit taxi qui m'a été volé malgré mes protestations et celle de mes voisins par un très beau et très grand quadra.

Racheté une bouteille d'eau à de gentils vendeurs qui ont appelé un nouveau taxi. Attente, en tombant dans des trous, pendant vingt minutes, et puis retour, très, très lentement le long du Rhône pour éviter la foule

mes yeux s'accrochant à tout ce qu'ils pouvaient, buvant, main sur le coeur (idiotement), assise, debout, immobile, repartant,

un peu soulagée en franchissant à nouveau le rempart au niveau du parking des cars, prise au milieu d'un groupe vêtu de blanc qui descendait de l'un d'eux,

suivant leur marche allègre, et saluant enfin, comme jamais, cette porte mienne.

Sommeil, arrosage, un peu d'ordi, pas trop because vertige, sommeil, cuisine, oreille distraite vers France Culture, sommeil

Et enfin, un peu retapée, et comme cela avait lieu à ma porte, suis sortie à 22 heures 25, trop tard pour éviter la foule, pour assister au feu d'artifice sur le Rhône (qu'une mer humaine séparait de moi)

âme émerveillée et joyeuse, comme tous, j'ai mitraillé, loupé, un peu moins, un peu plus (et encore j'en ai jeté, pas assez, mais jeté)

et, vers la mi-temps, me suis rapprochée de la poterne, ne voyant plus qu'à travers les arbres, puis, pour les dernières, par dessus les remparts, et j'ai retrouvé ma rue, mon antre avant la bousculade

Pour le bal sur la place du palais avec Rodolphe Burger je compte sur mes amis avignonnais pour en voir des photos.

Le programme d'aujourd'hui, outre une expédition teinturier-nourritures comportant deux spectacles dans le gymnase Mistral, puis un au gymnase de Saint Joseph et celui de demain une expédition en car à Vedène, ne suis pas certaine du tout de ne pas me contenter de regarder mes billets.

repris le texte de Pierre Ménard, en sautant à juillet

«Mais regardez donc devant vous. Quand vous marchez. La rue pleine de fenêtres et de visages. Par morceaux. Par miettes. Entremêlés. Ceux dans lesquels on se cogne et qu’on n’avait pas vus. Quand on regarde ses pieds. Attention. Réponse à rien. Contours et alentours. Immense. Comme les eaux que roule un Océan. Implacable...»

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Brigetoune

De Gabrielle Roy à Pierre Ménard, tout un itinéraire littéraire, dites donc. Sans compter une journée culturelle particulièrement abondante, si je comprends bien votre propos. Dommage pour ce vol de taxi... :-(

Pierre R.

Brigetoun a dit…

dommage surtout d'avoir peur et envie d'annuler tout le reste du programme

micheline a dit…

eh oui dans tout ça , de mon ordi, je regarde et j'admire. j'y suis presque.c'est beau même si quelqu'un vacille..
mais non ce n'était que le bruit que j'entendais de mon lit, ce soir là.

andree wizem a dit…

incroyable
même brigetoun chancelante
le doigt clique pour la photo et l'oeil parcourt le livre avec une efficacité époustoufflante
la bouche se laisse rafraîchir
et pour couronner le tout
les mains pianotent sur le clavier
le temps que brigetoun revienne à elle

Fardoise a dit…

Ne suis pas sortie de la journée, j'ai tout de même profité du feu d'artifice depuis ma terrasse, mais les photos sont encore dans l'appareil! Paresse quand tu nous tient !

kouki a dit…

Hey Brigetoun ... Soyez douce avec vous aussi :°)

Brigetoun a dit…

mais si je cède trop, c'est fichu - bon là départ teinturier

Gérard Méry a dit…

Ton parcours du combattant est en route, déjà avec deux gymnases çà va être du sport.

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

J'aime beaucoup toute ta série de photos sur le feu d'artifice, et pourtant, ce n'est vraiment pas facile à prendre ! Bravo !

Michel Benoit a dit…

Ne pas compter sur moi, je n'étais (et ne suis) pas à Avignon... !
:)