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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, août 07, 2010

Brindilles sur du vide – et puis, les vases communicants

Amis, m'extirper je dois,
me hisser hors de mon rien,
d'appui en appui monter.

Si bien suis en ce calme,
que honte m'en viens, je crois.
Amis, m'extirper je dois.

Je dois non, mais je devrais,
afin d'être conforme,
d'appui en appui monter.

Aller au risque du vent...
Amis, m'extirper devrais,
d'appui en appui monter.

mais, mordiable, pourquoi devrais-je être conforme ?
Et puisque point ne le suis,
puisque loche je consens à être

Le comte de Sarians, qui avait silhouette sèche et esprit urticant, disait que Monsieur Durant-Morbier - non je veux dire le marquis de Becdor -, qui se piquait de poésie, et dont l'âme était ingénue, avait fait ajouter, au dessus des volutes des ferronneries des balcons de son nouvel hôtel, une rangée de feuilles de laurier, pour inciter les membres de notre Académie à s'intéresser à son dernier recueil, paru chez le Sieur Roumanier - qui était bien complaisant.
Un des paragraphes accrochés au convoi qui ne sont pas encore venus traîner ici.http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

P.S. Maniaque
Pour lequel je devrais supprimer tout ce qui précède, mais tant pis, c'était là, bon ou mauvais. Mais... puisque nous étions le jour des vases communicants, que j'avais lu, avec plaisir, et plus, aux toutes petites heures, et l'avais un peu oublié dans le blanc de mon jour, l'échange annoncé entre Anna de Sandre et son «essayage» http://www.lignesdevie.com/2010/08/vases-communicants-avec-anna-de-sandre/, des vêtements d'une morte, longtemps à charge, comme une revanche
«J’adressai un adieu muet au téléphone, au lit et aux miroirs qui me montraient dans son manteau-redingote favori d’un agréable vert bouteille, je humai un reste de son parfum à l’ylang-ylang accroché sur son pull à col-boule en cachemire gris perle et je sortis de mon sac à main un échantillon de bois de cade pur jus que j’ouvris et répandis par frottements sur le chambranle de sa porte. Il chasse les sorcières...»
pôle féminin, face à «la lame» de Gilles de Lignes-de-vie http://annadesandre.blogspot.com/2010/08/vases-communicants-avec-lignes-de-vie.html, lame du rasoir qu'utilise, pour la première fois, sans grande utilité le garçon qui devient homme
«Son dos bougeait sous sa chemise et sa nuque était trempée de sueur. Il portait un jean si usé que sa trame laissait voir sa peau. Ses pieds étaient chaussés d'espadrilles dont saillaient des bouffées de corde. Il avait quatorze ans».

et puisque, surtout, j'ai découvert, en fin d'après-midi, le bel échange, discret, non-annoncé, entre Jérémie Szpirglas http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article426, marchant dans le bonheur de l'allée bordée de pins, des souvenirs des vacances, pensant «Proust nous a gâché la vie», ramenant toute évocation aux clichés (et c'était, en vrai, en quelques mots, un monde ou un état recréé) et :
«J’ai rappelé alors l’image d’un vieil homme courbé par les ans et les heures de copie innombrables. Installé — fondu dans la pénombre double —, majestueux, à la console de cet orgue qu’il tient depuis vingt ans, les mains larges — lourdes, pataudes, elles semblent celles d’un marin — posées sur les trois claviers empilés, prêtes à l’agilité, prêtes à s’envoler, on devine déjà un sujet ascendant, innocent d’apparence.»
et Arnaud Maïsetti http://www.inacheve.net/spip.php?article327, loin d'internet (sauf pour l'envoi de ce texte), avec des livres-nourritures,
«Tout cela que je laisse inachevé chaque jour — périodes vacantes, sans écriture (j’ai du mal à reprendre le geste d’écrire, quand je tape ce texte : le poignet obéit mal à la pensée), sans rien d’autre que le temps de lire, d’être pour un peu en dehors.
Inachever chaque jour, en somme : le laisser non pas en plan, mais ouvert à sa fin toujours recommencée »
Puisque, surtout, je ne me débarasserai jamais, il est trop tard, et je ne le veux pas, de mon attachement aux rites, pour peu que je les ai inventés.

5 commentaires:

Lautreje a dit…

Brindille sur du vide, mais en équilibre !

Michel Benoit a dit…

Extirpons, extirpons !
J'aime bien ce verbe !

Gérard a dit…

Quel beau texte, quel talent tu as !

Brigetoun a dit…

ouaf ! ouaf ! quoique : de quel texte s'agit-il ?

micheline a dit…

"Tout cela que je laisse inachevé chaque jour "