Au matin je l'ai rencontré, dans une petite rue écartée –
j'ai posé mon panier, nous nous sommes regardés –
je lui ai demandé s'il gardait les graffitis légers des autres panneaux –
il a marmonné qu'ils se gardaient eux-même –
j'ai avoué/asséné que je les trouvais assez médiocres, mais pas désagréables, et, avec une impolitesse qui m'a étonnée, j'ai demandé s'il en était l'auteur –
il n'a pas répondu –
et puis au bout d'un moment : que c'était à cause de l'ombre, qu'ils seraient certainement mieux avec de la lumière –
j'ai eu moue, puis sourire, parce que j'aimais bien la sienne de moue, et j'ai dit «oui, peut-être» et puis «certainement», ce que je ne pensais pas, bien entendu, mais quelle importance –
je lui ai souhaité d' avoir la visite du soleil dans l'après-midi –
il a eu l'air de prendre couleur, et a dit qu'il l'espérait –
et puis nous avons continué, un peu, mais c'était encore moins important, enfin je crois.
Suis repartie, contente d'avoir découvert un petit frère, avec le souhait absurde qu'un miracle lui donnerait, par instants, un sourire.
la photo était refusée par blogger, l'ai rephotographiée, n'avais pas vu la flèche - tant pis
8 commentaires:
Pas grave ! J'aime la flèche !
Et tes vers.
Brigetoun
Me tromperais-je en osant croire qu'il a, ce petit frère, semblé esquisser un début de sourire... à la commissure des lèvres? Les petits frères improvisés devraient fréquenter le soleil qui vaut tous les sourires du poète.
Pierre R.
n'ai vu d'abord que les yeux, l'un si grand ouvert et l'autre comme un point se concentrant vers l'intérieur
si petite bouche bien plus bas pour dire le septicisme en tout ça,
au soleil, cet imaginaire.
ça se voit dans ses yeux ...
il y a un filet de brumes qui lui passe sous le nez
Normal que tu aimes les enfants de tes façades !!!!
C'est peut-être une trace du passe-muraille.
Il n'aime pas passer par les réseaux.
Imperturbable, il sera là pour te saluer demain et peut-être effectivement qu'il te sourira.
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