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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 29, 2010

Avignon – prise de poids, de force et de boffitude – festival à bout de course – joli spectacle de danse

Hésité entre deux spectacles à 11 heures, et puis décidé, plutôt, d'aller voir ce qu'était ce paquet qui m'attend depuis une douzaine de jours à la grande poste – dans la banalité de cet ilot contemporain, pas si loin que ça, avec une petite crainte de vexer l'envoyeur s'il lui tait retourné.

En fait il s'agissait d'une commande, totalement oubliée, de crayon à lèvres et vernis sombre pour mes orteils, et me suis retrouvée perplexe, parce que, en l'honneur de mon anniversaire, le petit paquet avait été fortement gonflé par le cadeau d'instruments de tortures et produits (trois pots différents) pour lutter contre la cellulite. Les ai regardés, ai hésité à les laisser sur le trottoir pour qui en voudrait, les ai tout de même ramenés (on ne sait jamais.. ou les offrir ? Mais c'est délicat).

Par contre, vexée et de plus en plus assoiffée, j'ai abandonné sur des bacs à fleurs ou plantes, trois bouteilles d'eau en plastique, très déformées, qui avaient fait pipi sur mes mains, mais étaient restées obstinément fermées. J'espère qu'elles auront trouvé plus fort ou moins maladroit que moi.

Un petit tour, quelques tentations refoulées, au marché du livre

et retour en croisant des touristes, d'ex-peut-être-futurs-spectateurs s'interrogeant mollement, des distributeurs de tracts fatigués, impression de me mouvoir au milieu d'une décélération aimable et lasse

Et puis rien, même plus l'idée de repasser, lu « la petite Roque » (et deux autres courtes nouvelles), pensé qu'il faudrait lire plus souvent Maupassant http://www.publie.net/fr/ebook/9178281450348/la-petite-roque et constaté, agacée, que je n'arrivais pas à l'inscrire sur Babelio (ennui passager ?), laissé couler le jour sans idée, sans envie, sans ennui, comme ça.

Et puis, un peu avant la tombée de la nuit, une vague envie de sortir m'est revenue, j'ai regardé ce qui se jouait, tard, dans les théâtres que j'aime bien et qui ne sont pas trop loin, me suis arrêtée sur Golovine où l'on donne un peu après 22 heures «fluide» d'une chorégraphe coréenne Misook Seo dont j'avais vaguement l'impression d'avoir déjà vu un spectacle, fait un tour sur internet, trouvé une photo, et une vidéo séduisante, et m'en suis allée, après avoir hésité à secouer mon vague, dans une ville que le festival déserte. Avec encore la belle surprise de cette artiste de rue,

l'ombre d'un attroupement là où il y avait agrégat il y a encore quelque jours,

cette seule présence rue du Vice-Légat,

mais les groupes habituels à la porte du théâtre ou dans le bar.

Et j'ai bien aimé. Pour six danseurs (cinq asiatiques et une occidentale, sans doute pas la meilleure). Une danse néo-classique, de belles images, quelques moments comiques, un expressionnisme d'une franchise devenue inhabituelle (un peu excessif par moment comme au début où un corps humain couché s'extirpe avec force contorsions de son voile pour s'élancer dans la vie, mais la danse qui en résulte est belle), une belle sensualité, assez loin de ce qu'est devenue la danse, mais plutôt agréable.

Danse de la naissance de la vie, de notre animalité douce, une bande son mêlant bruits, musiques occidentale et orientale.

Un joli moment. Des soli, beaucoup de duo, un ensemble à la fin qui correspond à la video

au retour, vers 11 heures 30, quelques musiciens avec un public un peu plus fourni qu'à l'aller,

encore de la vie sur la place de l'horloge mais des terrasses presque ou totalement vides, des restaurants qui fermaient.

10 commentaires:

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Oui, nous sommes déjà le 29 juillet et cela sent fortement la fin du festival qui s'effiloche comme un vieux pull !

Anonyme a dit…

On sent bien le lit froissé et las ... vivement que la ville se secoue les puces, les fins sont toujours un peu déprimantes!

Michel Benoit a dit…

Dès le lendemain du 27, la fréquentation avait maigri.
Faudrait-il préférer une période festivalière aux frontières nettes ou aux limites floues ?

Lautreje a dit…

J'ai bien ri avec ton colis ! C'est sûr qu'il est délicat d'offrir ces crèmes ;-) !

Brigetoun a dit…

moi j'aime beaucoup la décélération (aucun goût pour ce qui tranche)

Michel Benoit a dit…

Pourtant, il est spectaculaire ce lendemain de festival, quand toutes les affiches ont été enlevées dans la nuit.
Le verrons-nous cette année ?

Brigetoun a dit…

certainement, même si dans mon coin c'est souvnt le lendemain (du moins rue du Limas) - ceci dit "le ménage" semble avoir commencé et on n'en voit plus à terre

Anonyme a dit…

Merci à vous Brigetoun de nous faire partager toutes ces belles choses culturelles... y a de quoi mener une retraite heureuse en Avignon.
Et toujours cette touche d'humour délicate ;-) par ci par là au détours des mots, j'adore !!!

Bon après-midi.

Nathalie a dit…

Désolée de ne commenter que rarement, le présent me happe, mais je lis régulièrement et avec plaisir tes chroniques de festivalière, mélange de billets d'humeur, de scènes de rue et de critiques de spectacles. Merci beaucoup pour ton écriture toujours si fine et pleine d'humour.

Gérard Méry a dit…

Excellente cette danse sensuelle